Avant d'en venir aux propositions, quelques rappels sur ACAL pour commencer : notre future région aura 5,5M d'habitants soit 8,8% de la population française mais 10,3% des emplois industriels, même si depuis 2008 la région ACAL a perdu 69 000 emplois industriels. Elle réalise un solde commercial excédentaire de 4 milliards d'euros, pour une bonne part grace au champagne et aux vins d'Alsace, mais pas que car le solde commercial des Ardennes par exemple est aussi excédentaire et ce n'est pas grace aux vins mais bien à la métallurgie, sauf que cela montre bien que ce ne sont pas les ouvriers qui en profitent ! L'agriculture est aussi sureprésentée dans notre région et pas que par la viticulture.
ACAL est très diverse socialement, et les revenus fiscaux moyens des ménages alsaciens sont supérieurs de 16% aux revenus des ménages de Lorraine et de Champagne-Ardenne. Ce qui n'exclut pas, loin de là de fortes inégalités dans chacune de nos régions, puisque les zones d’emploi pour lesquelles les écarts entre les 10% les plus « riches » et les 10% les moins « riches » sont les plus importants sont Reims, Charleville, Longwy, Thionville, Nancy, Lunéville, mais aussi Strasbourg, Mulhouse et Saint-Louis. Ce qui veut bien dire que la pauvreté existe partout même si on retrouve effectivement des différences dans les statistiques avec 3,6% de la population au le RSA en Lorraine et Champagne-Ardenne, 3,3% seulement en Alsace.
Le chômage est aussi très inégalement réparti, les chiffres les plus dramatiques étant dans les Vosges.
Enfin, caractéristique forte de la région, 6% des salariés d'ACAL travaillent à l'étranger : de Belgique à la Suisse, près de 170 000 personnes traversent la frontière pour trouver un travail. Ce chiffre est en constante progression depuis les années 80 et témoigne d’abord d'un manque d'emploi dans nos régions liée notamment à la casse industrielle et aux délocalisations des productions. Les conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux des trois régions ont publié un rapport commun que vous pouvez lire en cliquant ici.
Pour les communistes, la production agricole et industrielle est, et doit rester, un axe fort de l'emploi dans notre région. Mais, soumise à la rentabilité immédiate des capitaux investis, elle perd massivement des emplois et ne s'inscrit que très insuffisamment dans la transition écologique.
La région doit mettre en place des fonds de financement publics permettant un accès au crédit sélectif en fonction des créations d'emploi, de la qualité de celui-ci, des progrès environnementaux. Elle doit exercer, en liaison avec les représentants des salariés, des pressions sur les entreprises pour qu'elles se comportent socialement et écologiquement de façon responsable, contribuer au développement d'activités nouvelles, sous des formes non capitalistiques (SCOP et autres structures de l'Economie Sociale et Solidaire).
La région doit soutenir et impulser la relocalisation des productions, le but étant le développement d'un continuum et d'une égalité socio-économique territoriales, portant au cœur l'accès à l'emploi, notamment des jeunes. Favoriser l’économie circulaire, les circuits courts. développer les services publics sont autant de pistes nécessaires.
L'exigence de services publics nationaux de haut niveau (universités, recherche, énergie, transport …) est essentielle, créatrice d'emploi et soutien à un développement économique transformé.
Le soutien à la formation est capital : une formation qui doit être émancipatrice, non soumise aux intérêts privés.
Quelques mots sur l'université et la recherche : il ne s'agit évidemment pas de compétences régionales, mais bien celles de l'état ! Sauf que le désengagement de l'Etat (particulièrement flagrant dans le contrat de plan Etat Région en Champagne Ardenne qui vient d'être adopté) met à mal les universités et la recherche ! Locaux délabrés, mal adaptés, manque d'enseignants ... et mise en concurrence des universités entre elles à travers leur "autonomie" sans parler des étudiants obligés de travailler parallèlement pour subvenir à leurs besoins, renforçant les inégalités sociales ! La bataille pour une allocation d'autonomie de la jeunesse est portée par tous les communistes ! L'exigence aussi de moyens pour les universités : c'est un investissement majeur pour l'avenir. Mais en plus dans la vaste ACAL, il va falloir porter l'exigence du maintien de formations de haut niveau dans tous les départements. Reims ne doit pas devenir l'annexe des grosses universités de Nancy Metz et de Strasbourg, condamnant par la même occasion le CHU à devenir un simple centre hospitalier à vocation départemental, perdant son U. Dans des villes comme Charleville Mézières, des pôles universitaires doivent être constitués, en faisant appel à la solidarité nationale, pas sur les impôts locaux, comme le voudrait le maire, fier d'avoir trouvé 1M d'euros de financement venant de l'état sur les 10 nécessaires ! C'est l'avenir de notre pays que nos étudiants !