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Créé par la loi El Khomri, le CPA (compte
personnel d'activité) entre en vigueur le 1er janvier 2017.
Il se veut un des dispositifs phare en faveur des salariés dans
cette loi et l'ambition était d'ailleurs de l'utiliser pour
masquer d'autres mesures ! Les salariés ne se sont pas
laissés abuser.
Ce CPA est une réforme embryonnaire, de peu de portée pratique,
mais de grand potentiel de développement, un développement porteur
de tous les risques même s'il peut aussi être la première
pierre d'une vraie sécurité de l'emploi.
J'avais prévu de mettre en ligne ce texte écrit
depuis hier. Mais je ne le peux, sans dire un mot de l'élection de Trump aux Etats Unis : une fort
mauvaise nouvelle qui doit nous interroger sur nos formes
de démocraties occidentales qui laissent la moitié de la
population de côté, faute de répondre à leurs problèmes, leurs
aspirations, une fort mauvaise nouvelle aussi des montées de
l'individualisme, incapable de résoudre les enjeux de ce siècle de
dérèglement climatique, de migrations, de croissance des
populations de par le monde et de nécessaire partage des
richesses, car plus que jamais, c'est dans la coopération,
l'échange, la mise en commun et le respect de l'autre que chaque
être humain trouvera un chemin d'émancipation et de bonheur. A bas
ce capitalisme sauvage et débridé qui divise les peuples pour
mieux régner ! La maison de l'emploi de
Charleville-Mézières ferme : une fin quasiment annoncée
depuis le début, et les élus communistes de Charleville-Mézières
avaient d'ailleurs votée contre sa création : faire payer aux
collectivités, les politiques de l'emploi à la charge de l'Etat
moyennant une subvention bien loin de couvrir toutes les dépenses
et apporter un soit disant meilleur service aux demandeurs
d'emploi par une unité de lieu étaient les fondements de ces
créations de maisons de l'emploi. Avant même d'être concrétisé, le
second point n'avait plus lieu d'être : ANPE et ASSEDIC
avaient fusionné pour donner Pôle Emploi, plus apte à répondre aux
attentes du capital : culpabiliser les demandeurs d'emploi et
les fliquer.
Maison de l'emploi, ça sonne bien et l'ancienne maire de
Charleville-Mézières avait sauté sur cette idée, comme s'il
suffisait de cela pour créer des emplois.
Grâce à la compétence de ses personnels, la maison de l'emploi a
su, malgré tout, apporter un plus, créer des services. Cela lui
avait valu de survivre, là où d'autres maisons de l'emploi
fermaient. Elle a embauché pour mieux répondre aux besoins qui
s'exprimaient. Et ce sont ces salariés dont on voudrait maintenant
se débarrasser ! Dès 2014, on avait compris que le nouveau
maire ne se battrait pas pour la pérennité de cette structure !
Les mesures d'économies du gouvernement ont fait le reste.
Parmi les salariés, il y a celles de l'Espace Métiers, entièrement
financé par le conseil régional.
Ce qui était en 2005 action volontaire de la région, mettre en
place un service d'orientation pour tous ceux qui sont sortis du
système scolaire est devenu obligation pour les régions. Il ne
paraîtrait pas concevable que le nouveau président de région, P.
Richert, n'accepte pas le transfert de ces personnels à la région,
sauf à remettre en cause une politique d'orientation de proximité.
Ceci est d'autant plus nécessaire, que la mise en place du compte
personnel de formation n'a aucun sens si on ne donne pas aux
salariés la possibilité d'un conseil en évolution professionnelle.
Sinon, ce sont encore uniquement les plus formés qui vont utiliser
leur CPF car ils sauront comment. Dans ces attributions, l'Espace
Métiers doit donner un premier niveau de conseil en évolution
professionnelle : sa fermeture serait un très mauvais signal
donné à la population.
Enfin, la maison de l'emploi ferme. Que va devenir la mission
locale, logée dans ses locaux ?
Ceux qui soufflent sur
les braises d'un feu entre police et justice portent une lourde
responsabilité !
Celle de ne pas poser la vraie question, le manque de services
publics !
Parmi ses responsables, les Sarkozy, Fillon et autres soit disants
Républicains (Juppé, NKM ...) qui ont choisi de réduire le nombre
de fonctionnaires !
Evidemment, en disant cela, je n'excuse pas les Hollande/Valls et
autres solfériniens (ne salissons pas ce beau mot de socialisme)
qui n'ont pas voulu remettre le service public au coeur du
fonctionnement de notre République, pour se plier aux diktats
d'une commission européenne affiliée aux intérêts des marché
financiers.
Celle de ne pas se poser la vraie question, le manque de services publics : police, justice !
Car comment ne pas voir le manque de police de proximité ! Car comment ne pas voir le manque de moyens de la justice pour
aller plus vite tout en prenant le temps d'une vraie justice, pour aussi avoir davantage une justice éducative
!
Celle de ne pas se poser la vraie question, le manque de services publics : police, justice, éducation
nationale aussi !
Car comment ne pas voir tous ces jeunes laissés sans espoir par
une école de plus en plus élitiste, faute d'être l'école pour
tous, celle qui accueille tous les enfants comme s'ils n'avaient
que l'école pour apprendre.
Et je terminerai mon coup de colère du jour
par l'annonce dans la presse locale du jour de la probable
fermeture de l'école de la deuxième chance de Vouziers. Ce
que ne dit pas l'article, c'est qu'il s'agit de la responsabilité
de la région ! P. Richert se plierait il aux desiderata d'un Front
National qui n'a que faire de ces jeunes restés sur le côté du
chemin et qui, en Champagne Ardenne, votait toujours contre les
crédits pour l'Ecole de la deuxième chance ? P. Richert n'a-t-il
donc comme conception de la formation des demandeurs d'emploi que
celle de l'adaptation à des emplois ? Cela limite considérablement
les possibilités de formation en fonction des emplois existants
(Evidemment, on peut multiplier ces formations en faisant des
cadeaux aux entreprises, en formant des salariés pour des emplois
de quelques mois, des salariés que les entreprises jetteront comme
des kleenex pour en reprendre d'autres avec une formation un peu
différente. Pour plus d'explications, allez voir un de mes
précédents articles en cliquant
ici). Mais cela n'investit pas dans l'avenir !
On vient d'apprendre une ponction de 30
millions d'euros sur le FIPHFP décidée par le gouvernement pour
financer la sécurité des universités ! C'est quoi le FIPHFP ? Le fond pour
l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique.
Il y a en effet une obligation d'embauche de 6% de travailleurs
handicapés, avec amende pour les employeurs ne respectant pas
cette obligation, amende versée à l'AGEFIPH dans le privé, au
FIPHFP dans la fonction publique, ces deux fonds utilisant les
ressources ainsi trouvées pour faciliter l'insertion
professionnelle des personnes en situation de handicap :
formation, aménagement de postes ...
C'est un mécanisme vertueux, incitant les employeurs à embaucher
des personnes en situation de handicap, tout en réservant les
recettes ainsi trouvées (en principe) à améliorer la situation de
ces personnes. Les universités avaient un régime de
"faveur" avec une dérogation pour n'acquitter que le
tiers de la somme due au FIPHFP, soit 15 millions en 2015 au lieu
de 45. On peut déjà se demander pourquoi leur avoir accorder cette
dérogation, contraire à l'esprit d'incitation à l'emploi de
travailleurs handicapés. On sait les difficultés financières des
universités, mais c'était déjà une tricherie des gouvernements
successifs : diminuer les ressources du FIPHFP au lieu d'augmenter
le budget des universités.
La dérogation devait prendre fin cette année. Le gouvernement vient d'annoncer la
prolongation de cette dérogation pour au moins un an.
Najat Vallaud-Belkacem a justifé cette décision par les dépenses
que les universités doivent engager pour la sécurité à la suite
des attentats ! Sans commentaire !
Je n'aurais pas du ouvrir la télé ce midi. En
plus, ce n'est pas dans mes habitudes. Au journal de France
2, un reportage sur la différence de traitement par la mairie
entre deux communes voisines des Ardennes ! Inutile de dire que
j'ai regardé attentivement ! Et je me suis précipitée sur mon ordi pour ce billet !
Il s'agissait de Nouzonville et de Charleville-Mézières. A
Nouzonville, commune ouvrière, avec tout ce que cela veut dire en
cette époque de suppression d'emplois dans l'industrie, 25% des
enfants participent aux activités périscolaires payantes.A
Charleville-Mézières, chef lieu du département, 50% des enfants
participent à ces mêmes activités : elles sont gratuites !
Rappelons nous. Pour les plus anciens, comme moi, nous allions à
l'école 30 heures par semaine, du lundi au samedi, avec une
coupure le jeudi. Puis on est passé à 27, puis 26 et enfin 24 avec
Sarkozy. Comment peut on envisager d'appendre plus de choses en 24
heures qu'en 30 ? Car c'est bien plus que l'on demande aux enfants
d'aujourd'hui ! Comment les enseignants peuvent ils faire pour
faire l'école comme si les enfants n'avaient que celle-ci pour
apprendre ? Car, c'est bien cela qui est nécessaire pour lutter
contre les inégalités sociales, culturelles ...
Les enfants sont fatigués, me direz vous. Evidemment, on les mène
à un rythme d'enfer, à une intensification des apprentissages. Ce
n'est pas la longueur du temps passé à l'école qui fatigue, c'est
l'intensité de ce temps, ce qui laisse de côté les plus fragiles.
La réforme de Sarkozy n'allait pas (Vous avez entendu, il voudrait
encore faire des économies !). Alors, Hollande a fait une réforme
pour faire croire qu'il changeait ... en rajoutant trois heures
facultatives à la charge des communes : la
casse de l'égalité républicaine ! Ce qui n'a rien changé
à l'intensification des apprentissages, tout au plus peut on
évoquer une meilleure répartition des heures de classes, mais
donne un nouveau lieu à ceux qui ont en le moins besoin pour
apprendre en dehors de l'école !
Je ne vais pas vous dire que Charleville-Mézières est une ville
riche (elle est d'ailleurs tellement dans les strates des communes
pauvres que l'ancien maire de la ville fait remarquer dans les
colonnes de la presse locale de ce matin qu'elle n'a pas eu
de baisse de dotation) mais évidemment, les moyens sont plus
importants dans une ville de 50 000 habitants que dans une ville
de 6000 avec une population très pauvre, ne serait ce que les
choix budgétaires possibles.
Je ne suis quand même pas persuadée que le maire de Nouzonville
n'avait pas d'autres choix budgétaires, comme d'ailleurs le maire
de Bogny sur Meuse, commune voisine, une des premières à mettre en
place dans le départements les nouvelles activités périscolaires
payantes (là, des amis m'ont concrètement indiqués d'autres choix
budgétaires possibles). Et ce que n'a pas dit le reportage à
France 2, c'est que le maire de Nouzonville est le secrétaire
départemental du PS et que la cantine augmente aussi
considérablement en cette rentrée dans cette commune.
Des familles triplement pénalisées à Nouzonville, car c'est aussi
le transport scolaire pour aller au lycée qui devient payant
(comme dans toute la communauté Ardenne Métropole dont fait partie
cette commune), mais plus pénalisées encore qu'à Charleville
Mézières, car pour aller dans les lycées professionnels il faut
prendre le train et le bus .... et prendre deux abonnements
différents !
Avec en illustration de cette article le seul buste de Jean
Baptiste Clément en France : il est à Nouzonville.