Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Education, formation - Page 5

  • Effort du Grand Est pour la formation professionnelle : pas pour la Champagne Ardenne !

    Allez donc lire le communiqué du conseil régional, concernant le vote, lors de la commission permanente de vendredi dernier, des subventions concernant la formation professionnelle en cliquant ici... et cherchez la Champagne Ardenne : vous ne trouverez pas !
    Je peux donner une version positive de cette absence : le programme de formation voté avant la fusion des régions avait été suffisamment bien prévu en Champagne Ardenne pour qu'il n'y ait pas de besoin urgent dans notre ancienne région. D'ailleurs la répartition de ces nouvelles formations (beaucoup en Lorraine, un peu en Alsace, pas du tout en Champagne Ardenne) correspond au taux de demandeurs d'emploi accédant à une formation, qui était particulièrement faible en Lorraine, intermédiaire en Alsace et élevé en Champagne Ardenne.
    Mais c'est quand même très inquiétant ! Dans le cadre du plan 500 000 formations, c'est 75 millions d'euros supplémentaires qui vont abonder le budget régional, donnés par l'état. Il serait bien qu'ils soient répartis sur tout le territoire ! D'autant plus que les efforts faits en Champagne Ardenne pour prévoir les besoins ne veulent pas dire qu'il n'y a pas de besoins nouveaux !
    Ce serait bien aussi que cet argent ne soit pas gaspillé ! Et, à lire le communiqué, j'ai quelques inquiétudes : il y a d'autres financements que les financements régionaux pour les formations en entreprise sur emplois repérés, ceux de Pôle Emploi ou des OPCA, comme les préparations opérationnelles à l'emploi individuelles (avec des financements du FPSPP). Pourquoi se substituer à d'autres financeurs potentiels dans les deux dossiers concernant les entreprises Xardel et Sirius ?
    Ah, j'oubliais : le but n'est pas de former, mais de communiquer et ces formations mènent plus souvent que d'autres à l'emploi, évidemment, puisque l'emploi existe. C'est bon pour les statistiques de la région.
    P. Richert est en train de réinventer la poudre et de prendre la grosse tête ! A la tête de l'Association des régions de France il a dit sa volonté de voir revenir aux régions le pilotage de tout le processus de commande de formation et de tout le service public d'accompagnement vers l'emploi (sources en cliquant ici). La soif de pouvoir ne doit pas amener à confondre la nécessaire adaptation aux réalités locales et la casse de l'unité de notre pays, indispensable à l'égalité des droits de nos concitoyens. Et je n'ose imaginer un demandeur d'emploi, prêt à déménager s'il trouve l'emploi recherché et à qui un Pôle Emploi devenu régional proposerait un emploi à Strasbourg ou Remiremont mais ferait l'impasse sur une offre équivalente à Hirson ou Provins, car en dehors de la région. Pôle Emploi a de grosses difficultés de fonctionnement, par manque de personnels, et tout simplement aussi parce que c'est difficile de répondre à des personnes en recherche d'emploi quand on n'a pas d'emplois à leur proposer. N'aggravons pas son fonctionnement ! C'est un bon service public national de l'emploi qui est nécessaire ! Et de la formation ! Pas un Pôle Emploi en lambeaux.
    Faute de pouvoir mettre la main sur Pôle Emploi, P. Richert a découvert qu'il était possible de signer une convention avec ! Cela fait des années qu'en Champagne Ardenne, nous avions un accord avec Pôle Emploi pour coordonner les formations financées par le conseil régional et par Pôle Emploi, confronter nos informations sur les besoins de formations ...J'en reviens au début de cet article : c'est peut être pour cela qu'il n'y a pas de besoins urgents de formation en Champagne Ardenne. Mais ... vigilance !

    Catégories : Champagne Ardenne, Education, formation Lien permanent 0 commentaire
  • Le chacun pour soi prôné par Boris Ravignon : un scandaleux retour en arrière sur la gratuité des transports scolaires !

    C'est une véritable offensive contre les familles et leurs enfants que la décision prise de faire payer les transports scolaires 80 €, plus pour ceux qui prennent le train, un véritable recul dans la gratuité de l'éducation : cela concerne collégiens et lycéens.
    En passant, on soulignera l'hypocrisie de la présentation : l'égalité de traitement, sauf que quelle égalité il y a entre celui qui habite à 10 km de son collège et celui qui habite à côté ! Evidemment supprimer la barrière des 3 km est une bonne chose (avant c'était 5, bien trop pour le faire à pied, là c'était encore un peu trop) sauf que présenter les choses en disant que cela concerne 4000 jeunes est une imposture : tous ne  prennent pas les transports en commun parce qu'ils n'en n'ont pas besoin. Et d'ailleurs, quelle égalité si ceux qui doivent prendre le train paient plus cher que les autres ?
    Et au total, la com d'agglo va faire des économies ! C'est le "que chacun se débrouille" et la collectivité n'est plus là pour assurer le "en-commun", le "on participe tous à l'éducation de nos jeunes".
    D'autant plus absurde qu'il existe d'autres solutions : les transports en commun sont financés par le versement transport, une cotisation des entreprises qui est dans notre agglomération une des plus basses de France et qui pouvait donc être augmentée.
    Et cela avec la complicité du maire de Sedan, enseignant de profession ...
    Inutile de vous dire que Sylvain Dalla Rosa, conseiller communautaire PCF a voté contre cette décision ignoble.
    Nous sommes à un tournant de la conception des transports scolaires : la loi prévoit de confier l'organisation du transport scolaire aux régions pour la rentrée scolaire 2017 avec des négociations entre les autorités organisatrices de transport actuelles (dans notre département, il y en a deux, la com d'agglo pour celles et ceux qui habitent sur son territoire et le département pour les autres) et la région sur qui fait quoi. Il se murmure que le département voudrait aussi rendre payant le transport scolaire pour ceux pour qui il est encore gratuit (rappelez vous, il y a quelques années, il a déjà rendu le transport scolaire payant pour les lycéens : Ravignon et Huré veulent ils préparer le terrain pour une nouvelle organisation des transports scolaires, sous contrôle de la région et de Richert mais à la charge entière des familles.
    Quelle conception de la gratuité de l'école !
    Signez la pétition en cliquant ici.

    Catégories : Ardennes, Education, formation Lien permanent 2 commentaires
  • Formation professionnelle : surenchère de la droite et du PS

    Une fois n'est pas coutume et, alors que je répète qu'en ce  moment, la lecture de la presse locale donne au moins deux mauvaises nouvelles par jours, deux raisons de se mettre en colère, j'ai souri ce matin à la lecture de l'interview de B. Detrez, le président de la chambre des métiers et de l'artisanat des Ardennes : "C'est compliqué de résumer l'apprentissage en disant que chaque entreprise n'a qu'a prendre un apprenti..." et à très juste titre il rapproche la question de celle des raisons qui conduisent les entreprises à embaucher, leurs besoins. Je poursuivrais volontiers le raisonnement : la question essentielle pour les entreprises n'est elle pas celle de leur carnet de commandes ? Plein, il incite à l'embauche et le gouvernement n'a t-il pas tout faux avec sa politique économique de l'offre plutôt que de la demande ?
    Puisque j'ai commencé un article sur le sujet de la formation professionnelle, continuons ! Même si j'avais plutôt prévu d'attendre les actes des nouveaux élus régionaux pour ne pas me livrer à un pur procès d'intention.
    Tout d'abord un clin d'oeil vers les dires de J.L. Warsmann : il a si souvent répété qu'il fallait que chaque entreprise embauche un apprenti. Arrivé au coeur de l'exécutif régional, il est maintenant au pied du mur !
    Quelques mots sur les élus en charge de la formation professionnelle dans le grand est : des cumulards entre le vice-président G. Cherpion, par ailleurs député, et la présidente de commission, adjointe au maire à Reims, que l'on ne voyait plus guère à Châlons depuis les dernières municipales. Mais peut-être que la formation professionnelle est annexe. G. Cherpion connaît bien ces questions. Si vous voulez savoir pour qui il roule, juste un exemple : c'est lui qui a défendu une proposition de loi visant entre autre à supprimer le compte pénibilité. C'est vrai que celui - ci est une usine à gaz. Mais ce sont bien les organisations patronales qui ont voulu mettre plein de barrières pour faire en sorte que les salariés en bénéficient au minimum. Sauf qu'on pourrait le simplifier en donnant plus de droits pour les salariés : G. Cherpion voulait tout simplement supprimer toute possibilité d'une retraite un peu moins tardive pour ceux qui ont des métiers pénibles. On a compris : il roule pour le patronat ! Pour compléter ce trop rapide tableau, ajoutons que c'est la même élue qui est en charge de la jeunesse et de l'orientation : cela m'inquiète car on ne peut limiter la question de l'orientation à celle de la jeunesse d'autant plus que pour une bonne part, en ce qui concerne la jeunesse, l'état assume à  travers l' Éducation Nationale et c'est heureux car gage du même service public partout en France. La question de l'orientation pour les adultes est de plus en plus cruciale, d'autant que l'accès facile à un conseil en évolution professionnelle est le pendant nécessaire à la mise en place du compte personnel de formation, si l'on ne veut pas, qu'une fois encore, la formation n'aille qu'aux plus qualifiés, à ceux qui savent comment ça marche.
    Venons en enfin aux débats nationaux du moment. Avec une surenchère entre la droite et le PS sur l'adaptation nécessaire de la formation aux besoins des entreprises. Mais de quels besoins s'agit-il ? Encore faudrait-il qu'elles le disent ! Car à part quelques emplois très qualifiés, c'est surtout la multiplication des offres d'emplois en CDD qui multiplie le nombre d'emplois apparemment non pourvus ou des offres d'emplois farfelues pour ne pas dire scandaleuses, comme celles exigeant une grosse expérience professionnelle pour un salaire de débutant. Je ne reviendrai pas ici sur ma rencontre avec la ministre du travail ( vous pouvez retrouver mon article à ce sujet en cliquant ici). J'avais été épouvantée par sa vision de la société, sa méconnaissance de ce que c'est le service public, ce qu'est le monde du travail. Comme le gouvernement pratique une politique de droite, la droite ne sait faire que  de la surenchère sur la mise en oeuvre, sur les résultats, évidemment insuffisants quand on limite l'évaluation au taux d'insertion dans l'emploi, car la question n'est pas la mauvaise adaptation de la formation aux besoins des entreprises,  mais le nombre insuffisant d'emplois. Cette surenchère devient particulièrement criminelle  quand il s'agit des jeunes. Dans cette société qui évolue de plus en plus vite,  le besoin d'une formation longue, ouvrant le champ des possibles, émancipatrice,  est plus que jamais nécessaire. Mais, en surfant sur le désir de jeunes de quitter l'école le plus vite possible, sans se demander pourquoi, en surfant sur l'inquiétude des parents par rapport à l'avenir de leurs enfants, la droite et le PS surenchérissent sur le lien formation emploi : limiter la formation à la future insertion professionnelle évite de former des citoyens qui pourraient contester. Il faudrait, pour les défenseurs du capital, réserver l'acquisition des savoirs complexes à une élite, de préférence aux "héritiers" du patronat.
    Et pour mieux adapter la formation aux besoins immédiats de l'emploi, les voilà près à expérimenter de nouvelles décentralisations ! Est ce pour se confronter à une démocratie participative exigeante avec les salariés, les demandeurs d'emplois, auquel cas j'applaudirai à deux mains, ou pour le plaisir d'un pouvoir renforcé ? Le second me paraît malheureusement plus probable. C'est vrai que les mécanismes de la formation professionnelle sont complexes, souvent faits de compromis, mais le rôle de l'état est sans doute déjà trop faible pour garantir les mêmes droits partout et la concertation avec les organisations syndicales et patronales indispensable : la meilleure formation n'est elle pas celle qui évite la case chômage ? Il y a beaucoup de choses à améliorer mais ne changeons pas pour changer, pour permettre à des potentats locaux de se faire plaisir ou pour que le PS se décharge de sa responsabilité sur des régions passées à droite !

    Catégories : Ardennes, Education, formation Lien permanent 0 commentaire
  • Petit bilan de 11 ans à s'occuper de la formation professionnelle en Champagne Ardenne

    Presque au terme de deux mandats en charge de la formation professionnelle au conseil régional de Champagne Ardenne un petit bilan s'impose.
    Au delà du qualitatif ci-dessous, juste une indication qualitative : le taux d'accès à la formation professionnelle des demandeurs d'emploi en Champagne Ardenne (29,8) est plus élevé qu'en Alsace (25,5) et surtout qu'en Lorraine(18,3%). Avis à ceux qui auraient l'intention de voter pour l'un ou l'autre des présidents sortants de ces régions.
    Et pour que l'on ne m'accuse pas de ne parler que d'eux, je n'ai jamais compris ce que cherchait EELV, ce n'est pas faute d'avoir eu une présidente de commission formation professionnelle appartenant à ce parti. Mais à part lutter contre l'illettrisme (bien mais tous les demandeurs d'emploi ne sont pas illettrés) et former aux métiers "verts", mais les personnes en recherche d'emploi ne sont pas des jeunes qui se préparent à travailler dans 5 ou 10 ans : ils veulent un emploi tout de suite ! Et comme je l'ai encore expliqué au CREFOP vendredi, c'est surtout intégrer l'environnement dans toutes les pratiques qui est nécessaire. Je les vois fort mal gérer une région : il faut s'occuper de tout, pas uniquement de ce qui intéresse !
    Je ne parle pas du FHaine : une constance chez eux, voter contre l'Ecole de la deuxième chance !

    Le fil directeur des deux mandats depuis 2004 a été d'orienter la formation professionnelle vers la satisfaction des besoins des Champardennais, avec ce que cela comprend
    - à titre individuel, d'émancipation mais aussi, en particulier pour les personnes en recherche d'emploi, d'aides très concrètes pour aboutir à une embauche, et
    - à titre collectif pour la région d'élévation des niveaux de qualification, de renouvellement de celles-ci pour faire face aux enjeux nouveaux, en particulier en terme d'environnement, en résumé d'augmentation des potentialités de développement humain, sans jamais répondre aux sirènes d'un patronat avant tout préoccupé par sa recherche du profit immédiat, même pas pour investir, mais pour enrichir les actionnaires.

    La formation professionnelle des demandeurs d'emploi représente l'essentiel du budget formation professionnelle (hors apprentissage) du Conseil régional. Présentée actuellement par le gouvernement comme la panacée au chômage, dans une visée culpabilisatrice des demandeurs d'emploi – « ils n'ont qu'à se former » - beaucoup trop éloignée de ce que pourrait être une Sécurité Emploi Formation ou une sécurité sociale professionnelle, elle ne fait que changer de place les demandeurs d'emploi dans la file du chômage !
    La formation n'est pas le traitement du chômage ! C'est avant tout une aide à des hommes et des femmes en difficulté, car sans emploi. Accessoirement c'est une participation à l'effort collectif d'élévation des niveaux de qualification. Cela impose plus que tout un haut niveau de qualité des formations !
    La lutte contre la marchandisation de la formation a été un axe fort du mandat en Champagne Ardenne, le mandat 2010/2015 ayant débuté avec la mise en place concrète du service économique d'intérêt général (SIEG), les traités européens interdisant un vrai service public et la loi du 5 mars 2014, créant un service public régional n'étant que l'un des cas d'imposture sémantique de l'ère Hollande : la suite du texte de la même loi fait fonctionner ce service public à coup d'appels d'offres et de mise en concurrence. Le SIEG a concrètement permis de structurer les bases d'un appareil public de formation autour de l'AFPA, des GRETA et CFFPPA et des organismes de formation sans but lucratif et à gouvernance citoyenne (Economie Sociale et Solidaire ) avec un financement couvrant leurs besoins au lieu de répondre à la loi du moins disant, suicidaire en terme de qualité. Le transfert de compétences nouvelles aux Conseils régionaux au 1er janvier 2015, en particulier celle de l'illettrisme, a permis de compléter la structuration d'un appareil de formation de qualité permettant de vrais parcours pour les demandeurs d'emploi avec le dispositif TONIC, alliant la remise à niveau sur des savoirs scolaires et la formation professionnelle.
    L'accompagnement des demandeurs d'emploi en formation, c'est évidemment leur en donner les moyens matériels, c'est à dire, outre la rémunération légale de stagiaire de la formation, des indemnités de déplacement, la possibilité d'hébergement dans les formations à recrutement régional. L'aide à la mobilité s'est progressivement enrichie : aide au permis de conduire de jeunes suivis par les missions locales, aide au permis de conduire pour les licenciés économiques, soutien à des associations prêtant des moyens de locomotion motorisés et plus récemment soutien aux auto écoles associatives permettant à des personnes ayant des difficultés d'apprentissage de la conduite d’accéder au permis de conduire.
    Certaines politiques sont à destination des jeunes demandeurs d'emploi : l'Ecole de la deuxième chance, présente sur tous les territoires régionaux, le soutien aux missions locales, orienté vers l'accompagnement dans l'entrée en formation et qui se veut sans objectif quantitatif, permettant ainsi aux missions locales d'assurer l'accompagnement des jeunes dans leur globalité, même des plus en difficulté, l'évaluation régionale restant qualitative. La région cofinance évidemment aussi la formation des emplois d'avenir pour que ce dispositif national soit à la hauteur des ambitions initialement affichées !
    Concertation, démocratie, intervention citoyenne au coeur de la structuration de la formation professionnelle en Champagne Ardenne : comme le mille feuille territorial, le labyrinthe de la formation professionnelle ne peut se simplifier en rayant certains acteurs, une pratique appauvrissante, mais bien en améliorant les possibilités de concertation, d'intervention citoyenne, en confortant le rôle de créateur de nouvelles idées des syndicats, des associations... Ces principes ont guidés l'élaboration du Contrat de plan régional de développement des formations, signé en juin 2011, mettant en place de nouveaux modes de dialogue dans l'élaboration des cartes des formations professionnelles et aboutissant à faire des dispositifs des uns et des autres une vraie complémentarité comme le protocole d'accord avec Pôle Emploi, dans le respect des prérogatives de chacun, mais avec toujours la volonté de mieux répondre aux besoins.
    Développer l'intervention citoyenne, pour mieux adapter les politiques aux réalités des besoins est aussi la raison d'être des réunions participatives tenues chaque année dans les départements avec des représentants des organisations syndicales et patronales, des élus locaux…
    Le fil directeur de satisfaction des besoins sans répondre aux sirènes du patronat guide également la contribution de la région à la formation des salariés avec un but, avoir un effet incitatif sur la formation de ceux qui ont le moins accès à la formation, les moins qualifiés, les femmes, les salariés des TPE, mais plus globalement à donner de l'ambition à notre région à travers la formation en la préparant à l'avenir. Le travail sur les mutations futures est le sens de l'accord qui a été signé en 2014 entre l’État, la région et toutes les organisations syndicales et patronales. Cela passe aussi par l'appui à la  gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dans les territoires, avec là aussi l'exigence de l'écoute des acteurs, du développement de l'intervention citoyenne.
    Faciliter l'intervention citoyenne par la formation : dans la corbeille de la mariée avec les régions voisines, la Champagne Ardenne va pouvoir s'enorgueillir d'une plateforme de formation gratuite à destination des bénévoles et des salariés associatifs, un élément qui avec d'autres, comme le travail avec les têtes de réseaux associatifs, permet à notre Conseil régional d'avoir une politique structurante dans ce domaine, à l'opposé d'une  politique de guichet, voir, de ce qui est trop fréquemment le cas en ce qui concerne les associations, d'une politique purement clientéliste !
    Le labyrinthe de la formation professionnelle en Champagne Ardenne n'est plus celui qu'il était en 2004 : malgré les obstacles levés par les gouvernements successifs, il répond mieux aux besoins des Champardennais ! Il reste évidemment beaucoup à faire. Les idées force doivent être : réponse aux besoins humains, service public, ne pas écouter les sirènes du patronat !

    Catégories : Champagne Ardenne, Education, formation Lien permanent 0 commentaire
  • Les régions sont chargées de la coordination de l'orientation : on fait quoi ?

    Transfrontalier_Vireux_Molhain.jpgMon titre, comme tout titre est réducteur : la loi du 5 mars 2014 laisse à l'état la compétence de l'orientation des jeunes dans le second degré et à l'université, les régions ayant compétence vis à vis des autres publics.

    Revenons déjà sur l'orientation scolaire :
    Rappelons déjà que l'école est un lieu de contradiction entre l'adaptation des jeunes aux exigences d'un patronat avide d'exécutants, capables de taches de plus en plus complexes, mais restant des exécutants soumis et l'exigence d'une éducation préparant à une société démocratique du XXIème siècle faite d'hommes et de femmes qui réfléchissent sur leur travail et le transforment pour mieux répondre aux besoins de la société. C'est pourtant bien l'accès de tous à une éducation de haut niveau qui est nécessaire pour la société de demain.
    Entre le bac professionnel, pour ceux qui ont été éliminés dans la course à l'élitisme, si spécialisé qu'il mène souvent au chômage, et l'enseignement général pour ceux qui sont, provisoirement, encore dans la course, pas de place pour la découverte de savoirs techniques et professionnels  revisités, réinterprétés dans leur apport à la culture commune et pour donner à réfléchir.
    C'est dans ce cadre contraint que se situe l'orientation scolaire, d'autant plus décriée qu'elle est trop souvent, pour les élèves et leurs familles, confondues avec l'affectation, pas forcément choisie !
    Les personnels des services d'orientation de l'Education Nationale, les « copsys », ont gagné une bataille avec la loi du 5 mars 2014 sur la formation professionnelle et l'orientation qui « sacralise » la compétence de l'Etat en ce qui concerne l'orientation dans le second degré et à l'université, confiant aux conseils régionaux la coordination des services d'orientation s'adressant aux autres publics. Ils ont gagné une bataille, pas la guerre, la menace la plus immédiate étant la mort lente par manque de moyens avec en particulier des fermeture de CIO. En disant cela, je pense tout particulièrement à Revin ! Mais au moins le caractère national, condition de l'égalité de tous, le caractère spécifique de l'orientation au cours de la formation initiale, l'orientation de jeunes en construction, une orientation qui doit avant tout être un apprentissage à l'orientation, une éducation au choix, ont été reconnus. Le répit accordé doit permettre d'enrichir le travail de lutte contre la reproduction sociale, les stéréotypes sociaux ou de genre et pour ouvrir à tous les jeunes le champ des possibles. Ce répit doit permettre un travail serein avec les autres services d'orientation, ceux des jeunes sortis du système scolaire, ceux des adultes, en lien avec les territoires, plus à même de faire connaître les métiers, non pas sur catalogue mais dans des rencontres humaines, plus portés à la réflexion sur l'anticipation des besoins nouveaux liés aux développement de la société. A condition évidemment que la coopération avec les autres services d'orientation se fasse dans le respect strict des prérogatives de chacun, que l'utilisation faite des outils, des rencontres ainsi permises soit un moment éducatif, pas un trou dans l'emploi du temps que l'on remplirait ainsi !
    On pourrait rêver d'un vrai service public national de l'emploi, de l'orientation, pas d'un Pôle Emploi rabougri en lien avec un service public de la formation professionnelle, national, avec des déclinaisons régionales.

    Ce qui a été fait en Champagne Ardenne sous mon impulsion
    Je vous reprends simplement ce que j'ai présenté à la ministre du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle le 2 novembre (pour retrouver mon appréciation plus globale de cette rencontre, cliquez ici). La seule raison qui m'avait convaincue de participer à cette mascarade était la promotion de ce bilan !

    La Champagne-Ardenne n'a pas attendu la loi du 5 mars 2014 pour s'emparer de la question de l'orientation. Déjà, dans une saisine de 2004, le CESR (le conseil économique et social régional)  avait soulevé l'importance de cette problématique et évoquait la nécessité d'un service public de l'orientation, tout en recensant les besoins.
    Répondre à ces besoins a incité le conseil régional à mettre en place progressivement, dans les différents territoires de la région des Espaces métiers : à charge pour eux de coordonner les différentes initiatives d'information sur les métiers et les formations et de donner un premier conseil. Depuis, les Espaces Métiers ont acquis d'autres compétences, information conseil sur la VAE(validation des acquis de l'expérience), sur la création d'entreprises, conseil en évolution professionnelle, j'y reviendrais et tout récemment lieu d'accompagnement à la formation à distance.
    D'emblée, ces Espaces Métiers s'étaient installés en lien étroit avec tous les partenaires réunis aujourd'hui dans le CREFOP (comité régional pour l'emploi, la formation et l'orientation professionnelle, avec en particulier une commission dédiée au sein de l'ARIFOR, notre CARIF (Centre d'Animation, de Recherche et d'Information sur la Formation), historiquement construit avec la participation outre de l'Etat et du Conseil Régional, des organisations patronales et syndicales, mais les Espace Métiers se sont aussi installés en lien étroit avec les territoires dans lesquels ils sont implantés et les différents organismes s'occupant d'orientation : pas question de faire à la place de mais il s'agissait bien d'ajouter un service supplémentaire pour les populations, un service gratuit.
    Les bases étaient construites pour nous permettre de faire en sorte que la loi de novembre 2009 ne se traduise pas par une recherche de label en ordre dispersé des différentes structures d'orientation, par leur mise en concurrence, mais bien par un approfondissement du travail en commun déjà existant et par la constitution de groupements territoriaux avec une charte de l'orientation en Champagne-Ardenne signée en 2012 autour des différents réseaux : Pôle Emploi, les missions locales, le réseau information-jeunesse, les CIO et les Espaces Métiers. Le respect des prérogatives de chacun, de leur spécificité, en particulier, celle de l'Education Nationale qui s'adresse à des jeunes en construction de leur personnalité avec un service d'orientation trop souvent décriée par une confusion entre orientation et affectation, la volonté de coordonner sur le territoire de la région, pas d'en faire le truc du conseil régional, la consultation régulière de tous les partenaires avaient été les gages du succès.
    Et c'est tout naturellement que nous avons signé à la foire de Chalons en septembre dernier la deuxième charte de l'orientation en Champagne-Ardenne avec les signataires de la précédente charte, l'Etat sous ses deux formes, préfet et autorités académiques, le conseil régional, le président de l'association régionale des missions locales, Pôle Emploi, le CRIJ, mais aussi les acteurs désignés par la loi du 5 mars 2014 du service public régional de l'orientation, les chambres consulaires, auxquelles ont été associée la CRESCA, l'AGEFIPH et le réseau des CAP Emploi, l'APEC. Les organisations patronales et syndicales membres du bureau du CREFOP étaient parmi les signataires : cette charte n'a de sens que si elle correspond aux besoins exprimés par ces partenaires. Enfin, les OPACIF effecteurs du CEP ont souhaité faire partie des signataires et au total c'est 30 signatures qui ont été apposées sur cette charte.
    Si nous en sommes arrivés à cela, c'est évidemment le fruit d'une concertation permanente, et je remercie l'implication de la direction de la formation et de l'orientation du conseil régional. Dès sa création le CREFOP a été saisi des questions d'orientation avec la création d'une commission spécifique qui a été consultée sur cette charte dés l'élaboration des principes. Et évidemment son bureau et la réunion plénière ont donné leur avis.
    L’ampleur du nombre de signataires à s’être engagés s’explique par le périmètre de la Charte régionale qui couvre 3 champs interdépendants pour lesquels la Région a reçu compétence en matière de coordination et de mise en œuvre :
    - Première branche : le SPRO (service public régional de l'orientation) à proprement parler, appliquant les modifications apportées par la loi de 2014 sur le premier accueil avec un cahier des charges régional établi par la Région :  aux membres qui constituaient le noyau dur dès le début se sont joints les Chambres consulaires, la Chambre régionale de l’ESS et, fait original, l’ensemble des OPACIF opérateurs du CEP qui estiment que le premier niveau du CEP correspond au SPRO et souhaitent une approche concertée avec les autres acteurs.
    - Deuxième branche : le Conseil en évolution professionnelle : je l'ai dit tout à l'heure, la région avait expérimenté le conseil en évolution professionnel dans les Espaces Métiers avant la loi de 2014 et cela nous a amené à désigner les Espaces Métiers comme opérateurs du CEP, non pas pour nous substituer à qui que ce soit, mais pour boucher les trous, notamment auprès des agents des fonctions publiques, notre expérimentation nous ayant montrer les besoins en la matière. Mais ils s'avèrent aussi répondre à d'autres besoins dans le cadre de contractualisation avec des OPACIF, soit que l'OPACIF n'est pas présent sur le territoire, soit dans le cadre d’organisation commune de prestations offertes aux salarié-e-s.
    - Dernière branche : la prise en charge des jeunes sortant-e-s du système de formation initiale sans un diplôme national ou une certification professionnelle (le décrochage scolaire) qui a fait l’objet d’une convention d’application avec le Rectorat pour organiser le transfert de compétences et sécuriser les plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD).
    Je voudrais conclure cet historique et cet état des lieux du service public de l'orientation en Champagne-Ardenne par quelques idées force :
    tout d'abord son importance : le besoin était déjà traduit dans la saisine du CESR en 2004. La réforme de la formation professionnelle le rend encore plus nécessaire : si nous ne voulons pas que la mise en place du compte personnel de formation qui donne plus de responsabilité au salarié lui même dans sa formation ne se solde pas par un accroissement des inégalités dans l'accès à la formation, qu'une fois de plus, la formation aille aux plus formés, le conseil en évolution professionnelle a une place essentielle : il doit donc être facilement accessible.
    Et ce sera mon second point : le service public d'orientation doit être accessible, c'est à dire gratuit, c'est dans la loi, c'est à dire bienveillant vis à vis des personnes, c'est à dire présent dans chacun des territoires de la région : nous nous sommes fixés comme règle un bassin d'emploi Pôle Emploi, un territoire d'orientation, mais avec y compris, si besoin des lieux relais.
    Troisièmement, la coordination du service public de l'orientation, c'est pour la région le développement de coopération, tant dans les territoires qu'à l'échelon régional, le travail en commun en se créant des outils, en aidant à la professionnalisation des acteurs, mais toujours dans le respect de la spécificité de chacun
    J'avais terminé en disant à la ministre que d'avoir confier la coordination de l'orientation aux régions sans aucun moyen pour était un problème et en l'incitant à demander à sa collègue ministre de l'Education Nationale de ne pas réduire les moyens de l'orientation en milieu scolaire !
    Je voulais rajouter, mais il me semble que je n'ai pas eu le temps de le faire, que notre charte n'est pas une charte de service public régional de l'orientation, mais une charte du service public de l'orientation en Champagne Ardenne pour bien signifier qu'il ne s'agit pas du truc du conseil régional, mais de la coordination, sur le territoire de la région, de ce qui s'y fait, y compris par les organisations nationales.
    Pour terminer, je voudrais insister sur trois éléments :
    - Le choix fait en Champagne Ardenne d'Espace Métiers, plutôt que d'une cité des métiers, comme il en existe une à Mulhouse, reposait sur la nécessité de répondre à la diversité des territoires de la région et à la faible densité de population : il ne serait pas envisageable que la future région n'intègre pas cette diversité géographique. Lors de la réunion que nous avons tenu sur la formation à Hagondange le 9 novembre, dans le cadre de la campagne électorale, j'ai d'ailleurs eu l'agréable surprise de voir des représentants syndicaux vanter ces Espaces métiers.
    - Evidemment, l'orientation vers un métier ou une formation que cherche une personne en recherche d'emploi n'est pas la même que ce que cherche un collégien : il veut avant tout retrouver du travail le plus rapidement possible. Mais ce n'est pas une raison pour laisser la patronat s'occupait seul de cela, ni même des organisations paritaires dans lesquelles il joue le rôle dangereux de diviser les syndicats pour mieux régner : l'avenir de notre pays nécessite d'autres métiers que les métiers dits en tension, ceux qu'il ne veut pas faire l'effort de payer dignement. Et un de mes regrets, c'est que viennent parler dans les Espaces Métiers des métiers des "spécialistes", des gens qui sont payés pour cela par différents organismes, en particulier des branches professionnelles, des DRH, alors qu'il faudrait que ce soit des salariés qui viennent parler de leur travail : cela pourrait d'ailleurs être bien pour des salariés proches de la retraite qui cherchent une transition. En tout cas, il faut que cela soit un service public, condition pour qu'il n'y ait pas de parti pris.
    Je l'ai dit à la ministre : la mise en place du compte personnel de formation nécessite un développement actif du conseil en évolution professionnelle, sa promotion, si on ne veut pas qu'une fois de plus la formation ne serve qu'à ceux qui ont l'habitude de se former et laisse de côté les salariés les moins qualifiés, les femmes. L'individualisation, c'est bien à condition que ce ne soit pas un facteur d'inégalité. Là il y a un risque majeur si on n'y prend pas garde : d'où la nécessité de moyens et de faire du conseil en évolution professionnelle dans un cadre de service public.

    Catégories : Champagne Ardenne, Education, formation Lien permanent 0 commentaire