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santé et protection sociale - Page 23

  • En dehors de toute démocratie, le démantèlement du service public hospitalier est en route : exemple dans l'Aube !

    La loi de santé ne sera définitivement votée que le 1er décembre, un texte qui d'ailleurs ne ressemble que de très loin au projet de loi, mais les groupements hospitaliers de territoires (GHT) sont mis en place par les ARS, sures que cette réforme passera : il faut dire que sur le sujet la droite et le PS sont d'accord.
    Sous prétexte de s'opposer à la mise en concurrence des hôpitaux par la tarification à l'activité (mais il suffisait de changer le mode de financement ! Effectivement dans le contexte d'une tarification à l'activité avec des tarifs sous évalués par rapport aux dépenses, tous les hôpitaux cherchent à étendre leur territoire d'attractivité pour faire plus d'activité : ils ne peuvent quand même pas augmenter le nombre de patients sur un même territoire), sous prétexte de s'opposer à la mise en concurrence des hôpitaux, la loi va créer des GHT. Cela va bien limiter cette mise en concurrence, mais de la plus mauvaise manière possible : par le monopole de l'un des hôpitaux sur telle ou telle activité, au détriment de la proximité, de la qualité donc du service rendu à la population, avec bien sur un but : faire des économies !
    Les GHT se mettent en place : l'exemple de l'Aube est témoin des mensonges institutionnels pour arriver au but recherché. Regardez donc le dossier de presse sur le site de l'ARS en cliquant ici. Tout va bien dans le meilleur des mondes : cela va permettre des consultations décentralisées, donc plus de service public ... en attendant des fermetures ! Il se murmure déjà que l'hôpital psychiatrique n'assurerait plus les urgences ! Sans parler des suppressions d'emploi en vue dans les services "mutualisés" qui se traduiront forcément par une moins bonne qualité.
    Et pour emporter le morceau vis à vis de ceux dont il faut quand même un minimum de soutien, les élus, les organisations syndicales, le chantage. Il fallait accepter ce projet sous peine que l'ARS oblige à un autre, celui de regrouper tous les hôpitaux de la "Champagne Ardenne Sud". Là, la direction commune, en attendant le GHT, ne regroupe "que" les hôpitaux de l'Aube et de Sézanne, même l'hôpital psychiatrique, ce qui ne devrait pas être imposé par la loi ! La seule opposition a été celle de la CGT, seul syndicat à décrypter les projets au delà des annonces mensongères.
    On apprend au passage que l'ARS a discuté avec celle de Lorraine et celle de Bourgogne pour dépecer la Haute Marne : les hôpitaux du sud seraient annexés à un GHT autour de Dijon et St Dizier (et à priori Vitry le François aussi, puisqu'ils ont maintenant une direction commune) rejoindraient la Lorraine.
    Où sont les citoyens dans tout cela ? On leur a demandé leur avis ?
    Les députés qui voteront mardi la loi de santé porteront une lourde responsabilité, comme d'ailleurs ceux qui ne la voteront pas sous le seul prétexte du tiers payant mais n'ont rien fait pour s'opposer à ce projet de GHT comme les députés aubois.

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  • Contrat local de santé de la Pointe : ne parlons pas de ce qui fâche !

    Vendredi matin avait lieu le bureau de la conférence de territoire "Champagne Ardenne nord" dans lequel je siégeais pour la dernière fois. L'unique objet de l'ordre du jour était la préparation d'un avis du bureau à soumettre à la conférence sollicitée "par écrit" sur le contrat local de santé de la communauté de communes Ardenne Rives de Meuse.
    Ce point unique n'a pas empêché un premier avis : le territoire de la conférence est trop grand (Marne et Ardennes) pour permettre un réel débat en phase avec les acteurs du terrain et la population !
    Sur la méthode de consultation sur le contrat local de santé (CLS), on ne peut reprocher à l'ARS sa précipitation (nous n'avons eu les documents que la veille et même sur table le jour même pour les fiches actions, sans parler de la consultation par voie électronique des membres de la conférence) du fait de la toute prochaine fusion des régions et l'on peut comprendre que le directeur de l'ARS veuille signer à tout prix avant le 31 décembre. Sauf que ce qui peut être excusable dans le cas présent est plutôt une généralité : soyons clair, il n'y a pas vraiment de démocratie sanitaire malgré tous les grands discours officiels.
    Sur le contenu même de ce CLS, tout d'abord une grande satisfaction : c'est la reconnaissance de l'ASMUP en tant que représentante d'usagers comme interlocutrice, dans la préparation et dans le suivi de ce CLS. C'est le résultat des luttes - j'ai souvenir d'être intervenue plusieurs fois en ce but et l'ASMUP a su se faire entendre, sa présidente, mais aussi ses membres comme Françoise Carette !
    La deuxième chose, c'est que ce CLS, en répondant aux besoins exprimés, témoigne bien de la gravité des problèmes d'accès aux soins dans ce territoire. Alors que les actions de prévention sont souvent les priorités des CLS, point de cela : l'urgence est à l'accès aux soins !
    La troisième chose, c'est que l'on ne parle pas de ce qui fâche et que l'on reste dans le politiquement correct !
    On ne parle pas de la garde des pharmaciens !
    On ne parle pas de l'éventualité de la création de centres de santé, permettant à des médecins préférant l'exercice en groupe et le salariat de venir dans ce territoire.
    On ne parle pas de faciliter l'accès aux soins en Belgique pour ceux qui habitent le plus au nord de la communauté de communes Ardenne Rive de Meuse (et l'on sait que le taxi à la carte, financé par la comcom a disparu)
    Deux bonnes nouvelles :
    - la nécessité de renforcer l'offre de soins à l'hôpital de Fumay (encore faudrait il que ce ne soit pas qu'un voeu pieux)
    - une fiche action sur la formation des professionnels et en particulier la nécessité d'ouvrir une section STSS au lycée de Givet.
    Dans l'avis qui doit être transmis devraient figurer plusieurs souhaits : celui de la réflexion sur la création de centres de santé, celui d'avancer sur la question pharmacien, celui de développer les offres de soins françaises et belges en "complémentarité" et non en concurrence.

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  • La santé au coeur des préoccupations des candidats de "Nos vies d'abord"

    La santé n'est pas une compétence des régions, et nous y tenons : c'est un gage de l'égalité des Français.
    Mais cela n'empêche évidemment pas les élus de se préoccuper de ce qui est la deuxième préoccupation des Français après celle de l'emploi. Et ce qui intéresse les candidats de "Nos vies d'abord", c'est tout ce qui touche à la vie de tous les jours, car c'est bien sur cela qu'il faut agir !
    D'autant plus que le conseil régional est représenté dans des instances, consulté sur certains sujets ... et a à sa charge les formations paramédicales !
    Sous l'impulsion des élus communistes, le conseil régional de Champagne Ardenne avait voté contre le plan régional de santé. Seul, il n'a pas été entendu. Mais si toutes les collectivités en avaient fait de même, la donne aurait pu être différente !
    Vendredi 20 novembre, avec Patrick Péron, tête de la liste "Nos vies d'abord", Franck Tuot, tête de liste dans les Ardennes, Igor Nivelet, Françoise Carette, nous avons rencontré à Givet l'ASMUP (Association pour les soins médicaux urgents de la Pointe). Simone Gérard, sa présidente, nous a dit ses combats, pour l'accès au pharmacien le week end, pour la prise en charge des soins non programmés à l'hôpital de Fumay, pour le maintien des taxis à la demande (qui servaient tant pour les personnes âgées pour se rendre en consultation et Belgique et scandaleusement supprimés par le président de la comcom Bernard Dekens - pour mémoire candidat sur la liste de droite à ces élections) et pour que la frontière ne pose pas tant de difficultés en cas de décès en Belgique : comme quoi la suppression des frontières, c'est pour les capitaux, pas pour les gens ! Nous avons aussi discuté de la volonté de retour en arrière des autorités par rapport à l'accès aux soins en Belgique, liée uniquement à la mise en concurrence des hôpitaux, sommés de faire du chiffre au détriment de la qualité de la réponse aux besoins des populations. La ténacité de l'ASMUP lui a permis d'être présente dans les discussions autour du contrat local de santé : comme quoi l'intervention citoyenne paie !
    sedan.jpgCe samedi nous tenions une réunion à Sedan. Sur la photo, vous pouvez voir trois des candidates de la liste, de gauche à droite, Claudette Moraine, Françoise Carette, Sophie Perrin, mais il y avait aussi Franck Tuot, Christine Caruzzi. Après un rappel sur la dangerosité de la loi Touraine, qui aggrave en fait la loi Bachelot, avec la constitution de groupements hospitaliers de territoire, obligatoires, antidémocratiques ( dans ce cadre, il y a d'ailleurs un risque majeur pour la maternité de Sedan), l'autorisation donnée au gouvernement de légiférer par ordonnances sur tout une série de sujets et sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2016, un budget d'austérité, mais aussi un projet de loi menaçant pour l'avenir de la sécurité sociale, la protection universelle maladie annoncée étant les prémices d'une prise en charge minimale à compléter, pour ceux qui le peuvent, par une mutuelle ou une assurance, un très riche débat s'est engagé entre les participants.
    Un élément sur la maternité de Sedan pour commencer: elle a été rétrogradée pendant le mois d'Août une petite quinzaine de jours en niveau 1. C'est assez ahurissant, puisque l'organisation prévoit que les femmes dont les grossesses sont compliquées sont prévenues qu'elles doivent aller accoucher dans une maternité de niveau 2 ou 3 (selon le cas). Là, pas d'information, mais l'ARS s'est couverte, parce qu'il n'y avait pas de pédiatre !
    Débat sur la réduction des durées d'hospitalisation, avec des sorties imposées, pas préparées et une augmentation des restes à charge financiers pour les patients.
    Débat sur la casse globale des services publics, avec le constat que les hôpitaux, c'est comme l'Education Nationale.
    Débat sur la santé des étudiants, et cette chose inadmissible, c'est qu'alors qu'ils ne gagnent pas d'argent, ils doivent payer la sécurité sociale.
    Débat sur les mutuelles avec le directeur de la Mutuelle Santé 08 qui a raconté toute la casse actuelle des mutuelles de proximité, respectant les principes mutualistes de l'absence de profits. Pour lui, le remboursement des soins à 100% par la sécurité sociale est une exigence. Elle est portée par les candidats de la liste !

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  • Attaques tout azimut contre la protection sociale

    Le projet de loi de finances de la sécurité sociale 2016 est actuellement en débat au parlement (cette semaine au Sénat).
    Austérité, économies, quand tu nous tiens ...
    Ce projet de loi envisage un objectif 2016 de dépenses de l'assurance maladie (ONDAM) en augmentation de 1,75 % , alors que de l'aveu même du gouvernement, l’évolution tendancielle des dépenses de santé serait de 3,6% ! Cela va encore conduire à beaucoup de plans de retour à l'équilibre dans les hôpitaux, avec son cortège de suppressions d'emploi et donc de personnes hospitalisées moins bien prises en charge !
    Pourtant, en faisant cotiser les revenus financiers des entreprises au même taux que les salaires, on aurait non seulement de quoi boucher "le trou de la sécu" mais même on pourrait faire des choses nouvelles comme véritablement prendre en charge la perte d'autonomie.
    Tour de passe passe pour faciliter le transfert des financements des entreprises vers l'impôt.
    En France ces vingt dernières années, la part des profits dans les richesses produites est passée de 28% à 36%, tandis que les salaires ont suivi le chemin inverse, passant de 72% à 64%. Cela représente chaque année 120 Md d'€ passés de la poche des salariés à celle du patronat. Et en plus, la part des profits consacrée aux investissements diminue, pour mieux rémunérer les actionnaires !
    Et Hollande tient une de ses promesses : celle d'aller vers la suppression du financement des allocations familiales par les entreprises en 2017. Il a plus d'idées de suite quand il s'agit de faire des cadeaux au patronat !
    Mais le gouvernement prépare aussi la suite dans une grande manoeuvre d'esbroufe : il invente la Protection Universelle Maladie (PUM). Cela pourrait sembler une bonne idée, généreuse : plus besoin de justifier de ses droits pour avoir des remboursements ! Sauf que c'est éminemment dangereux : une couverture pour tous, oui, mais qui risque de devenir de plus en plus minimale au fur et à mesure des années. Et cela contribue à mélanger ce qui est du ressort de la Sécurité Sociale et ce qui est du ressort de l'impôt et prépare de nouveaux cadeaux pour le patronat.
    Et le gouvernement a trouvé une nouvelle aide avec les députés socialistes en quète de publicité à la veille des élections régionales : baisser la CSG pour les plus bas salaires, d'ailleurs dans une opacité assez profonde sur les compensations et il est loin d'être sur que les personnes concernées en bénéficient autant qu'annoncé : cela contribue à mélanger recettes de la sécurité sociale et recettes de l'état en lieu et place de la réforme fiscale nécessaire avec une véritable progressivité !
    On paie de moins en moins, mais on vit de moins en moins bien : moins de protection sociale, moins de services publics ... la spirale du déclin !
    La seule gauche, c'est le PCF avec le Front de Gauche !
    Pensez y lors des élections régionales des 6 et 13 décembre.

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  • L'universalité de la Sécurité Sociale au coeur de la France en commun !

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    Ce sont aujourd'hui les 70 ans de la première ordonnance lançant le processus de création de la sécurité sociale par Ambroise Croizat, ministre communiste à la libération. L'occasion de revenir sur ce qui fait sens et est plus que jamais d'actualité et je vais expliciter ici l'intérêt de l'universalité de la Sécurité Sociale, ne souhaitant pas en ce dimanche revenir sur le financement de la protection sociale, sauf à dire que la presse locale du jour oublie juste que ce qui rend difficile l'équilibre des comptes de la Sécurité Sociale, ce ne sont pas l'augmentation des dépenses de santé ou l'allongement de la vie, mais l'augmentation des profits des grandes entreprises, le coût du capital !
    Universalité : faisons un petit détour dans un autre domaine, car on est pas tous malades le même jour, mais les lycéens rentrent tous le même jour au lycée ! La gratuité des manuels scolaires est une question forte dans notre future région, à peu près assurée en Champagne Ardenne et en Lorraine par des dispositifs pour tous tandis qu'en Alsace c'est une aide aux plus en difficulté, avec, la famille qui hésite à aller demander l'aide, avec le gamin qui dit "ce livre là je ne l'ai pas parce que je ne l'ai pas trouvé d'occas et il était trop cher", et qui ajoute à son copain : "toi t'as de la chance d'avoir eu une aide". Petite illustration concrète de ce qui contribue la fragmentation de notre société, les récriminations, à juste titre, de tous ceux qui sont juste au dessus des seuils des différents types d'aides, à juste titre quand ça ne dérive pas vers le "on aide plus les étrangers" ou "on aide plus les chômeurs" avec tout un terreau fertilisée ainsi par une soit disant politique sociale qui oppose les pauvres entre eux et favorise le développement des idées haineuses du FN. La question d'aider tous ou d'aider selon les revenus pose évidemment la question des moyens, mais cela peut se régler dans une réforme fiscale (je ne suis pas là dans le cadre de la protection sociale) permettant la redistribution tout en en augmentant les moyens, seule solution pour cesser cette fragmentation de la société particulièrement dangereuse pour la cohésion de notre pays mais bien au goût du patronat : le diviser pour régner.
    Et c'est là tout le génie d'Ambroise Croizat qui a porté un projet pour toute la société. On lit dans l'exposé des motifs de l'ordonnance du 4 octobre 45 :
    "La sécurité sociale appelle l'aménagement d'une vaste organisation nationale d'entr'aide obligatoire qui ne peut atteindre sa pleine efficacité que si elle présente un caractère de grande généralité à la fois quant aux personnes qu'elle englobe et quant aux risques qu'elle couvre. Le but final à atteindre est la réalisation d'une plan qui couvre l'ensemble de la population du pays contre l'ensemble des facteurs d'insécurité."
    Cette très grande généralité, cette universalité de la sécurité sociale est à même de rassembler toute la société et c'est pour cela que l'on peut dire que c'est du communisme en construction.
    « Chacun cotise selon ses moyens et reçoit en fonction de ses besoins. ». Pour les communistes, ce principe reste plus que jamais le ciment de la protection sociale. Il est insupportable pour le grand patronat, pour les financiers. C’est contraire à l’individualisme, moteur de la logique assurantielle qui leur est si chère. Nous sommes bien au cœur de la violente bataille idéologique actuelle. C’est un vrai choix de société, l’assistanat ou la solidarité, l’individualisme ou la force du collectif, l’assurantiel ou la protection sociale solidaire.
    Dans ce cadre, l’universalité de la protection sociale est le moteur et la logique de la Sécurité sociale. L'offensive menée l'année dernière contre les allocations familiales est dramatique de ce point de vue ! Jeter en pâture la modulation des prestations de la politique familiale n’est pas anodin. C'est ouvrir la boite de Pandore : demain, ce peut être le système de santé publique réservé aux pauvres, les couches moyennes et supérieures étant obligées d'aller se soigner dans le privé.
    Le gouvernement a justifié cette remise en cause par un souci de justice sociale…Avec cette réforme, on tend à diviser les familles entre elles. Et on tend à confondre une politique familiale avec une politique sociale. Il y a des inégalités de revenu, c’est vrai, mais il faut les combattre autrement : par la politique fiscale, une augmentation du Smic et des salaires, une égalisation par le haut des salaires féminins et masculins. La politique familiale n’est pas une politique de redistribution des revenus, ni une politique de redistribution entre les familles; c’est une solidarité horizontale entre ceux qui n’ont pas d’enfant et ceux qui en ont. C’est une politique d’aide à l’enfant. Il est scandaleux de considérer que l’enfant des couches moyennes ou supérieures doit être discriminé. Le fait qu’une famille choisisse d’avoir un nouvel enfant ne doit pas être pénalisant, désincitatif ! Le gouvernement est malheureusement plus fidèle à ses promesses quand il s'agit de casse que quand il s'agit de s'attaquer à la racine du mal qu'est le capitalisme : d'après les premières informations sur le PLFSS 2016, comme annoncé l'année dernière, les cotisations patronales famille baissent pour améliorer les profits des entreprises !
    Universalité de la sécurité sociale, c'est aussi bien évidemment le financement de la perte d'autonomie. La prise en charge actuelle n'est pas acceptable. Cette semaine, je suis passée chez une vieille camarade dont le mari a du être placé en maison de retraite, financé sur sa retraite à lui, mais aussi, comme c'est insuffisant, sur sa retraite à elle. Elle me dit : "je reviens des courses, cette semaine j'ai explosé mon budget en achetant de la viande. La semaine prochaine je n'en achèterai pas."  Nous sommes au XXIème siècle ! Il est urgent d'agir ! La perte d'autonomie n’est en rien un risque en soi, ce qui explique que nous rejetions l’assurantiel, mais un état qui justifie la mise en œuvre de moyens et d’expertises divers pour assurer à un individu la poursuite de son existence dans la dignité, à partir d’un développement des solidarités ainsi que des financements et des accompagnements collectifs nécessaires. Aussi, à l'opposé de solutions de type assuranciel privé ou de toute solution insuffisante poussant au recours vers des couvertures complémentaires, il faut une prise en charge complète, reposant sur un financement adapté, pérenne et dynamique, supprimant les restes à charges pour les familles, universel et solidaire où chacun contribue selon ses moyens : il s'agit bien là des principes fondateurs de la sécurité sociale, dont la mise en œuvre permettrait la prise en charge sanitaire et médico sociale de la perte d'autonomie, complété d'un grand service public visant à assurer l'ensemble des prestations nécessaires (accessibilité, logements, transports adaptés …). La proposition d'un service public du service à la personne développé par les communistes, en particulier au moment des élections départementales, a reçu un excellent accueil, correspondant à un besoin, à la fois pour les personnes qui ont besoin d'aide mais aussi pour les personnels qui travaillent dans ce secteur actuellement, le plus souvent dans des conditions précaires.
    Je vais finir par la couverture des soins : nous sommes très loin d'une couverture universelle, avec des restes à charge de plus en plus importants, justifiés à travers une énorme campagne de culpabilisation des malades, forfait hospitalier, déremboursement de médicaments, franchise médicale, dépassement d'honoraire sans parler des questions d'appareillage et vous avez sans doute tous entendu la campagne de Que Choisir cette semaine sur les appareillages auditifs, sauf que la question du remboursement n'est pas posé. L'application de toutes ces mesures a conduit 30% de la population et prés de la moitié des étudiants à renoncer à se soigner générant un vrai problème de santé publique. Il y a en fait deux situations distinctes : celle des patients hospitalisés ou reconnus en ALD ou bénéficiaires de la CMU avec des remboursements proches de 100% et celle de tous les autres, pour lesquels le remboursement par la sécurité sociale est de l'ordre de 60%, le reste étant couvert par les complémentaires ou par le patient lui-même. Ce dualisme croissant, où schématiquement, les riches, entre guillemet et les "biens portants" voient réduire leur prise en charge publique par la sécurité sociale constitue une modalité silencieuse pour ouvrir la porte à la substitution d'une solidarité de tous avec tous par une privatisation de la protection sociale. C'est évidemment avec la bénédiction de l'Union Européenne, qui dés les années 90 a ouvert le champ de l'assurance sociale en exigeant la fin du système mutualiste tel que nous le connaissions jusqu'en 2001. Les pièces du puzzle continuent à s'emboiter : l'ANI rend obligatoire, par appel d'offres, les contrats de groupe. Le tiers payant généralisé du projet de loi Touraine devra permettre que la frontière entre les deux modes de remboursement, public par la sécurité sociale et privé par sa complémentaire, ne soit plus perceptible pour que le patient ne sache plus qui paie quoi. C'est toute la perversité du gouvernement actuelle : sous couvert d'une bonne mesure, car effectivement, le tiers payant peut éviter certains renoncements aux soins, c'est toute une machinerie de guerre qui se met en place contre la sécurité sociale et son universalité. Et les discours de Marisol Touraine de célébration de la sécurité sociale ne sont que mensonges : les faits démentent les paroles !
    La proposition de remboursement des soins prescrit à 100% par la sécurité sociale pour tous, proposée par le PCF, même s'il propose de commencer par les jeunes, va à contre courant de cette dérive rampante de privatisation de la protection sociale. L'universalité de la sécurité sociale est aussi une protection contre la privatisation de la protection sociale.
    Cette idée géniale d'universalité de la protection sociale est plus que jamais d'actualité : porteur de sens dans une société où l'on fait de l'en commun, à l'opposé du chacun pour soi, rempart contre la privatisation. L'avenir, c'est bien l'extension des conséquences de cette idée, avec le 100%, avec un vrai financement de la perte d'autonomie.

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