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santé et protection sociale - Page 22

  • B. Ravignon, ancien conseiller "écologie" de N. Sarkozy, voudrait il s'affranchir des lois de la nature ?

    Il persiste et signe : la coopération transfrontalière avec la Belgique permettant aux habitants d'aller se faire soigner dans le pays voisin est mauvaise pour l'hôpital de Charleville-Mézières, car non équilibrée : ce sont essentiellement des Français qui vont se faire soigner en Belgique au détriment de l'activité de l'hôpital du chef lieu ardennais, a-t-il redit lors des voeux à l'hôpital.
    Connait il la géographie de notre département ? A-t-il déjà regardé une carte ?
    Je résume pour des lecteurs lointains : le nord des Ardennes, c'est un massif forestier traversé d'un fleuve, la Meuse. La frontière avec la Belgique est essentiellement sur les hauteurs forestières, dessinant une espèce de presqu'île en Belgique, centrée par la Meuse, ce qu'on appelle la Pointe des Ardennes. La population. est essentiellement concentrée dans la vallée, de part et d'autre de la frontière. (Que mes amis des vallées de la Goutelle ou de la Semoy veuillent bien excuser ce schématisme, mais les habitants des vallées de ces deux affluents de la Meuse ne sont pas concernés par les propos de B. Ravignon : ils viennent se faire soigner à Charleville-Mézières parce que c'est plus proche.)
    C'est à dire que toutes les zones belges proches de Charleville-Mézières sont forestières, peu peuplées, pas de quoi justifier des hospitalisations en nombre de Belges.
    Par contre les habitants du nord de la vallée, et ils sont nombreux, sont beaucoup plus près des hôpitaux belges que des français. Alors, ils vont se faire soigner en Belgique. Est ce étonnant ?
    Les cliniques privées de Givet puis de Revin ont été fermées, sans que les pouvoirs publics ne s'en émeuvent, alors qu'elles avaient un vrai rôle de service public, sans que l'on ne redonne des moyens à l'hôpital de Fumay, depuis longtemps cantonné à un rôle de moyen séjour, avec toutes les difficultés que l'on connaît sur la prise en charge des urgences dans ce lieu, antenne du SMUR, dénué de tout moyen d'accueil quand le SMUR est sorti.
    Alors, oui, cela a commencé avec les femmes qui ont été accouché en Belgique, à Dinant et l'exigence de la population a été entendue puisqu'est actée maintenant la prise en charge par la sécurité sociale de soins en Belgique pour tous ces Ardennais du nord de la vallée.
    Alors oui, cette coopération transfrontalière n'est pas dans les deux sens : elle répond aux besoins des populations, en fonction des contraintes naturelles, géographiques.
    B. Ravignon veut ignorer le vrai problème, celui des moyens des hôpitaux fondés sur la tarification à l'activité, un terme d'ailleurs faux, puisque les tarifs ne correspondent pas aux frais engagés par les hôpitaux pour soigner tel ou tel malade, mais sont fixés arbitrairement, en fonction de choix politiques.
    Ce choix d'une tarification à l'activité, c'est celui des gouvernements de droite : il date de l'époque Chirac/Raffarin. Il a été confirmé à l'époque où B. Ravignon était conseiller à l'Elysée (et d'ailleurs depuis utilisé par le gouvernement socialiste, mais je serais trop longue si je rentrais dans cet article sur la catastrophe qu'est la loi Touraine).
    Ce mode de tarification instaure un déficit de principe dans tous les hôpitaux, ne leur donnant comme seule perspective que d'augmenter leur activité, pour faire des économies d'échelle et comme ils n'ont pas les moyens d'augmenter le nombre de malades de leur territoire (heureusement !!), c'est en entrant en concurrence avec les voisins avec toutes les conséquences que cela a eu, et a toujours, sur la fermeture des hôpitaux de proximité.
    N'en déplaise à B. Ravignon : c'est un autre mode de financement des hôpitaux qui est nécessaire, ce sont aussi des activités nouvelles à l'hôpital de Fumay. Ce ne sont pas les habitants de la Pointe qui sont responsables, ce sont les gouvernement successifs !

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  • Hôpital : Ravignon n'a rien compris !

    L'humain d'abord, avant la finance !
    hôpital.jpgRavignon et à sa suite le PS ardennais ont trouvé un nouveau bouc émissaire des difficultés de l'hôpital : les gens qui vont se faire soigner en Belgique !
    Et oui, la répartition est inégale : il y a beaucoup plus de Français qui vont se faire soigner en Belgique que de Belges qui viennent en France. Mais ont ils regardé la carte des Ardennes ? C'est la proximité que cherchent les gens, qu'ils soient Français ou Belges.
    Il faudrait augmenter l'activité de l'hôpital de Charleville-Mézières ? Curieusement, le discours de la droite ardennaise s'en prend plus aux habitants de la Pointe qu'aux médecins carolomacériens qui orientent vers le secteur privé rémois. Mais la notion de défense du service public n'est pas leur fort !
    C'est en plus absurde : la tarification à l'activité a été conçue pour diminuer les ressources de l'hôpital, pas pour leur donner les finances permettant de couvrir leurs besoins et les tarifs sont fixés arbitrairement chaque année, de telle manière que plus d'activité, ce sont des tarifs revus à la baisse et que dans beaucoup de cas, l'hôpital perd des sous en soignant certaines pathologies.
    Mais s'en prendre aux habitants de la pointe, c'est éviter de remettre en cause la tarification à l'activité, la loi de financement de la sécurité sociale. C'est contribuer à culpabiliser, à diviser.
    Un mauvais point pour Ravignon & Co.

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  • ARS et réforme territoriale : le gâchis et en plus la maltraitance des personnels !

    J'ai dans un article précédent donné quelques éléments sur le dernier conseil de surveillance de l'ARS de Champagne Ardenne (à relire en cliquant ici). Je ne vous avais pas parlé réforme territoriale. Pour cause, cela avait été traité en une phrase, le directeur indiquant qu'il ne pouvait en parler puisque le projet de réorganisation des services était avant tout soumis aux instances représentatives du personnel.
    Sauf que j'ai appris depuis que la concertation avec les personnels était faite en dépit du bon sens avec des documents transmis seulement deux heures avant le comité d'agence !
    Car évidemment, il faut faire vite pour que ça ne se sache pas ! Presque rien ne resterait à Chalons en Champagne, ce qui évidemment pose un problème majeur pour le personnel (avec déjà des statuts différents et pas forcément protecteur après la création des ARS) mais aussi pour l'emploi à Chalons et pour la santé globalement en région : déjà que la création des ARS faisait partie des réformes nuisibles, en plus maintenant les lieux de décision vont s'éloigner, manière de pouvoir prendre encore un peu plus de décisions en douce !

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  • Étonnante satisfaction de l'ARS de Champagne Ardenne

    Conseil de surveillance de l'ARS ce matin avec à l'ordre du jour le bilan de l'ARS Champagne Ardenne ! Beaucoup de choses faites d'après le directeur ! Dont la satisfaction d'avoir rétabli l'équilibre financier des hôpitaux !
    A quel prix ! Des suppressions d'emploi, des fermetures de services comme la maternité de Vitry le François.
    C'est en ce sens que je suis intervenue pour dire que outre ce qu'avait dit la présidente de la commission des usagers de l'ARS (qui avait dénoncé le manque de places en médico social, le manque de moyens pour la prévention et la division par deux du maigre budget consacré à la "démocratie sanitaire") auquel je souscrivais totalement, on ne pouvait être satisfait du rétablissement de l'équilibre financier des établissements hospitaliers, qui se traduisait par moins de personnel et donc une qualité des soins dégradées.
    Par ailleurs j'ai rebondi sur l'intervention du préfet qui avait expliqué qu'en Bretagne certaines communes avaient décidé de salarier des médecins en disant que le bureau de la conférence de territoire avait dans son avis sur le contrat local de santé de la communauté de communes Ardennes Rives de Meuse rajouter cette notion de salariat éventuel, qui correspond au souhait de certains jeunes.
    L'austérité nuit à la santé !

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  • En dehors de toute démocratie, le démantèlement du service public hospitalier est en route : exemple dans l'Aube !

    La loi de santé ne sera définitivement votée que le 1er décembre, un texte qui d'ailleurs ne ressemble que de très loin au projet de loi, mais les groupements hospitaliers de territoires (GHT) sont mis en place par les ARS, sures que cette réforme passera : il faut dire que sur le sujet la droite et le PS sont d'accord.
    Sous prétexte de s'opposer à la mise en concurrence des hôpitaux par la tarification à l'activité (mais il suffisait de changer le mode de financement ! Effectivement dans le contexte d'une tarification à l'activité avec des tarifs sous évalués par rapport aux dépenses, tous les hôpitaux cherchent à étendre leur territoire d'attractivité pour faire plus d'activité : ils ne peuvent quand même pas augmenter le nombre de patients sur un même territoire), sous prétexte de s'opposer à la mise en concurrence des hôpitaux, la loi va créer des GHT. Cela va bien limiter cette mise en concurrence, mais de la plus mauvaise manière possible : par le monopole de l'un des hôpitaux sur telle ou telle activité, au détriment de la proximité, de la qualité donc du service rendu à la population, avec bien sur un but : faire des économies !
    Les GHT se mettent en place : l'exemple de l'Aube est témoin des mensonges institutionnels pour arriver au but recherché. Regardez donc le dossier de presse sur le site de l'ARS en cliquant ici. Tout va bien dans le meilleur des mondes : cela va permettre des consultations décentralisées, donc plus de service public ... en attendant des fermetures ! Il se murmure déjà que l'hôpital psychiatrique n'assurerait plus les urgences ! Sans parler des suppressions d'emploi en vue dans les services "mutualisés" qui se traduiront forcément par une moins bonne qualité.
    Et pour emporter le morceau vis à vis de ceux dont il faut quand même un minimum de soutien, les élus, les organisations syndicales, le chantage. Il fallait accepter ce projet sous peine que l'ARS oblige à un autre, celui de regrouper tous les hôpitaux de la "Champagne Ardenne Sud". Là, la direction commune, en attendant le GHT, ne regroupe "que" les hôpitaux de l'Aube et de Sézanne, même l'hôpital psychiatrique, ce qui ne devrait pas être imposé par la loi ! La seule opposition a été celle de la CGT, seul syndicat à décrypter les projets au delà des annonces mensongères.
    On apprend au passage que l'ARS a discuté avec celle de Lorraine et celle de Bourgogne pour dépecer la Haute Marne : les hôpitaux du sud seraient annexés à un GHT autour de Dijon et St Dizier (et à priori Vitry le François aussi, puisqu'ils ont maintenant une direction commune) rejoindraient la Lorraine.
    Où sont les citoyens dans tout cela ? On leur a demandé leur avis ?
    Les députés qui voteront mardi la loi de santé porteront une lourde responsabilité, comme d'ailleurs ceux qui ne la voteront pas sous le seul prétexte du tiers payant mais n'ont rien fait pour s'opposer à ce projet de GHT comme les députés aubois.

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