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Le blog de Michèle Leflon - Page 85

  • Les communistes de Revin à l'ARS à propos du laboratoire d'analyses médicales.

    delegation_ARS.jpgRappelons les faits : le laboratoire qui faisait les analyses médicales à Revin a déménagé à Charleville Mézières, laissant toute une population démunie, car si les infirmières peuvent faire les prélèvements, tout prend du retard et la qualité liée à la proximité n'est plus au rendez vous pour les Revinois, une population d'autant plus âgée que la situation de l'emploi est désastreuse, les jeunes partis chercher du travail ailleurs, avec donc un besoin d'accompagnement humain particulièrement important.

    Le laboratoire Bio Ard'Aisne s'installerait bien, mais il lui faut une autorisation qui traîne, traîne ...

    Les communistes de Revin ont fait signé une pétition que nous avons été remettre aujourd'hui à la déléguée territoriale de l'ARS  dans les Ardennes : plus de 2200 signatures et ce matin encore, les gens se pressaient pour signer quand France 3 est venu à Revin

    Pour l'ARS, si une autorisation était donnée avant que le laboratoire ne soit accrédité, cette autorisation serait cassée par le tribunal administratif à la demande de l'ancien laboratoire, maintenant installé à Charleville Mézières, appartenant à un grand groupe, bénéficiant d'avocats et autres experts et qui évidemment veut garder la clientèle de Revin, sans en avoir les inconvénients !

    Il faut donc attendre que le laboratoire Bio ArdAisne soit accrédité, ce qui peut demander des années !

    De quoi s'agit_il ? C'est une procédure nouvelle qui remplace des vérifications de qualité qui existaient déjà. Cette accréditation n'est pas faite  par les pouvoirs publics mais par le COFRAC (comité français d'accréditation), une structure de droit privé : l'accréditation des laboratoires d'analyse médicale est sur le même plan que la labellisation des inspecteurs qui classent les hôtels ! Et les organismes accrédités, ou leur groupement, sont membres du conseil d'administration du COFRAC. On peut donc se demander si tout n'est pas fait pour limiter l'entrée de nouveaux membres dans le cercle fermé des "accrédités", avec le risque d'accélérer la fermeture des petits laboratoires, le regroupement des laboratoires et leur dépendance de la finance avec, avant tout, une logique de rentabilité.
    La réglementation repose sur l'ordonnance du 13 janvier 2010, modifiée par la loi du 30 mai 2013.
    Les parlementaires du PCF et du Front de Gauche s'étaient abstenus sur cette loi en posant en particulier la question de la désertification qu'elle risquait d'entraîner. Laurence Cohen, sénatrice communiste du Val de Marne expliquait alors au Sénat : « Pour autant, nous ne sommes pas dupes … un grand nombre d’établissements de proximité ne pourront pas entreprendre les travaux et mises aux normes exigées pour pouvoir être accrédités. Ces derniers n’auront alors plus que deux choix : fermer, en agrandissant encore un peu plus ces déserts sanitaires que nous combattons, ou bien vendre aux groupes financiers, au risque de voir l’activité des centres se réduire aux seuls prélèvements.
    Fondé sur un principe de sécurité sanitaire, sans accompagnement particulier, notamment financier, le passage des normes existantes à l’accréditation pourrait ainsi participer, au final, à ce mouvement de financiarisation que la présente proposition de loi entend pourtant freiner. »
    La situation revinoise confirme bien ces craintes et l'agrandissement des déserts sanitaires ! Cette loi doit être changée !

    Les communistes revinois vont évidemment continuer leurs actions, en se rapprochant du laboratoire Bio Ard'Aisne pour avoir plus d'informations sur l'état d'avancement des démarches, avant d'aller demander au COFRAC d'accélérer les procédures.

    Une fois de plus, la finance passe avant l'Humain : c'est scandaleux !

    Catégories : Ardennes, santé et protection sociale Lien permanent 0 commentaire
  • La dette de la France ... et si ce n'étaient pas les dépenses publiques qui l'expliquait ?

    cropped-logo3.jpgOn nous ressasse les oreilles de la dette publique, de l'hypothèque que nous faisons courir sur les jeunes générations si des mesures ne sont pas prises.

    La commission européenne s'en mêle et ses dernières recommandations (on peut les trouver en cliquant ici) valent leur pesant d'or (et quelques crans supplémentaires pour la ceinture du peuple français). Elles critiquent le niveau du SMIC qui "est tel qu'il permet un pouvoir d'achat parmi les plus élevés de l'Union européenne." Elles invitent aussi à réduire les dépenses de santé et de retraite et à quelques autres petites gadgets, certainement sans conséquence pour la technocratie européenne, mais redoutables pour la majorité des Français, et tout cela au nom de la réduction du déficit, de la réduction de l'endettement.

    La dette, quelle dette ? Un groupe de travail du Collectif pour un audit citoyen de la dette nous en donne les tenants et les aboutissements dans un rapport qui vient d'être publié et que vous pouvez trouver en cliquant ici : 59% de l’actuelle dette publique proviennent des cadeaux fiscaux et des taux d’intérêts excessifs et en fait, la part de la dépense publique dans le PIB a baissé.

    Le rapport se conclut par une série de propositions destinées à alléger le fardeau de la dette (près de 50 milliards d’euros d’intérêts par an et plus de 100 milliards de remboursements) pour rompre avec le cercle vicieux des politiques d’austérité et financer les investissements publics dont l’urgence sociale et écologique n’est plus à démontrer.

    L'austérité n'est pas une fatalité !

    Catégories : Au fil des jours Lien permanent 0 commentaire
  • F. Hollande : un virage très glissant !

    ronces.jpgMers les Bains - Prauthoy : 490 km en passant par Paris, 510 en prenant l'autoroute par Amiens, Reims, Troyes ... Je préfère ne pas chercher les horaires de train : à l'évidence ils passent par Paris.

    Et oui, notre région va faire plus de 500 km de long. Ainsi en a décidé le roi F. Hollande !

    Bien loin de moi l'idée de refuser de travailler avec les Picards : les liens entre les Ardennes, entre Reims et l'Aisne sont étroits, mais sur la seule question des difficultés liées à des réglementations différentes selon les régions pour l'accès à certaines aides, la forme de cette nouvelle région, toute au longueur, ne va même pas limiter le nombre de Champardennais/Picards ou Picards/Champardennais (il va falloir trouver un nom !) sur la bordure ! Et sans doute la ville la plus accessible de tous les points de cette nouvelle région va être Paris. On installe l'hôtel de région à la Bastille, à Matignon ou à l'Elysée ?

    Donner les mêmes droits partout en France en faisant en sorte que ces droits ne soient pas théoriques mais pratiques car contrôlés par une démocratie de proximité : telle devrait être le but de la décentralisation : pour tant faire, Hollande n'aurait pas du regrouper les régions en 14, mais en une seule ! Cela éviterait les difficultés d'aides différentes selon les régions, car pour la démocratie, c'est foutu : plus de proximité et c'est aussi la mort des conseils généraux qui est annoncée ! J'ai entendu des socialistes dire que les conseils généraux ne sont pas progressistes ! Mais la faute à qui ? Cela pourrait changer avec l'élection des conseillers généraux à la proportionnelle. Mais cela n'a pas été le choix des députés socialistes.

    J'écris trop ... J'avais surtout commencé cet article pour vous donner un avis plus général sur les annonces présidentielles.

    F. Hollande est en difficulté dans les sondages. Avec ces annonces, il prend un virage très glissant : il décide à la place des Français. Ceux-ci sont ils trop bêtes pour savoir ce qui est bon pour eux ? Régler l'impopularité par un isolement dans des décisions autoritaires, bafouer la démocratie, a déjà eu des précédents dans l'histoire : ils n'ont jamais été bons pour les peuples mais pas non plus pour les dictateurs.

    J'ai illustré mes derniers articles avec des photos des Ardennes : permettez moi aujourd'hui de continuer avec des fleurs de ronces !

    Catégories : Ardennes, Au fil des jours, Champagne Ardenne Lien permanent 2 commentaires
  • Pas de réforme territoriale sans ambition démocratique !

    hautesrivieres.jpgCe n'est évidemment pas la militante du PCF et du Front de Gauche que je suis qui dira le contraire : une réforme institutionnelle est indispensable : notre pays connaît une crise démocratique profonde qui affecte désormais toutes les institutions. Cette crise est le produit des politiques libérales menées depuis des années, confinant de plus en plus les pouvoirs publics au renoncement et à l’impuissance, cédant toujours plus de pouvoir aux logiques des grandes puissances financières.
    Cette crise démocratique est aussi le produit des dénis de démocratie répétés, comme ce fut le cas lors du référendum de 2005 ou de la ratification récente du pacte budgétaire. Elle est aggravée par le discrédit jeté sur l’ensemble de l'action politique par ceux qui ont trempé dans des affaires, par les pratiques clientélistes qui déshonorent la politique, par la professionnalisation de la politique, faisant de nombre des élus des ignorants de la vie réelle, de ce qu'est le travail (ou le chômage).
    Cette crise majeure appelle à un changement total de nos institutions, à une sixième république. Cela nécessite une élaboration démocratique soumise, à la fin d'un processus suffisamment long pour permettre une vraie concertation, un vrai débat citoyen, à la ratification populaire par référendum.
    Or le Président Hollande, le Premier Ministre, nous annoncent une réforme territoriale précipitée : la gauche avait combattu les réformes Sarkozy. Les mesures annoncées vont toutes dans le même sens, pilotées par les exigences de baisse des dépenses publiques et de mise en concurrence des territoires.
    L’argent public doit être géré avec la plus grande rigueur. Cela suppose de ne pas l'utiliser pour enrichir les actionnaires à travers des soutiens directs ou de la privatisation et sous traitance de services publics. Cela nécessite une vraie élaboration démocratique des conditions de son utilisation, une réelle proximité donc ! Le gâchis, ce n’est pas d’avoir différents échelons pour traiter des questions et des solidarités entre les territoires, c’est de vouloir tout reconcentrer dans les mains d'un nombre de décideurs toujours plus étroit, voir tout soumettre au présidentialisme institutionnel.
    Le MEDEF rêve de la fin de la compétence générale, compétence qu’il s’octroie lui-même, ainsi qu’à ses mandants. Il veut moins d’élus pour avoir plus d’élus dociles, il veut des institutions moins proches du terrain pour jouir sans entraves du territoire, il veut des institutions tenues par Bruxelles et ses orientations libérales pour pouvoir les presser. Le MEDEF, les marchés, le cours de la bourse n'ont pas tremblé devant le vote F Haine : nouvelle forme d'expression dévoyée à leur service.genets.jpg
    Il convient, à tous les niveaux de la République, de développer la participation et l’intervention citoyennes. Face à la crise de la démocratie représentative, la souveraineté du peuple doit connaître un nouveau processus de développement. Les communes sont le centre de la vie démocratique nationale. Elles doivent être confortées et leurs moyens renforcés. Notons au passage que l'essentiel des conseillers municipaux est strictement bénévole ! La proximité de leur action publique est vitale pour la République.
    Le maintien des trois niveaux de collectivités actuelles (commune, département, région) est nécessaire à une couverture harmonieuse et égalitaire de l'action publique sur le territoire. Ces collectivités doivent disposer d'assemblées élues à la proportionnelle, être dotées de ressources fiscales propres, et assurées de la clause de compétence générale.
    La suppression des départements, à fortiori accompagnée de l'agrandissement des régions, laisserait un vide béant sans niveaux intermédiaires. Le  maintien des départements sans conseils généraux élus serait un grave recul démocratique.
    Evidemment, cela peut s'accompagner d'une modification des périmètres des collectivités, mais cela ne peut se faire que sur des projets élaborés avec les populations, des projets fondés sur la coopération et non sur la mise en concurrence avec les populations voisines.
    Donner de l'ambition pour le développement local, les services publics garantissant l'égalité des droits effective, c'est évidemment donner les moyens aux collectivités à travers  une nouvelle fiscalité locale plus juste, taxant les revenus fonciers spéculatifs, garantissant une péréquation verticale et horizontale permettant de faire reculer les inégalités, incluant la reconstruction d'une fiscalité territoriale des entreprises et des revenus financiers. Le problème n'est pas l'impôt mais la justice et l'efficacité fiscales. L’argent existe, il est aujourd’hui largement soustrait à l’intérêt général et à celles et ceux qui produisent les richesses.
    Le coût du travail, le coût de la démocratie, le coût de l’action publique... Cette culpabilisation permanente orchestrée par ceux qui accroissent chaque jour le coût exorbitant du capital est insupportable.
    Les institutions doivent mieux représenter le peuple, avec des assemblées à parité, en limitant le cumul, en favorisant le renouvellement des mandats pour déprofessionnaliser la politique et la détechnocratiser  Tous les modes de scrutin doivent être revus pour généraliser au maximum la représentation proportionnelle.
    Nous ne pouvons souffrir que des réformes majeures soient adoptées sans que le peuple français en soit saisi pleinement et en soit le décideur, par le biais d’un grand débat populaire et d’une assemblée constituante. La crise démocratique que nous traversons appelle de nouveaux événements fondateurs pour notre pays et l’écriture d’une Constitution nouvelle.

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  • Ardennes mal connues, Ardennes méconnues ... la caricature des élites parisiennes.

    jonquilleetanemone.jpgAxel Kahn - ce n'est pas le pire intellectuel du microcosme parisien - raconte dans un livre - Pensées en chemin - sa traversée de la France à pied, l'été dernier, de Givet à St Jean de Luz. Il dit son étonnement de l'abandon dans lequel se trouvent les Ardennes, de cette misère qu'il a rencontré et qui manifestement l'a marqué, car il cite à de multiples reprises les Ardennes, non seulement en en racontant sa traversée, bien avant dans son livre ... et le cours de son voyage vers le sud de la France.

    Cette situation est-elle donc si méconnue ? Cela témoigne bien de la rupture entre "l'élite parisienne" et le pays. Axel Kahn n'était il pas le candidat de Hollande dans une circonscription parisienne aux élections législatives de 2012 ?

    De ce point de vue, les trois émissions de Daniel Mermet du début de la semaine, présentant un reportage de Gaylord Van Wymeersch sont une réussite. En cliquant ici, vous pourrez écouter la dernière, celle dans laquelle Christian Deschamps s'exprime largement sur la beauté de notre département, la tradition ouvrière, l'humanisme des ses habitants, leur courage. Et cela vous permettra évidemment de revenir sur les précédentes, la première avec un retour historique en compagnie de Didier Bigorgne, la seconde avec les jardins ouvriers, la casse de la ligne Givet/Charleville avec Alain Janvre, l'animateur du collectif de défense de la ligne, et l'hôpital avec moi-même.

    Une réussite ? Je n'en suis pas si sure. Mon malaise après avoir rencontré le journaliste, mon interrogation à l'écoute de ses trois émissions sont aggravés par la lecture de la presse locale du jour, retenant avant tout de ces émissions le "radio-trottoir" justifiant le vote FN, plutôt que le remarquable témoignage de Christian.

    Evidemment, il nous faut regarder la réalité en face, en analyser les causes. Mais n'en rajoutons pas ! L'analyse ne serait pas bonne, permettant les vraies réponses. Evidemment le vote FN doit être analysé, mais il faut aussi le relativiser, le rapporter à l'abstention et s'interroger sur tous ceux - ils, elles, représentent plus de la moitié de la population - qui n'ont pas été voté.

    Je parlais de malaise après la rencontre avec Gaylord, l'auteur de ce reportage. J'avais été marquée par ses demandes de reformulation de ce que je disais - heureusement, il n'a pas gardé ses passages - une demande de reformulation simpliste avec des mots très vrais d'austérité, de libéralisation mais masquant les causes profondes de capitalisme moribond, de luttes de classes ...  Malaise aussi devant la crainte, non vaine, d'un reportage noir, alors que les Ardennais ont besoin d'espoir et que cet espoir existe.

    Espoir à travers les luttes, celles aujourd'hui des salariés d'Electrolux ou de Techsom, luttes contre des reprises misérabilistes de leurs entreprises laissant toute une part des salariés sur le carreau, des reprises qui en évoquent bien d'autres, une manière de diluer dans le temps la casse industrielle, de diviser pour que le capital règne mieux !

    Espoir aussi dans l'avenir industriel de notre pays, de notre département à travers l'innovation, car l'avenir est évidemment dans la relocalisation des productions, dans leurs adaptations à l'enjeu de l'économie circulaire, celle qui permet la réutilisation des matières premières - tout autre projet serait suicidaire pour l'environnement, pour le climat. Les techniques de productions additives, soustractives ... sont de celles-là. Encore faudrait-il que le "vivons heureux, vivons cachés" des patrons ardennais se modifie ! Car l'avenir passe par une participation plus importante des salariés aux décisions de leurs entreprises, condition d'une véritable modernisation, condition d'une économie répondant aux besoins des populations plutôt qu'à la seule loi du profit. Condition aussi d'une meilleure connaissance de ces potentialités pour que les jeunes restent dans le département, que celui-ci redeviennent terre d'immigration et que l'on ne lise plus des propositions comme celle qu'Axel Kahn fait dans son livre, réduisant l'avenir du grand nord est de la France à la création de centres d'appel. Car autant les nouvelles possibilités de communication à distance sont un atout pour la relocalisation, autant un développement économique pour l'Humain d'abord ne peut se faire autour de l'anomymat de la réponse à distance et de la casse des services de proximité. Et le fatalisme de l'élite parisienne, ne voyant l'avenir qu'à travers le tertiaire, oubliant qu'agriculture et industrie sont incontournables sauf à rendre la France dépendante, est insupportable car témoin d'une soumission à la recherche d'un capitalisme moribond du profit maximum.

    Catégories : Ardennes Lien permanent 0 commentaire