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Education, formation - Page 16

  • Compte individuel de formation : pourquoi faire ?

    62_-_a_quoi_sert_la_formation_pro_continue.jpg.pngAu moment où les discussions s'accélèrent sur le compte individuel de formation, j'ai envie, quitte à être caricaturale, de mettre en garde face à ce que pourrait devenir cette bonne idée pour favoriser la formation dont les besoins sont énormes pour affronter la société de demain et être un outil de sécurisation des parcours professionnels.

    Tout d'abord, m'interroger sur le mot "individuel" : le but ( et au delà des discours, la réalité du dispositif créé) sera-t-il d'enfermer chacun dans une soit-disant responsabilité individuelle à se former, avec le risque majeur de faire perdurer, voir de renforcer les inégalités entre ceux qui ont l'habitude de la formation continue, les cadres, les plus qualifiés et ceux pour qui formation et mauvais souvenirs d'école ou formation obligatoire sans intérêt sont synonymes, les moins qualfiés, de renforcer les inégalités entre ceux sur qui le patron compte pour moderniser son entreprise, et ceux à qui l'on demande d'exécuter, d'être immédiatement rentables en refusant les possibilités d'évolution professionnelle et pour qui la formation, ce sera toujours, demain, jamais aujourd'hui.

    Le compte individuel de formation ne pourra pas s'exonérer de droits collectifs d'accès à la formation.

    M'interroger ensuite sur les contenus des formations, formation pour satisfaire les besoins patronaux ou formation pour acquérir des possibilités nouvelles assorties d'une qualification, facteur d'émancipation, formation dans le cadre d'un service public de formation ou financement à travers ce nouveau dispositif d'officines privées avides de la manne financière de ce compte.

    Pour ne pas laisser les individus seuls face à l'avidité patronale, un véritable service public de l'orientation s'impose. Si ce rôle devait être dévolu aux régions, il ne s'agirait plus d'une simple coordination de l'existant et cela nécessitera des dotations financières en conséquence !

    Poser enfin la question financière car s'il ne s'agit que d'appeler le DIF compte infividuel de formation, sans même faire sauter le droit de refus de l'employeur, et compte individuel de formation les formations que les régions financent déjà aux jeunes sans qualification, cela ne sera qu'une réforme de façade, de celles à désespérer par leur incapacité à changer les choses.

    Et je préfère ne pas envisager le scénario catastrophe : un mic mac entre congé individuel de formation et droit inividuel à la formation au terme duquel les salariés auraient encore moins de possibilités de formation en dehors de celles choisies par leur employeur et Pierre Gattaz, le futur patron du MEDEF, a déjà déclaré que l'obligation "former ou payer" ne se justifie plus, remettant en cause ainsi la mutualisation de la formation. Et une deuxième catastrophe dans les régions, restreignant leurs formations aux jeunes bénéficiant d'un abondement de leur compte individuel de formation, car sortis de l'école sans qualification.

    Il est donc indispensable que la création du compte individuel de formation s'accompagne de nouvelles ressources provenant des entreprises - et l'on pourrait astucieusement lier certains financements à l'utilisation par les entreprises de salariés précaires - et au financement par l'état des droits ouverts au titre d'une sortie sans qualification de jeunes de l'Education Nationale : c'est bien l'insuffisance de celle-ci qui est en cause. Cela permettrait aux régions de garder des marges de manoeuvre financière pour l'élévation des niveaux de qualification de leurs populations, sans limitation de ce niveau, un facteur essentiel pour le développement économique, social, intellectuel, environnemental ...

    N'oublions jamais, la formation est un investissement !

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  • Education Nationale : suite mardi avec le CAEN

    acreims.jpgHier, se tenait le CAEN, le Conseil Académique de l'Education Nationale.

    Si une phrase me permettait de résumer l'impression à la sortie de cette réunion, c'est : il y a encore bien du chemin pour une vraie démocratie dans notre pays !

    Certes, après plus de 20 ans, est enfin appliquée en Champagne Ardenne un décret résultant de la loi de décentralisation et imposant deux réunions par an du Conseil Académique de l'Education Nationale.

    Certes la FSU a obtenu que les réunions se tiennent l'après midi (afin de préparer la réunion ensemble le matin)

    Mais les membres n'ont eu aucun document préparatoire !

    Et l'ordre du jour et le contenu laissent un arrière goût de non dit  beaucoup trop amer !

    Et dès les réponses du président Bachy et du Recteur aux déclarations préalables de la FSU et de la FCPE, le cadre était posé : on n'est pas là pour parler de questions d'ordre national !

    Quelle démocratie qui segmente les questions ? La technique se généralise pour organiser des concertations en enfermant les débats dans la gestion de la situation locale, et en faisant en sorte que les interlocuteurs n'osent pas aborder des questions plus globales, ce qui permet ainsi de faire croire que ces questions n'existent pas, qu'il est inutile d'en parler car on ne peut pas les résoudre ... Cela a été la technique largement utilisée par l'ARS pour l'élaboration du plan régional de santé et cela semble la nouvelle technique de l'Education Nationale pour se plier à l'exigence de démocratie dans la forme ... mais pas sur le fond. Et d'ailleurs pour faire le lien avec les questions de santé, le Recteur a indiqué que la question de la médecine scolaire ne faisait pas partie du projet académique puisque on ne pouvait pas trouver de médecins !

    La FSU a donc bien eu raison d'aborder la question de l'orientation, car si les projets actuels de réforme sont assez satisfaisants en donnant uniquement aux régions un rôle de coordination (et le seraient encore plus si cela s'accompagnait de moyens financiers !), on sait que le gouvernement cherche comment réintroduire en douce des mesures mettant en cause le service public d'orientation de l'Education Nationale, son caractère national. Il l'a encore tenté tout récemment au Sénat en déposant deux amendements au projet de loi de refondation de l'école, heureusement retirés - cela faisait partie des conditions pour que ce projet de loi soit voté au Sénat où le vote positif des sénatrices et sénateurs communistes est nécessaire pour qu'un loi passe. Et il faut donc le dire et le répéter partout : les copsy, les CIO ne doivent pas être décentralisés !

    Et, comme je l'ai indiqué, il y a urgence à ce que l'on puisse travailler tranquillement à une vraie coordination des services d'orientation qui s'occupent de tous ceux qui sont sortis du système scolaire, jeunes et moins jeunes, dans le prolongement de la charte signée en Champagne Ardenne l'automne dernier, sans que les menaces sur le service public d'orientation de l'Education Nationale, qui a une spécificité énorme faice à des jeunes en construction de leurs choix, ne troublent toutes les discussions.

    L'intervention de la FCPE a permis au Recteur de s'expliquer sur les collèges multisites : j'y reviendrai.

    Nous avons eu alors droit à une succession de présentations, celle du calendrier de la préparation de la carte des formations professionnelles à la rentrée 2014, celle du projet académique (sans document, juste les têtes de chapitre, cela fait langue de bois - un bon point quand même : le CESER, le conseil régional vont pouvoir donner leur avis ce qui veut sans doute dire que l'on doit pouvoir favoriser un large débat sur ce document ... en espérant que le contenu soit moins langue de bois que les titres), celle du compte rendu de la commission qui s'occupe de l'enseignement des langues vivantes.

    Benoit Sonnet a réussi à poser une question hors sujet, celle du devenir financier des collèges du Nord Ardennes et du lycée de Givet après les détournements financiers. Réponse du Recteur : ce sera rembousé par l'assurance de l'ancien agent comptable sous la responsabilité de qui était l'agent responsable.

    Nous voilà enfin arrivés au dernier point à l'ordre du jour, le seul ayant un rapport un peu plus direct avec la prochaine rentrée : la fusion de lycées comme les lycées d'enseignement général et professionnel de Revin.

    Je suis donc intervenue en disant que j'avais du mal à comprendre comment au moment où on créait des lycées polyvalents, ce qui était bien là où les locaux étaient juxtaposés car cela permettait de développer la mixité sociale des jeunes - sans doute plus douteux dans d'autres cas - il était incompréhensible de fermer la section d'enseignement général de Bazeilles, y supprimant ainsi la mixité, que la seule recherche d'économies était bien démontrée par la décision de commencer la fermeture par les classes de 1ères, que cela avait très naturellement entraîné des décisions de parents d'inscrire leurs enfants en seconde à Sedan pour leur éviter de changer d'établissement en fin d'année et que j'aimerai bien savoir si le conseil régional avait été prévenu de ce surcroit d'élèves à Pierre Bayle avec des conséquences par exemple sur la restauration scolaire (JP BAchy a répondu qu'il n'y aurait pas de problèmes - j'espère que ce n'est pas une réponse pour la forme sans étude véritable de la situation).

    J'ai embrayé sur la situation dans les collèges multisites, reprenant l'expression du Recteur qui avait parlé de concertation depuis 2005 pour dire que le débat était beaucoup plus ancien, que j'avais admiré que depuis l'époque où j'avais demandé, en tant que représentante de la FCPE des Ardennes qu'on nous démontre que les résultats des petits collèges étaient moins bons (je m'en rappelle, c'était en 1995, juste avant les grandes grèves sur les retraites), le discours avait changé, on ne parle plus de résultats moins bons, mais d'"absence de valeur ajoutée", mais qu'en fait de concertation c'était l'impression d'un bull dozer avançant lentement mais surement, entraînant le désespoir dans le département : il y a quand même un élu qui fait la grève de la faim !

    J'ai fini mon intervention par le lycée de Givet.

    Voici ce que j'ai retenu de la réponse du Recteur en espérant ne pas trop caricaturer : collèges multisites : on impose aux collégiens des conditions d'étude inacceptables ; Bazeilles : on contraint les élèves à ne pas avoir de choix dans les spécialités (uniquement SVT en S), à ne pas pouvoir faire ES et il y a un lycée à 4 km . Givet : ce n'est pas pareil ; le lycée de Revin est à 30 km. On pourrait ne rien faire et attendre la mort lente du lycée d'autant plus que l'on ne sait quantifier les élèves qui partent en Belgique, mais on sait ceux qui sont sur Charleville Mézières. On a au contraire relevé les manches pour voir ce qui permettrait au lycée de persister. Le projet autour du nucléaire a déjà plus d'apprentis inscrits que nécessaire. Il est incroyable d'entendre dire que la filière L va fermer. On avait parler d'un seuil de 14 élèves nécessaire pour maintenir la classe ; en fait il y en a 7 mais tout sera fait pour la maintenir avec des déplacements d'élèves entre Givet et Revin qui peuvent être dans les deux sens, avec une pédagogie inventive. Il faut trouver la bonne solution pour les 10 ou 15 ans à venir : c'est une responsabilité collective pour voir comment on peut agir différemment et notamment pour ceux qui n'ont pas les moyens culturels d'aller ailleurs. Les moyens ne nous guident pas, ils nous contraignent à être ambitieux.

    Et sur la lettre du collectif demandant une égalité de traitement pour les élèves ardennais, le commentaire du recteur, c'est l'égalité de traitement, ce serait de retirer un nombre phénoménal d'enseignants du département !

    Dernière remarque sur les fusions de lycées : les organisations syndicales ont votés contre. Pour eux, ce qui domine c'est le risque de suppression de moyens, l'affaiblissement de l'enseignement professionnel. Comme quoi il faut vraiment se débarasser des politiques austéritaires et de l'idéologie libérale qui veut promouvoir l'appentissage au détriment des lycées professionnels pour avoir des vrais débats, car remettre l'enseignement professionnel au coeur d'un lycée polyvalent, ce serait quand même bien !

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  • Ecole : dernières nouvelles nationales et départementales.

    ca_givet.jpgLa loi de refondation de l'école a été votée au Sénat cette semaine. Les sénatrices et sénateurs communistes l'ont voté, non par approbation de ce texte, qui ne traduit pas le changement nécessaire vis à vis de l'idéologie ultralibérale, de l'école élitiste qui laisse trop de jeunes sur le bord du chemin ... mais pour mettre le gouvernement au pied du mur : des amendements ont été adoptés au Sénat sur des sujets sensibles comme la carte des formations professionnelles qui ne serait plus décidée par les régions seules (et garder le contrôle de l'état sur cette question est essentiel pour éviter le développement des inégalités entre régions). Voter ce texte au Sénat était la condition pour que ces amendements puissent être repris dans le texte qui sera en discussion en seconde lecture à l'Assemblée Nationale. Vous pouvez lire à ce sujet le communiqué de Brigitte Gonthier-Maurin, sénatrice communiste en cliquant ici.

    Je ne vous parle pas d'orientation : le gouvernement a encore fait souffler le chaud et le froid et les menaces sur le service public d'orientation de l'Education Nationale ne permettent pas de construire dans la sérennité de vraies réponses aux besoins de conseils en orientation professionnelle de tous ceux qui sont sortis de l'école !

    Les nouvelles locales, c'est la confirmation par le DASEN, lors d'une entrevue mercredi dernier, de mutualiser les enseignements de la classe de 1ère L de Revin et de celle de Givet, sous des modalités non connues encore. Le lycée de Givet fait parler de lui. Il n'est que la partie émergée des multiples difficultés des enseignants, des restrictions de moyens qui s'annoncent pour la rentrée prochaine, au delà des discours officiels. Le DASEN voudrait sans doute jouer sur l'opposition entre "lycée de la ville" et lycée de la campagne" si je peux me permettre cette expression, mais l'expérimentation que constituerait cette mutualisation, quelqu'en soit la forme, doit inquiéter tous : c'est aussi la casse de la notion de classe, le renforcement d'une individualisation de l'enseignement, développeur d'inégalités !

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  • Ecole : du discours à la réalité !

    Vous vous souvenez de la priorité donnée par le candidat François Hollande à l'école !

    La réalité, c'est, dans les Ardennes, les exemples de Givet ( vous pouvez relire mes notes à ce sujet en cliquant ici et ici, mais aussi aller visiter le nouveau blog créé par les enseignants du lycée en cliquant ici.), de Bazeilles (à propos, vous ne vous imaginez sans doute pas comment va être fermée la filière d'enseignement général : on aurait pu penser que les élèves ayant commencé leur scolarité dans ce lycée la termineraient et que les élèves rentrant en seconde à la prochaine rentrée iraient à Bazeilles. Et bien non, il y aura toujours des secondes à Bazeilles, ce sont les premières qui iront à Sedan ! Cherchez la raison d'obliger deux générations de lycéens à changer de lycée entre la seconde et la première ! A part la calculette, la question des moyens, je ne trouve pas. Sur Bazeilles, vous pouvez aller relire sur mon ancien blog : j'avais consacré plusieurs articles à ce lycée. En cliquant ici, vous retrouverez le courrier que j'avais adressé au ministre de l'Education Nationale, dépassant le cadre de Bazeilles, mais soulignant la contradiction entre les discours et la réalité de ce lycée), le Chesne, pour ne citer que la partie émergée de l'iceberg des réductions de moyens. Car, non seulement aucun poste n'a été créé dans l'académie pour compenser tous ceux supprimés sous le gouvernement précédent, mais en plus, le recteur a gelé des postes !

    Mais la réalité, c'est aussi, après l'occupation du débat public par la question des rythmes scolaires présenté sous l'angle des horaires dont on sait que cela correspond au concret de la vraie vie des parents (et de leurs difficultés en lien avec leur travail, les transports ...), permettant ainsi d'occuper les conversations, car à chaque situation familiale correspondent des besoins différents, masquant ainsi qu'en rejetant dans le temps périscolaire des activités et des apprentissages, l’école publique sera dépendante de la volonté et des moyens des collectivités locales et que cette réforme est la porte ouverte à une marchandisation de l’éducation et à une remise en cause du caractère national de l’école, la loi de refondation de l'école. Si celle-ci ouvre quelques perspectives comme sur la scolarisation des enfants à deux ans ou la formation des enseignants, elle n'est pas la rupture nécessaire avec les politiques néolibérales. Elle ne pose aucune perspective en matière d’extension de la scolarité, de refonte des programmes, de consolidation des apprentissages et de revalorisation des métiers. Elle reste dans le flou sur la laïcité et sur le fonctionnement démocratique du service public. Pire, elle reprend à son compte les vieux mots d’ordre de « l’individualisation », de « l’égalité des chances ». Et surtout elle consacre le « socle de connaissances et de compétences », seulement élargi à la notion « culture »,  mais toujours aussi fidèle aux principes de la stratégie de Lisbonne et à tout ce que les officines patronales européennes ont imaginé pour imposer des écoles à plusieurs vitesses. Après le débat à l'Assemblée Nationale, cette loi est maintenant au Sénat et les parlementaires communistes continuent à essayer de l'améliorer, non sans quelques succès d'ailleurs, et vous pouvez lire en cliquant ici, le communiqué de presse de Brigitte Gonthier-Maurin sur les amendements présentés par les communistes et retenus en commission. Mais la proposition de loi sur l'amnistie nous a appris comment les députés socialistes peuvent défaire le travail du Sénat, alors attendons ... et exprimons nous : tous mercredi à 14 h 30 devant l'Inspection d'Académie !

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