Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le blog de Michèle Leflon - Page 109

  • Rythmes scolaires : construire sur les ruines laissées par N. Sarkozy.

    rythmes scolaires, charleville mézières, Bogny sur Meuse, élections municipalesLes Copé et autres consorts de l'UMP ne manquent pas de culot ! Le gouvernement précédent a accéléré la réduction du temps scolaire, avant hier de 30h, hier de 27 puis 26 h, aujourd'hui 24. La réduction du temps scolaire s'est accompagnée d'un alourdissement des programmes : langues, informatique... Plus le temps de respirer ! Et la plongée en apnée dans l'école, cela fatigue, cela fatigue les enfants, cela fatigue les enseignants.
    Il faut rappeler cette histoire pour ne pas se tromper dans les responsabilités : celle de la droite est énorme. Et cette aggravation des conditions de scolarité s'est accompagnée d'une réduction massive du nombre des enseignants.
    Le challenge du changement était donc difficile pour le PS : le simple retour à la situation antérieure du samedi matin était impossible. Comment demander à des enseignants extenués par l'apnée prolongée de travailler plus alors qu'ils ont vécu la suppression du samedi matin comme l'accession enfin à la réduction du temps de travail que d'autres ont obtenu à l'époque de Jospin ? Rappelons deux choses : tout d'abord que le travail des enseignants va bien au delà de leur temps de présence en classe, qu'il leur faut préparer, corriger mais aussi que leurs salaires ont entraîné les mêmes baisses de pouvoir d'achat que ceux qui ont accédé à des réductions de temps de travail. Et pour en finir avec la question vu du côté enseignants, réaugmenter le temps d'école ne peut donc passer que par l'augmentation du nombre d'enseignants, mettre plus d'enseignants que de classes à une échelle sans comparaison avec ce qui a été fait à cette rentrée.
    Car, pour les enfants il faut réaugmenter le temps scolaire et pas seulement pour les garder à l'école en attendant les parents, ni même pour les faire profiter d'activités sportives ou culturelles sans lien avec l'école. Réaugmenter le temps scolaire mais en les défatiguant, en leur donnant le temps de respirer.
    Car on les met en bas du lit ( au moins pour ceux qui restaient chez eux, mais avec le chômage des pères et mères, il y en avait beaucoup ) un jour de plus par semaine, les journées d'écoles proprement dites sont plus courtes mais toujours aussi intenses, en apnée et suivies sans le temps d'un souffle par une activité culturelle ou sportive où les intervenants, pleins de bonnes intentions, tiennent à ce que les enfants ne perdent pas une minute. Et il faut aller vite, pas le temps de respirer, d'autant plus que dans la majeure partie des cas, cela ne dure que trois quarts d'heure. Dans le département, les tentatives pour se sortir de ce piège se sont soldées d'ailleurs par un refus du directeur académique de l'Education Nationale.
    Alors, oui, la question de la fatigue des enfants n'a pas été solutionnée mais amplifiée. Et d'ailleurs les chronobiologistes ont été invoqués mais leurs avis non suivis quand ils proposent de reporter en seconde partie d'après midi les apprentissages fondamentaux.
    Le PS a voulu aller vite, trop vite pour corriger la casse de Sarkozy mais est resté dans l'effet d'annonces, et s'est enfermé dans ses absurdes contraintes d'austérité rejetant sur les communes les indispensables dépenses supplémentaires, déconstruisant le cadre national de l'école, aggravant les inégalités territoriales, sociales. J'ai été scandalisée d'apprendre par exemple que la ville de Bogny sur Meuse, dont le maire a voulu être le bon soldat du PS en appliquant la réforme dès cette rentrée, faisait payer les familles !
    Mais reconnaissons que le challenge était difficile pour les communes, car en dehors même des difficultés financières (majeure en cette période où le gouvernement veut baisser les dotations aux collectivités), comment organiser des activités pour les enfants autrement qu'avec des salariés à temps partiel ? Ou en heures sup. - contradictoire dans cette période de chômage massif !
    Car soyons sérieux : une bonne réforme demandait un peu de temps, du temps de concertation, du temps pour former de nouveaux enseignants pour allonger la présence des enfants à l'école, pas pour en faire plus mais pour le faire mieux avec des temps de respiration, avec des temps où l'informel vient compléter les enseignements formels, où le temps permet d'avancer vers une prise en compte des enfants comme s'ils n'avaient rien appris chez eux. Cela supposerait que l'ensemble du temps passé à l'école soit pris en charge par les enseignants et donc plus d'enseignants. Cela permettrait des organisations  plus souples, plus respectueuses des enfants, moins fatigantes, contribuant à rejeter l'échec scolaire.
    Un challenge difficile pour les communes : beaucoup ont pris le temps de voir comment les autres essuyaient les plâtres de la réforme, Charleville Mézières par exemple. A l'évidence ce thème sera un de ceux de la campagne des élections municipales : face à la crise sociale, face à la surdité de nos dirigeants nationaux et européens à des politiques plus fondées sur l'humain que sur la réduction du déficit et le soutien aux marchés financiers, les communes peuvent être un rempart, un lieu de reconstruction de solidarités, d'imagination de nouvelles formes d'organisation, un lieu de lutte...  L'application dans les communes des textes sur le nouvel aménagement des temps scolaires fera appel à tout cela : l'imagination des formes d'organisation, ce qui suppose une vraie démocratie ne se limitant pas à, comme cela a été le cas à Bogny sur Meuse, la consultation des enseignants, mais avec les parents d'élèves, le tissu associatif, les élus, la solidarité et quelque soit les dispositifs aménagés, ils ne se conçoivent que gratuits pour les enfants, la lutte pour en avoir les moyens.

    Catégories : Ardennes, Education, formation Lien permanent 0 commentaire
  • Taxe d'habitation en débat à coeur d'Ardenne : l'intervention de Sylvain Dalla Rosa

    communaute-agglomeration-de-charleville-mezieres-coeur-d-ardenne.pngVoici l'intervention de Sylvain DALLA ROSA, vice –président communiste, lors de la séance du conseil communautaire du 30 septembre 2013 :

    "Je comprends bien le caractère technique de la délibération que nous avons à prendre ce soir. Avoir les quatre EPCI de la future grande agglomération qui s’alignent sur le même taux d’abattement pour la Taxe d’habitation me parait nécessaire pour une bonne harmonisation fiscale et une équité entre les habitants.

    Une simple remarque, néanmoins, si nous nous réunissons ce soir suite à la communication des services fiscaux, je ne peux m’empêcher de penser que nous agissons dans la précipitation, ce qui montre toute l’impréparation qui existe pour la création de cette future grande agglomération qui verra le jour, je vous le rappelle, dans trois mois au 1er janvier prochain.

    Sur le fond, un petit retour en arrière. En 2005, lors de la création de Cœur d’Ardenne, nous avions pris, collectivement, l’engagement de ne pas instaurer de fiscalité additionnelle pour les ménages et nous en tenir à la seule Taxe professionnelle.

    Malheureusement, le gouvernement précédent en a décidé autrement puisqu’il a mis en œuvre une réforme fiscale contre l’avis majoritaire des élus locaux. Cela a amené le transfert vers les EPCI de la part départementale de la Taxe d’Habitation. Depuis 2011, date de ce transfert, nous n’augmentons pas les taux de cette Taxe pour respecter nos engagements et nous prenons seulement en compte la revalorisation des bases décidée par l’Etat.

    Qu’en sera-t-il pour l’avenir ? Dans le cadre de la constitution de la grande agglomération Charleville/Sedan quelle discussion avons-nous avec les autres partenaires sur ce sujet ? Allons-nous décider de continuer sur la même démarche qui est celle de ne pas augmenter la fiscalité ménage ? Je ne vous cache pas qu’au nom des élus communistes il me paraitrait préjudiciable pour nos concitoyens, alors que l’Etat se désengage financièrement de son soutien aux collectivités, que nous fassions peser sur les contribuables le manque à gagner. Je vous demande donc, Madame la Présidente, qu’elle est l’option retenue dans les négociations avec les autres EPCI ?"

    Catégories : Ardennes Lien permanent 0 commentaire
  • Conseil régional : un grand moment de langue de bois !

    photo_cr.jpgLe conseil régional se réunissait ce jour avec à l'ordre du jour la décision budgétaire modificative, une décision de petit volume, l'habitude ayant été prise depuis 2004 d'essayer d'anticiper au maximum les besoins budgétaires.

    Alors, comme la droite n'avait pas grand chose à se mettre sous la dent, nous avons eu droit à une offensive de premier plan sur la technique budgétaire : fallait il mettre cela sur cette ligne budgétaire là ou sur celle là ?
    C'est évident qu'il s'agit de la première des priorités des Champardennais, inquiets de l'emploi, de la faiblesse de leurs revenus, du recul des services publics ...
    Au dessus de tout cela, il y aurait comme super priorité, super inquiétude la ligne budgétaire de la convention qui lie le conseil régional au CHU de Reims à propos des écoles paramédicales : l'année dernière, le CHU n'a pas voulu signer la convention, avec un différent portant sur le financement de certaines formations (je vous passe les détails). La subvention du conseil régional n'a donc pas été versée, ce que l'on ne savait pas en fin d'année, au moment du vote du budget 2013 en décembre, n'imaginant pas que le CHU préfèrerait se passer de subvention sur son budget 2012, que d'assouplir ses exigences sur la somme de la subvention.
    Soucieux de ne pas pénaliser le CHU, l'exécutif régional a décidé de réinscrire cette subvention pour 2012 dans cette décision budgétaire modificative 2013.
    Voilà qui a mobilisé, à l'initiative de JL Warsmann le conseil régional une bonne partie de la matinée.
    Nous n'avons d'ailleurs pas eu plus de propositions de la droite sur la stratégie de développement économique cet après midi.
    Quelle méconnaissance de ce qui préoccupe les Champardennais !
    Et dans tout cela pas un mot de l'opposition sur les crédits votés pour la formation des demandeurs d'emploi où je fais en sorte que la région ait une politique très volontariste : une étude attentive du rapport présenté au vote des élus leur aurait montré qu'une bonne part des crédits soumis au vote est lié aux résultats enfin connus d'analyse financière des dépenses de l'AFPA, des dépenses plus importantes que ce que le transfert par l'état décidé en 2004 et concrétisé beaucoup plus tard n'a consenti à la Champagne Ardenne. Mais peut être la droite n'a pas envie de se vanter de cela !
    Catégories : Champagne Ardenne Lien permanent 0 commentaire
  • Complexe de Flandres, le patronat prive les carolomacérien d’un bâtiment utile

    Je ne résiste pas au plaisir de vous faire connaître le communiqué de presse de Sylvain Dalla Rosa, président du groupe communiste à la mairie de Charleville Mézières à propos du rachat de l'Espace Flandre par le MEDEF et l'UIMM. 

    Le complexe de la " Porte de Flandres " à Charleville-Mézières vient d’être racheté à Espace Habitat par le patronat Ardennais, le MEDEF et l’UIMM (Union des industries de la métallurgie), pour la coquette somme de 2,5 millions d’Euros. Nous étions nombreux à espérer que ce bâtiment, utilisé par des associations et des particuliers pour des assemblées ou des fêtes puisse conserver sa vocation. Le changement d’utilisation va, indéniablement créer un manque à Charleville-Mézières. On peut également, par ailleurs, s’étonner des moyens conséquents dont disposent les chambres patronales pour se porter acquéreurs de cet ensemble. Ce rachat va venir s’ajouter au patrimoine immobilier énorme dont dispose le Medef et ses différentes branches, à travers toute la France.

    En apprenant cette transaction immobilière au bénéfice du patronat, je ne peux m’empêcher de penser au scandale qui avait été révélé en 2008, concernant la caisse noire (et secrète) de l’UIMM. On parlait à l’époque d’un pactole de 600 millions d’€uros, confirmé par la Présidente du Medef d’alors. Quoi qu’il en soit, cet épisode a permis de s’intéresser de plus prés au financement de l’activité syndicale patronale. Contrairement aux syndicats de salariés ou les adhérents payent, sur leur propre argent, les cotisations, pour les patrons ce sont les entreprises qui en règlent le financement. La richesse produite dans une société étant le fruit de l’activité de tous les salariés, le patrimoine immobilier acquis, grâce au financement des entreprises, doit donc pouvoir bénéficier à tous. Au minimum, il serait naturel que la salle de spectacle de plusieurs centaines de places de l’Espace Flandres puisse servir à l’ensemble des syndicats de salariés pour leur activité.

    Catégories : Ardennes Lien permanent 0 commentaire
  • Réforme des retraites : à propos de la pénibilité

    retraitesonlutte3.jpgLe gouvernement ayant décidé de mettre le turbo, au détriment de la démocratie, dont il a sans doute peur, c'est seulement le bureau du CNFPTLV (conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie) qui a été interrogé sur les articles ayant rapport à la formation, mais comme les membres pouvaient apporter leur contribution, je ne m'en suis évidemment pas privée !
    J'ai choisi comme angle d'attaque cette pseudo liberté donnée aux salariés de choisir entre formation et autres mesures de compensation de la pénibilité, car je suis inquiète de ces dérives de plus en plus fréquentes, renvoyant les salariés vers leur liberté individuelle, sauf que les conditions du choix sont souvent faussées et le rapport de force plus difficile entre un salarié seul face à son patron que dans les négociations collectives. La création du compte personnel de formation a certes l'avantage, en permettant de bénéficier de formation quelque soit le statut, d'être une piste vers la sécurisation des parcours professionnels - je n'ose en l'occurrence pas employer d'autres termes plus ambitieux - mais en l'absence d'autres avancées collectives, on peut craindre que les obstacles se dressant sur la route de la formation ne restent trop nombreux, surtout pour ceux qui sont déjà les moins formés. On peut aussi s'interroger sur d'éventuels effets pervers, comme pousser les gens à payer en partie personnellement leur formation après les avoir appâter par quelques heures payées, alors que la formation de chacun est bien un investissement collectif ou comme les laisser sans boussole dans le maquis de la formation, à la merci des marchands de soupe, des organismes de formation plus soucieux de leurs profits que de la qualité de leurs formations, car les décisions permettant d'aller vers un vrai service public de la formation tardent !
    Mais il y aurait eu bien d'autres choses à dire, sur la prévention de la pénibilité par exemple, fort absente du débat, ou sur cet espèce de micmac fait avec les cotisations sociales liées à l'apprentissage, dont on peut craindre que le grand perdant soit une fois de plus le compte recettes de la sécurité sociale.
    Voici donc ma contribution :
    Avis sur les articles 6, 7, 16 et 17 du projet de loi garantissant l'avenir et la justice du système de retraites.
    La précipitation dans laquelle le bureau du CNFPTLV doit rendre un avis, sans attendre la prochaine réunion en plénière de celui-ci est sans doute dommageable, en regard des enjeux pour la société de l'avenir des retraites.
    Sur les articles 6 et 7, introduire la formation pour les salariés ayant des travaux pénibles doit permettre de favoriser des secondes périodes de carrière moins pénibles et il s'agit d'une mesure intéressante.
    Mais cela nécessite d'avoir de l'ambition pour permettre à ces salariés d'accéder à une nouvelle qualification dans leur métier ou à une reconversion. Le projet de loi indique que les conditions dans lesquelles les dépenses de formation seront prises en charge par le fond en charge du financement des droits liés au compte personnel de pénibilité seront fixées par décret, sans que l'on ne puisse à ce stade savoir à quelle hauteur les points de pénibilité pourront contribuer à alimenter le compte personnel de formation. La loi devrait fixer un nombre minimal d'heures de formation, l'équivalent au moins d'une année,  permettant effectivement l'accès à un nouveau niveau de qualification, nombre minimal qu'un décret pourrait augmenter dans les années à venir.
    Cela nécessite aussi d'être incitatif pour favoriser la formation des salariés les moins qualifiés, qui sont ceux qui accèdent le moins à la formation : les renvoyer vers leur choix personnel avec le dilemme d'accepter de renoncer à tout ou partie du financement d'un complément de rémunération en cas de réduction de sa durée de travail ou au financement d’une majoration de durée d’assurance vieillesse sans savoir quel sera leur état de santé dans les années à venir ni si la formation leur permettra effectivement d'accéder à un travail moins pénible – et on voit bien que ce sont les salariés les plus fragiles qui mettront le plus en doute leur capacité à l'accès à un niveau de qualification supérieure – ne favorisera pas le développement nécessaire de la formation pour envisager des secondes périodes de carrière moins pénibles.
    Le compte personnel de formation doit donc être alimenté automatiquement, sans amputer les possibilités de majoration de durée d'assurance vieillesse ou les compensations de réduction de la durée de travail, Cela doit pouvoir être une démarche parallèle et non mise en concurrence.
    Sur les articles 16 et 17, l'amélioration des droits pour les apprentis et les chômeurs en formation est une bonne mesure mais en l'absence de véritables propositions permettant à l'ensemble des jeunes en formation initiale de valider des trimestres, elle contribue à déséquilibrer le choix des jeunes entre lycées professionnels (et enseignement supérieur) et apprentissage, favorisant ce dernier, alors que le choix des jeunes devrait pouvoir être libre, fondé uniquement sur des choix pédagogiques.

    Catégories : Education, formation Lien permanent 0 commentaire