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Le blog de Michèle Leflon - Page 112

  • Charleville Mézières : le 3ème génie pourrait être la victime d'une loi de programmation militaire inféodée à l'OTAN

    drone.jpgLa loi de programmation militaire acte une armée à deux vitesses : d’un côté une force d’interventions extérieures qui bénéficie de toutes les attentions financières, et de l’autre le reste de l’armée qui doit se contenter de la disette budgétaire. Il s’agit de privilégier les besoins stratégiques de l’OTAN au détriment de la protection du territoire national.

    C'est dans ce cadre que le 3ème génie est menacé.

    Ce projet de loi n'est que la continuité du livre blanc sur la défense adopté par la droite en 2008.

    Sylvain Dalla Rosa, secrétaire départemental de la Fédération des Ardennes du PCF, a écrit au ministre de la défense :

    Monsieur le Ministre,
    Vous venez de présenter, en Conseil des Ministres, la loi de programmation militaire 2014 – 2019. Celle-ci est axée sur un modèle dominant, celui de la projection extérieure des forces armées et une intégration renforcée à l’OTAN. En cela, vous vous inscrivez dans la continuité des choix politiques qui ont été faits par le livre blanc sur la défense adopté par la majorité précédente en 2008. Le choix est fait d’une armée professionnelle, sous domination de l’OTAN, orientée vers l’intervention extérieure, particulièrement en Afrique (ex : le Mali).
    Cette conception de la défense nationale s’accompagne d’une cure d’austérité qui engendre un sévère amaigrissement du budget des armées. Cela a, notamment, pour conséquence la suppression de 24 000 postes au sein des forces armées, auxquels s’ajoutent les 10 000 programmées par la majorité précédente. C’est à ce titre que pourrait être menacé, à nouveau, le 3e Régiment du Génie basé à Charleville-Mézières. Outre qu’il constitue un élément important dans la défense de notre territoire, ce régiment composé d’un millier de soldat au savoir faire reconnu est un poumon économique et social de notre département. Il est, je crois, inutile de vous démontrer le préjudice irréversible que subirait les Ardennes si le 3e Régiment du Génie devait disparaître.
    Pour toutes ces raisons, nous vous demandons de retirer votre loi de programmation militaire, de retravailler le livre blanc de la défense nationale et d’initier un vrai débat démocratique national qui associe les élus et les citoyens.

    Catégories : Ardennes Lien permanent 0 commentaire
  • Découpage cantonal : tripatouillage en vue ?

    cantons_08.jpgJe reprends ici le sens d'un article écrit il y a déjà deux ou trois semaines, au moment où la polémique se répandait dans les colonnes du journal local, un article malencontreusement disparu de mon blog.

    Rappelons le contexte : le PS a modifié la loi inique de Sarkozy créant des conseillers territoriaux en réintroduisant des conseillers départementaux (un nouveau nom pour ceux qui sont actuellement les conseillers généraux) et en inventant un artifice permettant de corriger un des inconvénients d'un scrutin majoritaire à deux tours, l'absence de parité dans les institutions, en divisant par deux le nombre des cantons pour que chacun d'entre eux aient deux élus, un homme et une femme. Il faut donc redécouper les cantons en en profitant pour rééquilibrer ceux-ci : il était en effet très injuste que les cantons aient un nombre d'habitants très variable - 10 269 électeurs inscrits pour un conseiller général dans le canton de Givet, 1703 dans le canton de Buzancy (chiffres des élections de 2008). Les Givetois ont il 6 fois moins d'importance que les habitants de Buzancy ?

    La loi votée par le PS a donc réglé quelques problèmes à la marge, celui de la parité, celui de la distorsion dans la représentation des zones rurales et urbaines (il y a pire que dans les Ardennes, dans les banlieues nouvelles ...) mais en gardant un suffrage majoritaire à deux tours elle n'a pas réglé la question de fond, celle de la juste représentation de la population par un scrutin proportionnel. Elle est donc profondément injuste.

    Et en plus le redécoupage des cantons peut donner lieu à tous les tripatouillages possibles !

    Et dans lesquels la droite ferait sans doute mieux de se taire, ses propositions législatives étant encore pires !

    Prenant acte de la loi votée, la Fédération des Ardennes du PCF, regrettant l'absence de scrutin proportionnel, a cependant fait des propositions pour donner des régles logiques au nouveau découpage, essayer d'éviter l'arbitraire et faire en sorte que les conseillers représentent au mieux la population qui les a élus : des règles que je vais vous illustrer à partir des exemples ayant fait l'objet de polémiques.

    - La carte de l'intercommunalité vient d'être redéfinie (là aussi, les communistes ont beaucoup de critiques). Il paraît logique d'en tenir compte et de faire en sorte qu'aucun canton ne soit à cheval sur deux intercommunalités : une commune comme Joigny sur Meuse, qui fait partie de la communauté de communes Meuse et Semoy devrait donc être intégrée au canton de Monthermé.

    - Les conseillers généraux, quand ils ne sont pas en même temps conseillers municipaux, ont du mal à être identifiés par les habitants dans les zones urbaines. Il serait donc intéressant que dans les villes de Charleville Mézières et Sedan les cantons s'inscrivent dans le périmètre de ces communes. Quel sens a par exemple pour les habitants du Theux celui d'appartenir au canton de Villers Semeuse ? Le canton de Charleville centre pourrait donc, d'une manière plus logique et donc conforme à l'intérêt démocratique, être élargi vers d'autres quartiers de Charleville Mézières plutôt que vers Nouzonville, un canton qui pourrait lui-même intégrer d'autres communes de la périphérie carolomacérienne appartenant à la communauté d'agglomération.

    J'ajouterai pour conclure les inquiétudes fortes que peuvent avoir les communistes, vis à vis de l'utilisation de la réduction du nombre des cantons en zone rurale pour réduire aussi les services publics, un collège par canton dans les futurs cantons de l'Argonne ardennaise par exemple pour faire le lien avec les actualités de juin dans le département. Le tripatouillage ne doit pas être en plus une cause de disparition des services publics !

    Catégories : Ardennes Lien permanent 0 commentaire
  • L'esbrouffe des annonces sur la formation des demandeurs d'emploi

    poleemploi.jpg

    Je reprends ce blog après un long silence, en lien avec quelques jours de congés, mais pas seulement : aussi des articles laissés en attente pour les améliorer, comme celui-ci et un disparu malheureusement alors que je pensais l'avoir publié !

    Cet article fait partie de ceux que j'ai laissé en suspens pour le rendre plus lisible, car il y aurait tant à dire !

    Mais sans doute l'idée principale à travers toute cette campagne médiatique sur les efforts faits par le gouvernement pour former les personnes en recherche d'emploi, c'est bien encore de stigmatiser les chômeurs, de faire passer l'idée qu'il y a des emplois vacants et des personnes qui refusent de travailler, sans se poser la question du pourquoi de ces emplois vacants, prendre une fois de plus la défense des patrons contre le peuple ... et diviser !

    Et concrètement, pour ceux qui se sont penchés sur la question de la formation des demandeurs d'emploi, cela donne l'impression que le gouvernement Ayrault a trouvé le fil à couper le beurre : loin de moi l'idée de dénigrer la formation. Elle est indispensable, à la fois globalement pour le développement de notre pays et à titre individuel, la formation aidant à trouver, retrouver un emploi. Mais l'adéquationnisme entre la formation et les offres d'emploi n'est pas possible. D'autres s'y sont déjà essayé.

    Regardons donc quelles sont les offres d'emplois qui ne trouvent pas chaussure à leur pied, si je peux me permettre cette expression. Disons déjà d'emblée que leur nombre est bien inférieur au nombre des chômeurs  (un peu plus de 100 000 sans doute pour plus de 3 millions de chômeurs (nombre officiel, l'officieux étant bien au delà, car beaucoup ont renoncé à l'inscription à Pôle Emploi). Certaines ne relèvent pas du tout de l'absence de demandeurs d'emploi qualifiés susceptibles de les occuper mais de leurs conditions, la précarité du contrat, le salaire indécent, les conditions de travail... Une offre d'emploi cela peut être par exemple du démarchage auprès de particuliers, un travail de commercial pour laquelle l'entreprise qui recrute ne propose ni salaire minimum, ni véhicule, ni téléphone, ni liste de clients potentiels. Ne souriez pas : une telle offre, il y en a plusieurs par mois en Champagne Ardenne

    D'autres nécessitent de hautes qualifications - cela ne se réglera pas avec quelques mois de formation - ou une extrême spécialisation : on peut se demander dans ces cas si les entreprises ont vraiment envie d'aller de l'avant, car ne pourraient elles pas embaucher et permettre le développement de cette spécialisation par la formation ensuite ?

    Et puis, il y a les "trous perçés", les métiers, les entreprises où les gens ne font que passer, tellement ce qui leur est demandé n'est qu'un pis aller en attendant mieux, les centres d'appel par exemple. Ces entreprises là ne méritent pas qu'on leur finance la formation de leurs salariés : en la finançant elles-mêmes, elles seront beaucoup plus attentives aux conditions de travail et de salaires de leurs salariés, pour qu'ils restent !

    Le patronat reconnait d'ailleurs implicitement l'absence de possibilité d'adéquationnisme, puisque, à la préparation opérationnelle à l'emploi (POE) individuelle, il préfère les POE collectives ! Pour mémoire, les POE sont des formations financées par les fonds mutualisés de la formation professionnelle des entreprises à destination des demandeurs d'emploi. La POE individuelle correspond à une formation pour un emploi repéré dans lequel le demandeur d'emploi sera embauché au terme de sa formation. Les POE collectives ne donnent pas cette garantie d'embauche : cela permet aux patrons de pousser à la formation de 10 pour en choisir un !
     
    Le gouvernement Ayrault a trouvé le fil à couper le beurre, mais en plus, il veut le faire payer par d'autres ! Il a donné quelques sous à Pôle Emploi et compte pour le reste sur les financements des entreprises (ceux qui financent les POE citées plus haut) avec ce risque majeur que cela ne soit au détriment de la formation des salariés, pourtant indispensable aux transformations économiques en cours et sur les conseils régionaux, dont l'essentiel des ressources viennent des dotations de l'état, dotations annoncées en diminution !

    Certes, la formation des demandeurs d'emploi mérite amélioration : malheureusement, trop de demandeurs d'emploi sont déçus par les formations suivies. Trop mais pas tous, heureusement ! Car depuis les stages bidons, à seule ambition de diminuer le taux de chômage, bien des choses ont été faites, à la fois par les organismes de formation publics ou associatifs, comme les GRETA, l'AFPA et par les financeurs : conseils régionaux, Pôle Emploi,  sans attendre Ayrault et Sapin !

    Et je peux vous dire qu'en Champagne Ardenne, on n'a pas attendu cette année pour faire en sorte que les formations permettent de répondre aux offres d'emploi ... mais pas uniquement, car il est nécessaire de qualifier dans la durée la population, pas uniquement à l'offre passgère ou à l'utilisation très spécialisée d'un logiciel qui ne sera plus utilisé dans quelques mois.

    Améliorer les formations, faire en sorte qu'elles permettent d'amener des personnes très éloignées de la qualification recherchée à celle-ci, cela demande du temps, des innovations pédagogiques, c'est un peu un travail de broderie, pas d'injonctions médiatiques !

    La concertation pour adapter au mieux le programme des formations aux besoins n'a pas attendue Aurault pour s'engager en Champagne Ardenne et les réunions participatives territoriales sont rentrées dans les habitudes. La mise en place du réseau public régional de formation professionnelle et les procédures de mandatement permettent autant que le permet le droit européen de se sortir des peocessus de formation marchandise, avec son corollaire, la perte de qualité.

    J'aurais sans doute préféré comme aide du gouvernement, le renforcement des moyens de Pôle Emploi, car la qualité de la formation, cela passe aussi par le fait d'orienter les personnes vers les formations répondant à leurs besoins, mettre la bonne personne dans la bonne formation. Mais le gouvernement a sans doute jugé moins fun d'annoncer des recrutements pour Pôle Emploi que la formation de 30 000 demandeurs d'emploi, mais pour bien les orienter, les conseillers Pôle Emploi auraient besoin de beaucoup plus de temps !

    Les besoins de formation sont énormes : c'est donc malgré toutes ces réserves, avec satisfaction que l'on peut accueillir les annonces du ministre ... un peu plus, c'est toujours cela, mais attention à toutes les frustrations engendrées pour ceux qui ne trouveront pas d'emploi à la sortie !
    Catégories : Education, formation Lien permanent 1 commentaire
  • 30ème jour de la faim d'Emmanuel Jacquemin et le chaud et le froid !

    cden.jpgDix ans de droite ont mis à mal l'Education Nationale de notre pays : certains l'oublient trop vite !

    Mais cela ne peut excuser des pratiques indignes de notre pays : des déclarations du directeur académique des services de l'Education Nationale à Charleville Mézières et un communiqué contradictoire du Recteur à Reims le même jour !

    Car, en ce qui concerne la filiière L de Givet, c'est pourtant cela !

    Et c'est à l'image de ce qui s'est passé depuis quelques mois dans les collèges de l'Argonne et à Bazeilles, expliquant à la fois la résignation d'une frange trop importante de la population, mais aussi les résistances qui prennent des formes atypiques comme cette grève de la faim ! Vous pouvez à ce sujet aller lire l'article de L'Humanité de vendredi en cliquant ici.

    Avant de vous faire un petit retour en arrière sur la semaine écoulée, quelques éléments d'analyse.

    Le tous ensemble tend à faire oublier les vraies responsabilités, les suppressions de postes d'enseignants effectuées dans notre pays au cours du quinquennat de N. Sarkozy. La froideur des chiffres ne permet pas toujours d'appréhender la réalité concrète : ce sont de l'ordre de un dixième des postes d'enseignants qui ont été supprimés et à défaut d'avoir engagé une vraie politique de recrutement massif d'enseignants, dogme de l'austérité obligeant (les lecteurs habituels de mon blog savent ce que je pense de ce dogme qui entraîne notre pays dans le déclin et qui n'est pas inéluctable), le gouvernement gère la pénurie ! L'ensemble des adeptes de l'austérité ferait mieux de ne pas la ramener ! Les annonces de la semaine dernière ne doivent pas masquer la réalité : les 10 000 personnels supplémentaires annoncés ne sont pas des enseignants mais destinés à aider les directeurs d’école sachant que le nombre d'assistants d'éducation était passé de 20 900 en 2010 à 5 500 à la fin 2012.

    Mais même gérer la pénurie pourrait se faire avec un peu de transparence. Or le Recteur et le DASEN (nommés à l'ère Sarkozy) n'ont qu'une expression à la bouche : le bien des enfants ! Est ce réellement le cas ?

    Enseignement de proximité, hôpitaux de proximité ..., les arguments sont les mêmes pour fermer les services publics de proximité, celui de la qualité. Qu'en est il réellement ? Il y a l'approche technocratique du service standardisé, "marchandisé", partout pareil : on prend le jeune à son entrée dans le collège, le lycée et on le laisse à la sortie, de même que l'on prend le malade à l'entrée à l'hôpital, sans voir ce qui s'est passé avant. Alors évidemment, le service peut paraître mieux rendu s'il est fait par une équipe large, associant de multiples compétences et dotée d'un matériel important. Mais pas plus l'éducation que le médecine ne sont des processus industriels transformant la matière : elles touchent à l'humain, avec tout ce que cela a d'unique, de complexe et doivent donc prendre en compte l'individu dans sa globalité. Pour en rester à l'Education Nationale, le temps du collège ou du lycée n'est qu'un moment, même si cela en est une bonne part, de la journée du jeune, de ce temps de construction qu'est l'adolescence. Et à l'époque des technologie de l'information et de la communication qui permettent de sortir de l'isolement, du réchauffement climatique qui incite à ne pas multiplier les transports inutiles, le bilan global n'est sans doute pas à fermer les services publics de proximité !

    Mardi se tenait donc le Conseil Départemental de l'Education Nationale. L'ordre du jour ne portait pas sur la rentrée scolaire mais essentiellement sur l'amènagement du temps de l'enfant à l'école primaire. C'est assez incroyable que, mais c'était déjà le cas lors du Conseil Académique de l'Education Nationale (voir mon article en cliquant ici), les conditions de la rentrée prochaine ne soient pas abordées dans cette instance ! La mobilisation devant la préfecture a permis qu'une délégation puisse être écoutée par les participants du CDEN donnant lieu à un vrai dialogue de sourd avec le DASEN, mais débouchant sur une perspective de table ronde vendredi avec le DASEN et le préfet (il a fallu l'autorisation du Recteur pour que le préfet et le DASEN participent à la même rencontre !)

    Vendredi, c'était donc la table ronde. Emmanuel en était à son 28ème jour de la faim et que l'on soit d'accord ou non avec ce mode d'action, il y avait quand même urgence à ne pas répéter les mêmes monologues et à faire des propositions de sortie de crise !

    Et pourtant, le DASEN n'a fait aucune proposition concernant les collèges, alors que ce sont bien les méthodes employées qui ont entraîné cette situation extrèmement délétère dans notre département : l'annonce par le Recteur d'un statu quo à la rentrée prochaine pour permettre la mise en place de groupes de travail et une réalité se jouant des mots, du fait que les collèges multisites sont des établissements uniques pour prévoir, sans évidemment d'annonce officielle, puisque c'est organisation interne d'un établissement, fut il sur deux sites, que les collègiens de Buzancy iraient le mercredi à Grandpré, et que les troisièmes du Chesne devaient s'inscrire à Vouziers pour la rentrée prochaine, ce à quoi les parents, même si certains prétendent à leur acquiescement majoritaire, ne se sont pas soumis, à quelques exceptions près, sans parler des menaces sur tel ou tel personnel de l'Education Nationale, plus ou moins voilées.

    Et pire, les annonces du DASEN vendredi concernant le lycée de Givet ont été démenties par le communiqué du Recteur que vous pouvez lire en cliquant ici. Le DASEN a pourtant bien dit que la première L resterait à la rentrée prochaine à Givet et qu'une première L ouvrirait au lycée de Revin avec nécessité pour les équipes pédagogiques de travailler ensemble. Et à ma question, il a confirmé que le lycée de Revin avait la dotation horaire pour ouvrir une telle section pour 19 élèves. Ce qui en fait, renseignement pris auprès des équipes de Revin, n'est pas vrai, le lycée n'a pas de dotation supplémentaire, simplement l'injonction d'ouvir cette classe au détriment des horaires des autres classes !

    Ce n'est pas pour rien que la présence du Préfet était nécessaire : on compte sur lui pour relayer ces incohérences !

    Un dernier mot pour dire que les points de crispation sur l'Education Nationale dans le département ne sont que les parties émergées d'un iceberg beaucoup plus gros : le Sarkozisme a mis à mal durablement l'Education Nationale et l'enseignement agricole (j'ai rencontré des syndicalistes enseignants dans ce secteur cette semaine : eux non plus ne savent pas comment va se dérouler la prochaine rentrée)!

    Catégories : Ardennes, Education, formation Lien permanent 2 commentaires
  • Compte administratif, programme régional de formation professionnelle au conseil régional

    photo_cr.jpgLa commission permanente de ce matin a été suivie cette après midi par une réunion plénière du conseil régional consacrée essentiellement au compte administratif et au programme régional de formation. C'est surtout de formation que je compte vous entretenir pour vous donner les éléments de mon intervention. 

    Mais avant quelques mots sur le compte administratif : un débat fait en fait de longs monologues, l'opposition faisant preuve de mauvaise foi. C'est de bonne guerre, mais pas passionnant ! J'ai retenu que l'UMP a l'air de confondre le conseil régional avec une banque et il faudrait que l'on aide les entreprises sans poser de questions. En ce qui concerne le dispositif Envol de création d'entreprises, c'est le comble de la critique pour la critique, le reproche étant de réserver ce dispositif à des demandeurs d'emplois, alors que c'est bien pour eux que ce dispositif avait été créé quand la droite gérait la Champagne Ardenne.

    Je passe sur le voeu déposé par le groupe EELV sur la transition énergétique, un mélange de propositions intéressantes et de casse de ce qui existe comme service public de l'énergie, obscurci par leurs préjugés. Une fois de plus, je suis persuadée que les meilleurs défenseurs de l'environnement ne sont pas ceux qui en parlent le plus et vouloir traiter de la transition énegétique par un voeu en fin de séance en témoigne d'ailleurs ! Le groupe communiste s'est abstenu.

    Venons en à la formation. Voici les éléments de mon intervention :

    Les débats récents, à l'occasion de la conférence sociale, témoignent bien de la difficulté de la formation des demandeurs d'emploi et cela pas uniquement en Champagne Ardenne ! Prétendre que le taux d'insertion dans l'emploi des actions préparatoires n'est pas bon relève de la pure polémique : comme leur nom l'indique, il ne s'agit pas de formations qualifiantes mais bien de formation préparatoire à une autre formation.

    Comme cela a déjà été dit, la Champagne Ardenne n'a pas du tout à rougir de ce qu'elle fait : avec 31,6% des personnes privées d'emploi accédant à une formation, la région se situe à la 4ème place. L'accord passé avec Pôle Emploi permet une vraie complémentarité des formations financées par cet organisme et par le conseil régional, réglant ainsi les problèmes que d'autres voudraient régler à travers le projet de décentralisation en donnant aux régions l'argent que Pôle Emploi consacre à la formation. Le programme régional de formation que l'assemblée plénière est appelée à voter aujourd'hui est le fruit de longues concertations, avec les branches professionnelles au niveau régional, mais aussi avec les acteurs des différents territoires et nous venons d'ailleurs d'entamer les concertations pour le programme de l'année prochaine à travers nos réunions départementales.

    Il est nécessaire, pour alimenter le débat de rappeler quelques principes :

    - Tous les chômeurs n'ont pas besoin de formation et ce qui manque le plus, ce sont les emplois !

    - La formation des demandeurs d'emploi ne doit pas être mise en concurrence avec la formation des salariés : il n'est pas acceptable que des entreprises licencient pour cause de difficultés économiques liées à l'absence d'évolution des processus de fabrication, à l'absence de qualification des personnels qui n'ont jamais été formés pour que d'autres entreprises reprennent le flambeau, avec d'autres salariés, plus qualifiés.

    - La question des offres d'emploi non satisfaites est complexe. Leur nombre est estimé à un peu plus de 100 000 par Pôle Emploi. Des chiffres beaucoup plus élevés circulent au prétexte que Pôle Emploi ne collecte pas toutes les offres d'emploi. Les entreprises qui ne trouvent pas de réponse à leurs offres d'emploi devraient toutes se rapprocher de Pôle Emploi : cela favoriserait la connaissance des qualifications recherchées. Mais certains ont envie de laisser planer l'idée que de très nombreuses offres d'emploi ne sont pas satisfaites pour accréditer l'idée que les chômeurs ne veulent pas travailler : c'est inacceptable. D'ailleurs l'expérimentation du contrat de transition professionnelle dans les Ardennes avait permis de montrer tout le hiatus qu'il y a entre les déclarations des organisations patronales et la réalité des offres concrètes, en particulier après la fermeture de l'entreprise Lenoir et Mernier. De plus, dans les offres d'emploi non satisfaites, il y a de tout, des contrats de quelques jours, des emplois avec des conditions de travail ou de salaire inacceptables ...

    Le gouvernement a annoncé vendredi vouloir former 30 000 demandeurs d'emploi avant la fin de l'année avec des dispositifs comme la préparation opérationnelle à l'emploi(POE) financées par le FPSPP (fond paritaire de sécurisation des parcours professionnels) : c'est un dispositif intéressant et la région a déjà cofinancé certaines POE. L'autre proposition du gouvernement est de demander aux régions de contribuer. De ce point de vue là, le budget 2013 formation de la région est déjà consommé et il ne sera pas possible de faire plus !

    Adapter le programme de formation de la région aux besoins est, on le voit, un gros travail et je tiens à remercier les personnels du service de la formation professionnelle : en plus ils ne sont pas assez nombreux !

    J'ai essayé dans cette intervention de ne pas être trop polémque, mais j'avoue que depuis vendredi l'expression qui me vient, c'est que JM Ayrault semble avoir inventer le fil à couper le beurre : former 30 000 demandeurs d'emploi en plus c'est bien mais c'est un chiffre pour la France entière et pour la seules Champagne Ardenne, ce sont quelques 18 000 demandeurs d'emploi qui suivent une formation tous les ans ! Quant à former en répèrant des emplois potentiels pour que tous trouvent un emploi à la sortie de la formation, s'il y avait une solution miracle, cela se saurait.

    Je ne dirais pas que la formation c'est bien, mais l'emploi c'est mieux : ce serait dévaloriser la formation et comme je l'ai indiqué plus haut il est y compris important de former les salariés et la formation est un investissement pour l'avenir de notre pays, mais sans emploi, on ne peut pas donner une issue dans l'emploi aux formations ! J'en reste là et je ne vais pas vous faire ce soir le discours du cercle vicieux de l'austérité mais c'est bien cela le problème !

    Catégories : Champagne Ardenne Lien permanent 0 commentaire