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Le blog de Michèle Leflon - Page 115

  • Education Nationale dans les Ardennes : tout sauf le changement !

    ecoleendanger.jpgC'est le cri de désespoir lancé par Emmanuel Jacquemin, parent d'élève du lycée de Bazeilles et élu de Pouru St Rémy, qui a entamé depuis samedi une grève de la faim, avec le soutien d'un collectif qui regroupe les défenseurs des structures de l'Education Nationale remises en cause par les projets du Rectorat et de l'Inspection d'Académie pour la rentrée prochaine : les collèges multisites du Chesne, de Grandpré et de Buzancy, les sections d'enseignement général de Bazeilles, de la filière L au lycée de Givet.

    La remise en cause de ces classes n'est que la partie émergée de l'iceberg, car les dotations horaires sont partout insuffisantes, ne prenant pas en compte les caractéristiques propres du département, sa zone urbaine étalée tout au long de la vallée de la Meuse, de Carignan à Givet, les zones rurales, mais aussi l'ampleur des problèmes sociaux liés au chômage, à la désindustrialisation.

    Pour tous ceux qui avaient espéré, même sans trop y croire, que l'élection de François Hollande marquerait un changement, au moins dans l'Education Nationale au vu des promesses, c'est la déception. En plus, cela s'accompagne d'une pseudo concertation, d'un langage de bois, avec l'impression que les administratifs de l'Education Nationale ont pour mission de serrer la vis, sans que cela se voit, en testant jusqu'où il est possible d'aller sans que la mobilisation ne soit trop forte, en cherchant tous les points permettant de diviser les résistances et sans doute en attendant les congés scolaires d'été pour annoncer les décisions finales : c'est bien la première année qu'en juin, les conseils d'administration des lycées n'ont pas encore statué sur les dotations horaires.

    Les échéances électorales de 2012 n'ont pas arrêté le bulldozer qui avance dans notre département, doucement, mais sans varier d'un poil son chemin, même devant les femmes et les hommes, pour tuer les services publics, les uns après les autres, suivant la route ouverte par les fermetures d'entreprises.

    Le cri d'Emmanuel Jacquemin doit être entendu : c'est celui d'un département condamné par l'austérité décidé par nos gouvernants pour satisfaire les appétits financiers !

    Les élèves du lycée de Givet ne s'y trompent pas non plus, mobilisés ce matin contre la fermeture de la filière L, fermeture ou, dernière trouvaille, cours en vidéoconférence pour pouvoir démontrer l'année prochaine que l'on a essayé mais qu'il faut fermer.

     

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  • Emplois d'avenir : quelques réflexions ...

    ea.jpgLa création des emplois d'avenir, si ce n'est pas la panacée (il y en a marre des contrats aidés, faisant référence à une pseudo difficulté d'"employabilité", un teme horrible quand on se rend compte qu'il ne renvoie qu'à une acceptation de la soumission aux contraintes d'un travail exploité par d'autres) a donné espoir à de nombreux jeunes et a l'avantage par rapport aux autres contrats aidés, d'obliger à une vraie formation, permettant une évolution professionnelle.

    Le fait est que le dispositif a bien du mal à démarrer ! Et il convient de faire le point à la lumière des réactions du gouvernement qui m'incitent à quelques réflexions.

    Tout d'abord, la désagréable impression que le gouvernement préfère la communication au travail en profondeur pour l'insertion des jeunes !

    Il faut que le dispositif marche à tout prix. Et pour cela, il est prêt à mettre de côté les éléments de qualité du dispositf. A sa demande, les préfets de région sont en train de prendre des arrêtés étendant à quasiment l'ensemble du secteur privé la possibilité d'ambaucher des jeunes en emplois d'avenir. C'est ce qui a été fait en Champagne Ardenne et vous pouvez trouver le nouvel arrêté en cliquant ici : il a été pris tel quel après consultation. Lors de la réunion du CCREFP (comité de coordination régionale de l'emploi et de la formation professionnelle) au cours de laquelle un avis a été demandé, je me suis abstenue (j'étais fort tentée par un vote contre, mais comme je doutais fort à la fois des possibilités d'un vote négatif du comité et encore plus que cet avis consultatif ne soit suivi, j'ai préféré favoriser une dynamique d' expression large d'interrogations sur la justesse d'un tel élargissement) suivie en cela par les représentants de la majorité du conseil régional (toutes tendances politiques confondues) et par la CGT, les autres organisations syndicales présentes semblant inféodées à la politique gouvernementale ! J'ai expliqué que pour moi cette élargissement du champ des entreprises pouvant embaucher en emplois d'avenir mettait en concurrence des jeunes en très grande difficulté avec des jeunes en un peu moins grande difficulté !

    Il faut que le dispositif marche à tout prix. Et si cela ne marche pas, c'est de la faute des autres ! Dans un article du journal Le Monde l'entourage de Michel Sapin, met en cause le département de Seine St Denis ;  le préfet des Bouches du Rhône s'en est prix aux communes de ce département et si ce n'est pas public, je peux vous dire qu'en Champagne Ardenne, les pressions se font multiples pour que le conseil régional intervienne plus dans ce dispositf. Si ce n'est qu'on intervient déjà là où c'est la compétence du conseil régional, la formation, et que l'on réfléchit à quelques embauches, mais il faut un peu de temps pour voir là où ces emplois seront réellement de qualité, car pouvant être pérennisés. Pour voir ce que fait le conseil régional pour la formation des emplois d'avenir, vous pouvez cliquez ici.

    Communiquer, cela évite, après cette mesure d'urgence de créations des emplois d'avenir, de prendre d'autres mesures pour les jeunes : il est urgent de se pencher sur la situation des jeunes,  pour rendre effectifs, maintenant, leurs droits à l’éducation, à la santé, au logement, à un travail qualifié et stable. Le projet de loi de refondation de l'école, qui sera débattue en seconde lecture à l'Assemblée Nationale cette semaine, ne va pas assez loin dans la prévention de l'échec scolaire. A quand une allocation d'autonomie pour les jeunes, leur permettant de se former correctement, d'avoir les moyens de chercher un emploi ? A quand une vraie remise en cause des contrats précaires ?

    Ensuite, se décharger sur les collectivités semble pour le gouvernement dans l'air du temps ! Pour l'emploi des jeunes comme pour le reste ... si ce n'est que l'annonce de baisse de dotation dans les années à venir n'est certainement pas la méthode engageant les communes et autres collectivités à oser se projeter dans l'avenir en embauchant des jeunes ! Et oui, le gouvernement est bien empétré dans ses contradictions en se soumettant aux ordres européens de réduction des déficits !

    Ma dernière remarque sera pour dire que, à l'image du dicton "on ne prête qu'aux riches" il semble, à voir la carte des emplois d'avenir créés, que ce dispositif fonctionne d'autant mieux que le territoire est riche : il y a là évidemment l'avantage d'aider des jeunes en difficultés, mais les jeunes aimeraient aussi trouver des emplois quand ils habitent dans les territoires les plus en difficulté de notre pays.

     

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  • La finance ou la solidarité ?

    protection sociale,hôpitalL’argent existe pour réorienter les moyens nécessaires à la refondation d’un système de protection sociale universelle et solidaire : 30 milliards d’exonérations des cotisations patronales, pesant de presque autant sur la dette de l’Etat, 1 milliard de non déclaration des maladies et accidents liés au travail, 80 milliards de coûts liés aux maladies professionnelles, 172 milliards de niches fiscales et sociales, 20 milliards de fraudes patronales….

    Alors, au moment où le gouvernement veut engager une réforme des retraites, le Front de Gauche lance un appel pour une protection sociale universelle et solidaire avec comme ambition le nécessaire et le possible  pour une autre efficacité : des dépenses remboursées à 100% par la Sécurité Sociale, la retraite pleine et entière à 60 ans, l’accès à l’hôpital public partout et pour tous sur tout le territoire, l’accès à un service public de santé de proximité, une politique familiale assise sur la cotisation, active et préservant le droit au travail des femmes, une prise en charge à 100% de la perte d’autonomie toute au long de la vie, l’indexation des pensions de retraites, une gestion démocratique de la sécurité sociale.

    Il faut préserver l'unicité de la Sécurité Sociale, à travers notamment le financement : la cotisation, qui structure les principes mêmes du système est bien au cœur de la bataille pour l’appropriation et la répartition des richesses produites.

    Seule la mobilisation populaire peut imposer une autre orientation de l’argent disponible pour les besoins humains, notamment par une réforme efficace de l’assiette des cotisations patronales.

    Cet appel pour une protection sociale universelle et solidaire, vous pouvez le trouver en cliquant ici. Signez le donc !

    La finance ou la santé ? On ne peut qu'être atterré par les déclarations de Marisol Touraine mardi 28 mai à Hopital Expo 2013 : "La santé financière des hôpitaux publics s’est améliorée en 2012. Les comptes sont globalement équilibrés et les capacités d’investissement de nos établissements sont consolidées. J’ai conscience, bien sûr, que certains hôpitaux connaissent des contextes particuliers et des situations difficiles. Mais je tenais à saluer le sérieux, la mobilisation et l’efficacité de la communauté hospitalière : les résultats sont là. 

    Quels résultats ? Qu'est ce qui compte ? A quel prix s'est fait cet équilibre financier ?
    Catégories : santé et protection sociale Lien permanent 1 commentaire
  • Ecole : dernières nouvelles nationales et départementales.

    ca_givet.jpgLa loi de refondation de l'école a été votée au Sénat cette semaine. Les sénatrices et sénateurs communistes l'ont voté, non par approbation de ce texte, qui ne traduit pas le changement nécessaire vis à vis de l'idéologie ultralibérale, de l'école élitiste qui laisse trop de jeunes sur le bord du chemin ... mais pour mettre le gouvernement au pied du mur : des amendements ont été adoptés au Sénat sur des sujets sensibles comme la carte des formations professionnelles qui ne serait plus décidée par les régions seules (et garder le contrôle de l'état sur cette question est essentiel pour éviter le développement des inégalités entre régions). Voter ce texte au Sénat était la condition pour que ces amendements puissent être repris dans le texte qui sera en discussion en seconde lecture à l'Assemblée Nationale. Vous pouvez lire à ce sujet le communiqué de Brigitte Gonthier-Maurin, sénatrice communiste en cliquant ici.

    Je ne vous parle pas d'orientation : le gouvernement a encore fait souffler le chaud et le froid et les menaces sur le service public d'orientation de l'Education Nationale ne permettent pas de construire dans la sérennité de vraies réponses aux besoins de conseils en orientation professionnelle de tous ceux qui sont sortis de l'école !

    Les nouvelles locales, c'est la confirmation par le DASEN, lors d'une entrevue mercredi dernier, de mutualiser les enseignements de la classe de 1ère L de Revin et de celle de Givet, sous des modalités non connues encore. Le lycée de Givet fait parler de lui. Il n'est que la partie émergée des multiples difficultés des enseignants, des restrictions de moyens qui s'annoncent pour la rentrée prochaine, au delà des discours officiels. Le DASEN voudrait sans doute jouer sur l'opposition entre "lycée de la ville" et lycée de la campagne" si je peux me permettre cette expression, mais l'expérimentation que constituerait cette mutualisation, quelqu'en soit la forme, doit inquiéter tous : c'est aussi la casse de la notion de classe, le renforcement d'une individualisation de l'enseignement, développeur d'inégalités !

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  • Vitry le François : l'hôpital dans la tourmente.

    vitry_hopital.jpgEpisode 1 : deux petites phrases dans les 500 et quelques pages du SROS (Schéma régional d'organisation sanitaire), un des volets du plan régional de santé publié par l'ARS début 2012 : "Les plateaux chirurgicaux de Vitry le François et de Rethel devront faire l'objet de coopérations avec d'autres établissements partenaires" et "Les implantations prévues à Vitry le François et Langres pourront être revues en fonction des évolutions quantitatives et qualitatives. Cette révision pourra conduire à la transformation en centre périnatal de proximité".

    Episode 2 : audit, réalisé par le groupe Montaigne (qu'est ce qu'elles doivent se faire comme sous les sociétés d'audit avec les hôpitaux !) et présentation par l'ARS à quelques élus triés sur le volet (le député, le maire) de scenarii. Evidemment, le personnel est soigneusement écarté des discussions. A croire qu'il faut désintéresser les salariés de leur outil de travail. Les deux scenarii retenus comme plausibles sont :

    - Le moins pire : transformer la chirurgie conventionnelle en une unité d'hospitalisation de courte durée, mise en oeuvre de l'autorisation de 30 lits de SSR, création d'une unité de médecine gériatrique. Dans ce scenario, la maternité serait maintenue (pour l'instant, car on sait bien qu'une maternité sans chirurgie dans le même hôpital ça ne dure jamais bien longtemps !)

    - Le scénario catastrophe : fermeture de la chirurgie, fermeture de la maternité, ouverture d'un centre périnatal de proximité, SSR et gériatrie comme dans le scenario précédent.

    Le choix sera fait début juin en fonction d'une analyse financière plus poussée. Mais où sont donc les besoins de la population vitryate ? Certes l'hôpital a un déficit cumulé de 9,5 millions d'euros à raison de 2 millions par an, mais ce ne sont pas les habitants de Vitry les responsables, ce sont les adeptes de la tarification à l'activité, les députés qui année après année votent la loi de financement de la sécurité sociale qui limite le taux d'augmentation des dépenses hospitalières en dessous des dépenses imposées par les nouvelles normes, l'évolution des salaires (si faible soit elle) ..., les adeptes de l'austérité et de sa spirale du déclin : ce sont une soixantaine d'emplois qui sont en jeu, une soixantaine de chômeurs en plus à Vitry qui n'a pas besoin de cela, une soixantaine de personnes de plus qui vont réduire leur consommation, avec les conséquences sur le commerce local ...

    Episode 3 : la population vitryate, les salariés de l'hôpital sont en train de l'écrire. Car la résignation n'est pas de rigueur et l'objectif, c'est un troisième scenario écrit en fonction des besoins de santé du secteur ! Entre signatures papiers et signature sur internet, ce sont déjà 6000 signatures pour défendre l'hôpital qui ont été recueillis. Pour signer la pétition sur internet, cliquez ici.

    Un grand rassemblement avec information et débat est prévu le dimanche 9 juin entre 15 h et 17 h à la salle du Manège. Le collectif de défense de l'hôpital de Charleville Mézières a décidé lors de son dernier CA d'envoyer une délégation de soutien. Car ce sont bien les mêmes politiques qui ruinent nos hôpitaux !

    Catégories : santé et protection sociale Lien permanent 3 commentaires