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Ardennes - Page 23

  • Groupements hospitaliers de territoire : késako ? Une machine à fermer des lits d'hôpitaux !

    Le décret attendu pour la mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT) est sorti le vendredi 29 avril. La ministre s'est fendue d'un communiqué présentant cette réforme comme une "innovation majeure (qui) permettra le renforcement du service hospitalier"
    Au delà des mensonges dont sont devenus coutumiers nos dirigeants, il s'agit d'une réforme visant à réduire les dépenses des hôpitaux (car n'en déplaise à Madame la Ministre, il y a bien longtemps que l'on ne peut plus faire d'économies à l'hôpital par une nouvelle organisation sans toucher à la qualité des soins), à favoriser les privatisations du service public hospitalier ou tout du moins de ce qui peut en être source de profits, au prix d'une réduction du peu de démocratie existant actuellement !
    Le décret ne fait que confirmer tous les dangers de la loi de modernisation de notre service de santé, en fait la loi HPST2 qui complète la loi HPST1, la loi hôpital patient santé territoire de Sarkozy & Co.
    Au fait, de quoi il s'agit ?
    D'obliger tous les hôpitaux d'un territoire à adhérer au groupement, à charge pour celui-ci d'avoir un projet médical commun et de mutualiser certaines fonctions sous la responsabilité de l'établissement "support", plus exactement sous la responsabilité du directeur de celui-ci.
    Il y aura solidarité financière entre les établissements !
    Comment est défini le territoire ?
    Déjà là commence l'opacité et l'atteinte à la démocratie ! Sylvain Dalla Rosa, conseiller municipal PCF de Charleville-Mézières, s'est adressé au directeur général de l'ARS pour savoir où on en était. Ce qui lui a permis d'apprendre par une réponse accompagnée de nombreuses copies de courrier, que le territoire était déjà défini, après une concertation large ! Une concertation en fait limitée aux directeurs des établissements (difficile pour eux de dire quoi que ce soit contre le directeur de l'ARS !), aux maires présidents des conseils de surveillance et aux présidents des CME (commission médicale d'établissement) et débutée "tout au long de l'année 2015" alors que la loi n'était pas votée ! Les représentants des personnels ont eux été réduits aux miettes d'information diffusées par les directions, sans même que leur avis ne soit requis !
    Dans les Ardennes, le GHT1 regroupera les hôpitaux de Charleville-Mézières, Sedan, Nouzonville, Fumay, l'hôpital psychiatrique de Belair et le GCS Nord Ardenne. Trois remarques :
    - L'intégration du GCS (groupement de coopération sanitaire) - le mécanisme juridique qui a permis d'intégrer la polyclinique dans l'hôpital -, de droit privé, dans ce groupement hospitalier de territoire m'interpelle fort sur la conception du service public !
    - L'hôpital de Belair en fait partie. Ce n'est pas une spécificité ardennaise, mais une question globale de conception de la psychiatrie, contre laquelle des luttes sont d'ailleurs en train de s'organiser, l'assimilation du soin psychiatrique aux autres soins avec pour but de normaliser les comportements, en abusant des traitements médicamenteux, sans chercher les causes de la souffrance psychique, sans chercher à soigner véritablement les personnes, à soulager leur souffrance. Et ce n'est pas l'attention particulière que demande le directeur de l'ARS pour la psychiatrie qui réglera la question !
    - Ma dernière remarque concerne le Sud Ardenne : le GHSA va être intégré dans le GHT de la Marne. Seul le maire de Rethel a reçu un courrier de l'ARS. Vouziers est passé aux oubliettes !
    Les buts inavoués, faire des coupes sombres dans les dépenses hospitalières et donner un coup d'accélérateur à la privatisation :
    Il y a déjà la mutualisation des services généraux, citée dans la loi, reprise dans le décret, et rien que ça, ce sont déjà des suppressions de poste, dans l'Aube par exemple, où la loi a été anticipée largement, avec une direction commune de tous les hôpitaux. Et ne pensez surtout pas que c'est la suppression d'un certain nombre de postes "en doublon", comme on dit. C'est en perspective une moins bonne réponse des services généraux aux attentes des services de soins !
    Mais il y a tout ce qui n'est pas dit : cette terrible hypocrisie de chercher à faire porter aux médecins la responsabilité de fermeture de services ! Prenons le cas concret de notre département : on va faire écrire aux médecins la répartition des activités de soins entre Charleville-Mézières et Sedan, la prise en compte de Fumay. Sauf qu'on ne leur donne pas les moyens pour développer les activités nécessaires de proximité, que les questions de démographie médicale s'inscrivent en arrière plan de toute réflexion (mais outre la nécessaire suppression du numérus clausus, donner un travail intéressant pourrait éviter des départs de médecins vers le privé !). Si les médecins qui portent un projet un peu ambitieux arrivent à le faire passer dans leurs instances, le directeur de l'ARS refusera leur projet, puisqu'il en a le pouvoir ! Et malheureusement, les difficultés actuelles, aggravées par une direction qui a usé les médecins voulant lui résister (peut être peut on même parler harcèlement vis à vis de certains) pourraient pousser des médecins à accepter par résignation devant les pénuries, des "regroupements de services", en clair, la fermeture de service à Charleville-Mézières ou à Sedan. Faire porter la responsabilité de la fermeture du pôle mère enfant de Sedan aux médecins, ce serait le jack pot pour l'ARS et Marisol Touraine.
    Les mêmes difficultés actuelles, brisant les résistances, vont évidemment faciliter, ici ou là des rapprochements avec le privé.
    Et n'oublions pas : la loi institue une solidarité financière entre les établissements, c'est à dire que les ARS vont avoir un nouveau moyen de pression pour faire fermer les activités jugées non rentables. Mais le soin doit il être rentable ?
    La démocratie est bafouée : invitons nous dans le débat !
    Continuons à exiger le retrait de cette loi !
    Le recul démocratique de la constitution de ces GHT a été suffisamment dénoncé pour que Marisol Touraine soit obligée d'en tenir compte dans l'écriture du décret. Mais elle a tout fait pour que cette démocratie ne soit que de façade, en multipliant les instances sans pouvoir : en particulier, on voit apparaître une "conférence territoriale du dialogue social", à côté de l'instance où siégeront les élus, de celle où siégeront les usagers, sans doute pour éviter le dialogue indispensable entre personnels, usagers et élus et laisser décider seuls les directeurs, assistés des présidents de CME dans le "comité stratégique", un pouvoir qui risque d'ailleurs de se rapprocher du pouvoir personnel, quand la direction des établissements du groupement est assuré par le même directeur !
    Invitons nous dans le débat : exigeons que les orientations stratégiques du projet médical (que le directeur de l'ARS exige pour le 20 juin) soient publiques ! Pas question pour moi de mettre en cause la légitimité des médecins à écrire leur projet médical : ce sont eux qui savent ce qu'ils peuvent faire. Mais il faut inverser le débat : partir des besoins du territoire et non des possibilités actuelles de médecins surmenés et exiger les moyens pour que les orientations stratégiques du projet médical répondent aux besoins des populations, dans la proximité, dans la qualité. Le fatalisme, appuyé sur les difficultés de recrutements médicaux n'est pas possible, surtout quand les directions des hôpitaux cherchent à éliminer des médecins !

    Et, en ce qui concerne notre département, il ne serait pas acceptable que les médecins du GCS, dans lequel des intérêts privés sont en jeu, soient acteurs d'un projet pour le GHT, dont les habitants (élus et simple usagers) seraient dessaisis . Il s'agit là simplement de défendre l'intérêt public !
    Invitons nous dans le débat : venez à la réunion organisée par le collectif de défense de l'hôpital jeudi

    Catégories : Ardennes, santé et protection sociale Lien permanent 1 commentaire
  • Honte au maire de Givet ! Oublier la torture pendant la guerre d'Algérie n'est pas acceptable !

    Le maire de Givet a décidé de renommer l'ancienne caserne Mangin résidence Massu ! C'est au mieux une totale méconnaissance de l'histoire - mais quand on veut donner un nom de personnalité, on se documente - au pire la défense de la torture.
    Cette décision était passée inaperçue, ce qui témoigne d'ailleurs de l'ignorance de trop de Français de cet épisode honteux de l'histoire de France. Yanny Hureaux en a fait état dans une beuquette de mi-mars. Depuis les protestations montent et l'autocrate Wallendorf s'entête !
    C'est un affront pour tous ceux qui ont été les victimes de la guerre d'Algérie, du silence coupable du gouvernement de l'époque devant les agissements criminels de l'armée française en Algérie, de la torture institutionnalisée par le général français Massu.
    Affirmons notre refus de cette négation de l'histoire ! Soutenons les Givetois mobilisés contre leur maire : allez signer la pétition lancée en cliquant ici et vous pouvez imprimer l'affiche ci-dessus et de la mettre en évidence sur la vitre arrière de votre véhicule : Patrick Capdeville a eu l'accord de Plantu pour cette campagne.
    Le feu couve à Givet ! Ce n'est pas la première décision autoritaire du maire ignorant son conseil municipal, à tel point que la dernière séance a été envahie par des habitants et qu'une adjointe et des conseillers municipaux viennent de démissionner. C'est tout à leur honneur d'avoir refuser de cautionner cette décision, après d'autres comme un baisse de subventions pour le Manège ! La culture serait elle dangereuse ? A suivre !

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  • Succès de la grève aux Ateliers des Janves

    janves2.jpgIls l'ont eu, leur augmentation de salaire de 3% ! Quand je suis repartie de Bogny, leur délégué syndical était parti signé formellement l'accord qui venait d'être obtenu grâce à la grève massive depuis lundi.
    Après le succès des ouvriers de la SEFAC il y a quelques jours, cela démontre bien que derrière leurs discours de difficultés, nombre d'entreprises ardennaises se portent bien ... mais tiennent à ne pas partager avec leur salariés, ceux par qui pourtant elles s'enrichissent, sauf si elles s'y sentent obligées : la lutte paie !
    Bravo aux ouvriers des Janves !
    Mieux payer leurs salariés, améliorer leurs conditions de travail est pourtant un enjeu majeur pour ses entreprises, qui, comme les ateliers des Janves, s'étonnent d'avoir du mal à recruter, mais ne font rien pour, ne faisant même pas l'effort du compagnonnage nécessaire pour les nouveaux, pourtant indispensable à leur sécurité.

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  • Le chacun pour soi prôné par Boris Ravignon : un scandaleux retour en arrière sur la gratuité des transports scolaires !

    C'est une véritable offensive contre les familles et leurs enfants que la décision prise de faire payer les transports scolaires 80 €, plus pour ceux qui prennent le train, un véritable recul dans la gratuité de l'éducation : cela concerne collégiens et lycéens.
    En passant, on soulignera l'hypocrisie de la présentation : l'égalité de traitement, sauf que quelle égalité il y a entre celui qui habite à 10 km de son collège et celui qui habite à côté ! Evidemment supprimer la barrière des 3 km est une bonne chose (avant c'était 5, bien trop pour le faire à pied, là c'était encore un peu trop) sauf que présenter les choses en disant que cela concerne 4000 jeunes est une imposture : tous ne  prennent pas les transports en commun parce qu'ils n'en n'ont pas besoin. Et d'ailleurs, quelle égalité si ceux qui doivent prendre le train paient plus cher que les autres ?
    Et au total, la com d'agglo va faire des économies ! C'est le "que chacun se débrouille" et la collectivité n'est plus là pour assurer le "en-commun", le "on participe tous à l'éducation de nos jeunes".
    D'autant plus absurde qu'il existe d'autres solutions : les transports en commun sont financés par le versement transport, une cotisation des entreprises qui est dans notre agglomération une des plus basses de France et qui pouvait donc être augmentée.
    Et cela avec la complicité du maire de Sedan, enseignant de profession ...
    Inutile de vous dire que Sylvain Dalla Rosa, conseiller communautaire PCF a voté contre cette décision ignoble.
    Nous sommes à un tournant de la conception des transports scolaires : la loi prévoit de confier l'organisation du transport scolaire aux régions pour la rentrée scolaire 2017 avec des négociations entre les autorités organisatrices de transport actuelles (dans notre département, il y en a deux, la com d'agglo pour celles et ceux qui habitent sur son territoire et le département pour les autres) et la région sur qui fait quoi. Il se murmure que le département voudrait aussi rendre payant le transport scolaire pour ceux pour qui il est encore gratuit (rappelez vous, il y a quelques années, il a déjà rendu le transport scolaire payant pour les lycéens : Ravignon et Huré veulent ils préparer le terrain pour une nouvelle organisation des transports scolaires, sous contrôle de la région et de Richert mais à la charge entière des familles.
    Quelle conception de la gratuité de l'école !
    Signez la pétition en cliquant ici.

    Catégories : Ardennes, Education, formation Lien permanent 2 commentaires
  • Le rejet de la loi El Khomri fait recette !

    20160309_1.jpgCe n'est qu'un tour de chauffe : préparation dans l'urgence avec la pagaille qui va avec cette urgence  et plusieurs rendez vous à Charleville Mézières par des appels lancés en même temps il y a quelques jours,  sur la place ducale à la suite d'un appel sur les réseaux sociaux, plus tard dans l'après midi devant la préfecture, à l'appel des organisations syndicales, la CGT en particulier, passé par les réseaux traditionnels, mais au total beaucoup de monde et une convergence de toutes et tous vers la préfecture à 15 h.
    La multiplicité des appels témoigne bien du refus de cet projet de loi : trop, c'est trop ! Et d'ailleurs les syndicats qui pensent que ce projet de loi peut être amélioré risquent s'être débordés : j'ai vu plusieurs militants connus de ces syndicats venus dire leur rejet de cette loi !
    Je ne reviendrai pas sur toutes les critiques de cette loi : quasiment chacun des articles est porteur de danger pour les salariés ! Et des analyses ont été faites, bien meilleures que ce que je pourrais en dire.
    Juste une appréciation globale et "un détail" ... qui n'en est pas un.
    C'est l'analyse de notre société, au départ de ce texte qui est fausse, la croyance que patrons et salariés discutent d'égal à égal. C'est oublier que celui qui a l'argent a le pouvoir ; c'est oublier tout le chantage au chômage (sans même parler des autres moyens de pression) qui peut être fait aux salariés qui n'accepteraient pas les propositions patronales ! C'est d'ailleurs bien pourquoi toutes ces politiques d’aménagement du capitalisme que veulent les socialistes sont vouées à l'échec.
    Et puis je voudrais quand même dire un mot des attaques sans nom contre la médecine du travail que comporte ce projet de loi : il règle le manque de médecins du travail ... en supprimant les visites d'embauche. Et je vous passe le reste comme la simplification du licenciement des salariés ayant des problèmes de santé !
    Bref, comme cela a été dit par tous les manifestants de la journée : ce texte ne mérite qu'un rejet pur et simple.
    La journée d'aujourd'hui n'était qu'un tour de chauffe avant le 31 mars, mais il y aura sans doute d'autres tours de chauffe, car trop c'est trop ! Tous ensemble, on continue ! Le gouvernement doit laisser tomber ce projet de loi ... et se décider à faire une politique pour les Français, pas pour le seul MEDEF.

    Catégories : Ardennes Lien permanent 4 commentaires