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Ardennes - Page 22

  • Chroniques estivales 7 : lecture ; la révolution informationnelle

    Comme je le disais dans un précédent billet, je viens de lire La nouvelle société du coût marginal zéro de Jeremy Rifkin : du meilleur et du pire !
    Deux remarques préliminaires déjà : la première, c'est que c'est un auteur américain, et c'est en cela sans doute que ce livre est le plus intéressant. Là bas aussi des questions se posent sur l'avenir du capitalisme ... Autre facette de ce que nous a également montré la campagne de Bernie Sanders. C'est une bonne nouvelle. La seconde, c'est que ce livre ne vaut pas le succès médiatique de son auteur (comme exemple de ce succès, pour ceux qui n'auraient pas suivi, l'ancien président de la région Nord Pas de Calais, socialiste, lui avait demandé de venir conseiller sa région. Xavier Bertrand, nouveau président de droite des Hauts de France, vient de confirmer la poursuite de la démarche, étendue à la Picardie) ou plutôt, cela l'explique : pas trop dangereux pour le capital ! Sans parler d'un art pour noyer le poisson : livre long, avec plein de redites, à croire qu'il est payé à la page !
    Le point de départ du livre est intéressant : la contradiction entre la recherche du profit, moteur des capitalistes, et tout ce qui tourne autour de la révolution informationnelle : ce fait nouveau qu'une information, une fois qu'elle est produite peut être partagée indéfiniment, les possibilités de travail coopératif à distance ...
    Sauf que ce qui sortira de cette contradiction n'est pas inéluctable : J. Rifkin pense probable que l'avenir soit à une société avec beaucoup plus de "communaux" où le capitalisme deviendra marginal. Mais jamais il ne pose la question de l'action collective nécessaire pour avancer dans cette direction, alors que l'on connaît la capacité du capitalisme à se sortir de bien des crises, à surmonter bien des contradictions : Uber, Amazon ... pour être dans l'actualité de ce début de siècle. La question de la lutte de classe est absente de ce livre, alors que la mobilisation populaire est bien l'élément déterminant du mode de sortie de cette contradiction majeure actuelle.
    "Une économie de la pénurie cède lentement la place à une économie de l'abondance" : cette idée revient à de nombreuses reprises tout au long de ce livre. De fait, on peut passer d'une période de pénurie de l'information à une période d'abondance de l'information : c'est techniquement possible. Encore faut il qu'il y en ait volonté ! Car je n'ai pas vu dans ce livre poser les questions du contrôle de l'information, des libertés ... Mais abondance d'énergie ??? J'ai cru jusqu'à la fin trouver une réflexion sérieuse sur le sujet, car qui dit énergies renouvelables dit aussi entretien des installations, matières premières, recyclage ... bref, pas forcément un coût marginal zéro. Je n'ai pas trouvé ! Tout cela est assez virtuel ! Et évidemment, dans cette économie d'abondance, on ne parle pas eau, alimentation ...
    Pour rester dans le concret, j'ai illustré cet article avec une photo de mes cadres de lecture en cet été : la forêt d'Ardenne, là une photo prise à la frontière belge, au confluent de la Hulle et de la Houille, le bois, l'eau ....
    J'avais espéré une conclusion concrète : quelle déception ! La fin est moralisatrice .. l'abondance serait surtout celle des relations humaines si - et là j'espère que ce n'est qu'une question de traduction - notre société devient moins matérialiste en souhaitant évidemment que ce terme ne soit pas écrit dans son sens philosophique.
    "Ne vous en faites pas : la société va devenir meilleure pour autant que l'on s'empare des nouvelles techniques" semble être le sens profond de ce livre. Et n'hésitez pas à utiliser les formes de l'économie capitaliste : elles disparaitront d'elles mêmes. C'est évidemment une forme de passivité que je ne peux accepter !
    Au delà de toutes ces critiques, ce livre est bien documenté, même si le parti pris entraine des lacunes et il y a de belles formulations à retenir, qui font d'autant plus plaisir à lire que, rappelons le l'auteur est américain.
    Mais pas de quoi donner 350 000 euros à son auteur comme l'a fait la région Nord Pas de Calais (source la Voix du Nord et pour en savoir plus sur cette collaboration, cliquez ici.) Vous y apprendrez que la commission européenne veut aussi lui donner une mission !
    Si vous voulez mieux comprendre véritablement la révolution informationnelle, lisez plutôt Economie et Politique. Le dossier de son dernier numéro porte sur ce sujet. Il est en ligne en cliquant ici.

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  • Chroniques estivales 1 : l'été des mauvais coups ?

    J'ai mis un point d'interrogation à mon titre car je rêve toujours que ça aille mieux mais il faut reconnaître que cet été commence mal !
    - Déjà évidemment avec le renouvellement de cette incroyable procédure dans une démocratie que celle du 49.3 !
    - Mais il y a aussi tout ce qui vient de l'Europe : la dernière, le coup tordu de Juncker sur l'accord avec le Canada : à lire en cliquant ici. Après on s'étonne des replis nationaux des peuples, du résultat du référendum en Grande Bretagne ! Évidemment ces replis nationaux oublient que nous sommes condamnés à vivre sur le même continent et que plutôt que l'enfermement ou la concurrence, c'est la solidarité qu'il faut travailler !
    - Et puis il y a tout ce qui se passe dans le domaine de la santé. Le communiqué de l'ARS Grand Est (à lire en cliquant ici)  sur la mise en place des GHT ( groupement hospitalier de territoire ) montre bien à quel point on marche sur la tête : les territoires sont découpés et pour les contenus, il faudra attendre ! Alors que si GHT était synonyme de coopération, ce serait étude des besoins - projet - recherche des partenaires pour mettre en oeuvre ces projets.
    D'ailleurs il doit y avoir quelques difficultés puisque les conventions constitutives ne seront approuvées par le directeur de l'ARS que dans deux mois, alors qu'elles devaient lui être adressées pour le 20 juin : deux mois de rab. pour serrer un peu plus la vis des suppressions d'activités, de personnel ... deux mois de rab. en pleine période estivale pour faire pression sur les médecins...
    Et figurez vous que l'on apprend que dans un des 15 GHT, l'établissement support ne sera désigné qu'après avis du comité territorial des élus : sans doute dans celui qui regroupe le nord haut marnais, la Meuse et Vitry le François où il n'y a pas d'évidence : quand on sait le faible nombre d'élus qui participeront à cette instance !
    Car où est la démocratie dans tout cela ? L'avis des populations ? L'avis des personnels ? En effet, même si je condamne ceux qui ne veulent pas voir à travers les élus les représentants de la population, dans le cas présent la consultation des élus telle qu'elle est faite ne peut suffire : elle se limite aux présidents de conseil de surveillance et ne représente ni la diversité politique ni la diversité territoriale (ville/ruralité),
    Je terminerai cette première chronique estivale par un signe de plus de l'affolement gouvernemental : il y a évidemment la suppression de l'université d'été du PS mais je préfère rester dans le domaine de la santé : la maternité de Pithiviers ferme. (C'est dans le Loiret). La députée de la circonscription a posé une question orale à l'Assemblée nationale. La réponse publique du gouvernement a été une justification par un événement indésirable grave. Le chef de service de la maternité a téléphoné à l'ARS pour savoir ce qui était en cause et a eu les excuses de la directrice de l'ARS ... car il n'y a jamais eu d'événements graves ! Un mensonge de plus à l'actif du gouvernement !

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  • Pour le soutien aux militants de la CGT de Goodyear

    Réunion à Charleville-Mézières le lundi 27 juin
    18 h - salle de Nevers

    Liberticide !
    Les Hollande/Valls, en difficulté profonde face à la mobilisation populaire sur le projet de loi, voudraient interdire les manifestations ! C'est effectivement plus facile de casser un thermomètre que de soigner !
    Avec eux, la criminalisation de l'action syndicale a pris un nouveau tournant ! Rappelons l'histoire des Goodyear : après 7 années de combat, un accord est signé entre la direction et la CGT, avec des dimensions sociales et l’abandon de toutes les procédures judiciaires à l’encontre des militants CGT. Or, la justice, vraisemblablement avec le soutien du gouvernement, a décidé de poursuivre l'action contre 8 militants CGT de Goodyear et ils ont été condamnés à 24 mois de prison, dont 9 ferme. Un appel a évidemment été formulé : il sera jugé les 19 et 20 octobre à Amiens.
    Des comités de soutien à ces militants se sont formés dans toute la France. Il s'agit d'une lutte hautement symbolique dont le lien avec le projet de loi travail apparaît clairement : mettre un peuple à genoux devant le MEDEF, tel est le souhait du gouvernement et c'est évidemment insupportable !
    Deux des syndicalistes de Goodyear en cause seront présents à Charleville le 27 juin.
    Venez nombreux !

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  • Hôpitaux de Sedan et de Charleville-Mézières : ce qui ne serait pas de la langue de bois !

    A l'approche de la date fatidique du 1er juillet, date fixée par la loi pour la mise en oeuvre des Groupements hospitaliers de territoire (GHT), les articles se succèdent dans la presse locale, avec des déclarations rassurantes du directeur des hôpitaux de Charleville-Mézières et de Sedan (rappelons que c'est le même), du maire de Sedan ...
    J'ai déjà sur ce blog, expliqué, il y a quelques semaines, ce que voulait dire cette réforme : à retrouver en cliquant ici.
    La récente conférence de presse du maire de Sedan et du directeur avait pour but de démentir les rumeurs ! La meilleure manière de faire taire ces rumeurs, de faire autre chose que de la langue de bois, ce serait de publier le projet de convention constitutive du GHT, avec les orientations stratégiques du projet médical.
    Car il n'est pas acceptable que ce projet soit établi loin de la population de notre département, profondément concernée par le sujet et qui a donc son mot à dire. Sylvain Dalla Rosa, conseiller municipal PCF, a d'ailleurs écrit récemment au maire de Charleville-Mézières pour lui demander que cela soit l'objet d'un débat au conseil municipal.
    Sur le Pôle Mère enfant de Sedan, on serait rassuré si était écrit dans la convention constitutive que les accouchements continueront à être fait à Charleville-Mézières et à Sedan, que les deux services de pédiatrie subsisteront. Nous annoncer que la prévention de l'obésité des enfants se fera à Sedan et nulle part ailleurs est une annonce assez idiote ! Qu'il y ait une prise en charge spécialisée de l'obésité infantile à Sedan et pas à Charleville-Mézières est une chose (et d'ailleurs on pourrait imaginer une consultation avancée à Fumay dans ce domaine), mais limiter la prévention à Sedan relève d'une conception particulière de la prévention !
    Maternité et pédiatrie sont les services dont on parle le plus, car cela touche toute la population, en particulier les jeunes, ayant moins besoin de recourir à l'hôpital pour d'autres raisons, mais, comme le confirme Monsieur Mazur, le directeur des hôpitaux, dans son interview à la Semaine des Ardennes, on peut rencontrer des difficultés dans d'autres domaines.
    Qu'en est il par exemple du maintien des urgences chirurgicales de nuit à Sedan ? Là encore, on serait rassuré si on connaissait le projet de convention constitutive du GHT, un projet indiquant clairement ce maintien !
    Et la prise en charge des soins urgents non programmés (pour rester dans le langage des technocrates de la santé) à Fumay ? Là aussi, on aimerait connaître les orientations ! Le contrat local de santé signé entre l'ARS et la communauté de communes Ardenne Rives de Meuse dans sa fiche action 2-3 annonçait "Redéfinir et mettre en place la réponse à l'urgence" avec comme porteur de l'action l'hôpital de Charleville-Mézières et comme partenaires l'hôpital de Fumay et les médecins de ville. Où en est-on ? La mise en place du GHT pourrait être l'occasion d'améliorer les choses, si tant est que cette réforme se veut bénéfique.
    Enfin, les relations avec le privé hospitalier doivent être clarifiées. Il serait profondément anormal que le GCS fasse partie du GHT (là aussi relisez mon précédent article ! J'en parle à la fin.) Mais la constitution du Groupement Hospitalier de Territoire pourrait contribuer à la transparence ! Est ce le cas ?
    Bref, le projet de convention constitutive du GHT pourrait être publié, ne serait ce que dans les actualités sur le site internet de l'hôpital ! Ce serait la meilleure manière de faire taire les rumeurs, sauf à ce que ce projet ne réponde pas aux inquiétudes !

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  • Le projet de loi El Khomri doit être retiré !

    La mobilisation dans les Ardennes se diffuse !
    Je ne reviendrais pas sur l'analyse du projet de loi : d'autres, plus familiers que moi avec le droit du travail, se sont mieux exprimés que je ne saurais le faire. Simplement, je veux insister sur le fait que ce projet de loi n'est pas amendable et doit être retiré. C'est en effet sa "philosophie" qui n'est pas acceptable en passant par pertes et profits l'asymétrie entre les salariés et les patrons dans les rapports dans l'entreprise, en oubliant tout simplement la domination exercée par le patron, une domination qui a des racines objectives : celui qui possède l'entreprise a plus de pouvoirs réels que le salarié, d'autant plus que l'on connaît les ravages du chantage à l'emploi actuel. La loi doit être là pour protéger le dominé, pas pour le renvoyer dos à dos avec le patron ... en attendant des droits nouveaux pour les salariés dans les entreprises, une urgence.
    Des députés socialistes, comme celui des Ardennes, ont annoncé leur volonté de voter contre ce projet de loi : ils ne doivent pas se faire manipuler par des amendements opportunistes, pour une sortie par le haut comme le disent les politicards, de la difficile situation du gouvernement, en fait, la compromission : rien ne peut véritablement améliorer le sens profond de cette loi. Ils devront aussi aller jusqu'au bout de leurs convictions par la motion de censure si le gouvernement décidait du passage en force par le 49.3.
    Le gouvernement, les députés, doivent entendre le mécontentement profond de notre pays qui se cristallise sur ce projet de loi, mais le dépasse.
    Dans les Ardennes, la mobilisation s'organise dans la durée.
    Après le 28 avril, les organisations syndicales ont décidé la participation à la journée nationale d'action du 12 mai, avec barbecue au pont des deux villes à partir de 12 h 30 et manifestation à partir de 14 h 30 avec une dislocation prévue place ducale.
    manif2804.jpgPas de passage en face du siège de la presse locale : dommage, mesdames et messiers les journalistes, on sait que vous êtes de moins en moins nombreux, mais il va vous falloir sortir de vos locaux pour voir la manifestation : cela vous évitera de la résumer au cortège du cours Briand du 28 avril en toute fin de manifestation et qui ne rassemblait plus que ceux qui avaient laisser leur voiture près de la place ducale.
    Renouvellement des modes de protestation aussi, avec la décision prise le premier mai d'organiser un rassemblement débat sur l'esplanade du Métropolis, là où beaucoup de gens passent, mardi 3 mai. Et le 3 mai le débat a conduit à la nécessité de renouveler ce genre d'initiative une fois par semaine.
    Rendez vous donc mardi 10 mai à 18 h à nouveau sur l'esplanade du cinéma.
    Au programme, se montrer, discuter, manger, boire, faire de la musique...s'adresser à tous ceux qui ne veulent pas de cette loi, mais ne peuvent se joindre à des manifestations en journée, quelqu'en soient les raisons ...
    musique.jpg
    Quelques mots sur les débats du 3 mai : ils ont eu un peu de mal à démarrer, militants syndicaux d'un côté, ceux qui se revendiquaient plus d'un mouvement citoyen de l'autre, mais la musique, le barbecue ont eu raison de ces hésitations.
    Mais c'est bien sur cette question que les débats se sont le plus cristallisés, sur cette question et évidemment sur les suites, avec la décision de renouveler toutes les semaines ! J'ai apprécié celui qui a dit que tout était bon à prendre, venant des syndicats ou du mouvement citoyen, avec la volonté de rassemblement. Mais on sent bien ce refus de l'ordre établi, qui mélange tout dans le même sac, le gouvernement, les syndicats, les partis politiques, comme si tous étaient responsables de la situation actuelle et qui veut promouvoir le mouvement citoyen seul ! Et pourtant, il y a bien besoin de syndicats ! Et pourtant, les partis politiques contribuent à l'organisation de la citoyenneté : rassemblés, on a plus de force ! Et sans opposer à l'initiative citoyenne, indispensable à la vie démocratique, qu'il faut soutenir, aider à se développer !
    En arrière plan un sentiment d'inquiétude, de fatalisme, vis à vis de l'évolution politique de notre pays, qui se jouerait sans nous, entre quelques personnalités. De ce point de vue, je tiens à souligner l'intérêt de l'appel des cents du premier mai, à retrouver sur Médiapart en cliquant ici ou sur l'Humanité ici. Il y avait eu les appels à des primaires à gauche, faisant débat, car empêtrés dans ce régime présidentiel de la France que nous critiquons, même s'il faut bien tenir compte de la constitution actuelle ! Cet appel du premier mai pose les questions de fond, pas celles du casting, mais bien celles de l'urgence du débat, "ouvert à toutes et à tous sans exclusive, pour construire et adopter un corpus de propositions de mesures d’urgences qui contribueraient à améliorer significativement et rapidement les conditions de vie de toutes et tous."

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