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Education, formation - Page 10

  • Rompre avec l'austérité et construire l'école de l'égalité !

    manif030215.jpgUne fois encore, l'école dans les Ardennes subit des annonces calamiteuses de suppression de postes d'enseignants.
    Pourtant, l'école était une priorité du candidat Hollande. Ces dernières semaines, le président, le premier ministre, la ministre de l'éducation disent tous l'importance de l'école pour l'avenir de notre pays. Mais, dans les établissements scolaires, la situation est de plus en plus difficile.  Face à la montée des inégalités, les enseignants manquent de moyens pour faire leur métier et assurer la réussite de tous les élèves. C'est ce qu'ils étaient venus dire, ce matin, dans les rues de Charleville-Mézières, rejoints par des élus du PCF et des militants du Front de Gauche.
    Un projet pour l'école, c'est un projet pour la société. Quel avenir se prépare un pays qui sacrifie l'éducation et la réussite de sa jeunesse aux dogmes de l'austérité ?
    La France a besoin d'une éducation ambitieuse pour tous les enfants, sur tout le territoire. L'accès à l'éducation ne peut pas dépendre des ressources de la commune ou de la région dans laquelle on vit ! Et puisque le gouvernement parle de mixité sociale, qu'attend-il pour rétablir une carte scolaire contraignante ?
    La France a besoin d'enseignants et de personnels d'éducation nombreux, rendus capables par une formation de haut niveau de faire réussir tous les élèves. L'éducation nationale peine à recruter : il est urgent de redonner du sens aux métiers de l'éducation, en augmentant les salaires, qui baissent depuis trop longtemps, en repensant la formation initiale et continue, en instaurant un pré-recrutement pour une entrée progressive dans le métier. 
    La France a besoin d'une école qui construise et mette en partage une culture commune de haut niveau, pour tous les enfants. L'individualisation des apprentissages et des parcours, l'autonomiste toujours plus grande des établissements sont des pièges: loin de répondre aux difficultés scolaires, elles isolent les élèves et creusent les inégalités. Nous avons au contraire besoin de construire du commun mpl.jpgême si cela prend du temps: la scolarité obligatoire doit être prolongée, de 3 à 18 ans, avec un droit à l'école dès 2 ans pour les familles qui le souhaitent. Une même formation doit déboucher sur une qualification égale.
    Il n'y aura pas de sortie de crise sans un développement de l'éducation, de la formation et de l'ensemble des services publics. Le peuple grec fait la démonstration qu'il existe une autre voie en Europe que celle de la dictature des marchés financiers et de l'austérité. En France, c'est possible aussi : construisons le rassemblement qui nous permettra de rompre avec l'austérité pour imposer des politiques de progrès et de solidarité. C'est ce message qu'est venu porter cet après midi Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, dans la manifestation parisienne.

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  • La FSU appelle à manifester mardi à Charleville Mézières.

    Soutenons les !

    C'est dans le cadre d'une journée nationale de grève que la FSU organise cette manifestation avec rendez vous à 10 h devant les services de l'Education Nationale, rue François Mitterrand.

    Pour demander des moyens pour améliorer les conditions de la scolarisation des jeunes ...

    Car si le gouvernement prétend continuer à considérer l'Education Nationale comme une priorité, c'est plus dans les discours que dans la réalité.

    Et la préparation de la prochaine rentrée scolaire dans les Ardennes s'annonce tragique avec l'annonce de la suppression de 45 postes d'enseignants, dans les écoles primaires et les collèges. C'est sans attendre le détail des mesures qui seront prises, des fermetures de classes, qu'il convient de montrer notre mécontentement. D'autant plus que les répercussions des suppressions de postes en collège ne seront sans doute connus qu'après les élections départementales :on a entendu l'année dernière le directeur des services de l'éducation nationale dans le département annoncer sa volonté de travailler avec la nouvelle assemblée départementale un plan de restructuration des collèges. C'est une raison pour voter le 22 mars pour les candidats du Front de Gauche qui s'opposent résolument à cette nouvelle atteinte au service public, mais une raison aussi pour se mobiliser dès maintenant !

    D'autant plus que si dans les lycées, aucune suppression de postes n'est annoncée, ce n'est pas sans des réajustements faisant fi de la diversité des situations avec par exemple l'annonce de la suppression d'une classe de seconde au lycée de Revin, avec des hausses d'effectifs par classe inacceptables.

    Le gouvernement prétend que l'Education est sa priorité, mais ce ne sont que des mots !

    Des mots encore quand il souligne le rôle de l'Education pour répondre à l'exigence du mieux vivre ensemble qui s'est manifesté dans les marches du 11 janvier après les tragiques évènements du début d'année.

    L'éducation est un investissement dans l'avenir : un investissement qui ne peut être être sacrifié sur l'autel de l'austérité, une austérité qui n'a comme but que de satisfaire aux exigences du capital qui coûte, qui coûte !

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  • Syriza, commission permanente du conseil régional, lycée de Revin

    Beaucoup de choses dans la tête ce soir et je vais donc vous faire un article dont tous les spécialistes de la com. vous diront qu'il est mauvais, trop long, parlant de tout, mais trop souvent, comme je ne sais par quoi commencer, par peur d'écrire trop long, je n'écris rien !

    Les kilomètres en voiture, cela permet d'écouter la radio et aujourd'hui, avec la victoire de Syriza en Grèce, on était servi, du tout le monde se félicite du matin aux mises en garde de la soirée. Au moins une chose est sure : l'Europe a compris que la donne était changée avec cette victoire, que le peuple grec donnait le signal que l'austérité est insupportable, que d'autres voies sont possibles ! Dans les âneries sur les perspectives en France, j'ai entendu parlé des élections régionales comme d'un premier moment où le peuple français pourrait dire son refus de l'austérité, sauf qu'il n'y a pas besoin d'attendre décembre : il y a les élections départementales en mars ! Voter pour les candidats du PCF, pour les candidats du Front de Gauche, c'est l'occasion de donner un signal fort au gouvernement : non, nous ne voulons pas de la droite en France, mais non, nous ne voulons pas non plus d'un social libéralisme qui fait des cadeaux au patronat. Une vraie politique de gauche est possible avec des élus qui se battent avec les citoyens contre l'austérité qui étrangle les départements, avec des élus qui défendent les services publics, avec des élus qui promeuvent une politique sociale de haut niveau, avec des élus qui organisent une démocratie de proximité !

    Dans les absurdités, j'ai entendu les menaces pour le peuple français : revenir sur la dette des Grecs, ça serait la faire payer aux Français, sauf que la dette grecque, elle n'est pas contractée auprès de la France, mais auprès des banques ! Des banques qui se sont déjà fait payer auprès de la Grèce par des taux d'intérêt exorbitants ! Rappelez vous, l'Islande, elle a refusé les dettes illégitimes. Vous allez me dire, l'Islande, ce n'est pas l'Europe. Mais ce sont les mêmes banques ! Ce n'est pas ça qui a aggravé nos conditions de vie !

    Et au chapitre mise en garde, j'ai entendu l'expression officielle de la France ! Alors que le gouvernement français pourrait s'appuyer sur la situation en Grèce pour renégocier les accords européens au service de la finance, il appelle au respect des accords passés !

    Mais les peuples européens sauront où est leur intérêt : dans le soutien à Syriza, contre la commission européenne, les Merkel & Co, qui prônent l'austérité pour les peuples, pas pour les capitaux !

    Des kilomètres en voiture pour aller à la commission permanente du conseil régional. Jamais vu une commission permanente aussi courte : 1 h 3/4 pour voter 52 millions d'euros de dépenses ! Certes, cette première commission permanente de l'année statuait surtout sur des dépenses faites tous les ans et l'essentiel portait sur les dépenses liées à l'apprentissage et aux formations sanitaires et sociales mais la commission permanente pourrait être l'occasion d'échanges. Là, ce n'a été qu'une chambre d'enregistrement. Pourtant, il y avait un sujet intéressant : la carte des enseignements professionnels, à la fois dans les lycées et en apprentissage. Je ne vous redirais pas l'intervention que j'y ai faite : elle reprenait l'essentiel de ce que j'ai dit au CAEN et que vous pouvez retrouver en cliquant ici. En sortant, une élue m'a dit sa déception de ne pas retrouver la proposition du lycée où elle siège en tant que représentante de la région. Mais pourquoi ne l'a-t-elle pas dit publiquement ? Intervenir et non subir ! Evidemment, on ne peut compter sur les arguments du rectorat pour défendre des projets d'ouverture qu'il ne soutient pas ! J'ai soutenu un projet d'ouverture de section sur Romilly, avec quelques espoirs de succès puisqu'il est passé du statut de projet refusé au statut d'ouverture sous condition de moyens. Pourquoi ? Tout simplement parce que la communauté éducative de ce lycée s'est remuée, m'a fourni les arguments !

    La commission permanente, c'est toujours de multiples dossiers et comme d'autres fois, je ne vais vous en citer que certains : une dotation au lycée Bazin pour améliorer l'installation pour la formation éolienne, des contributions au programme de solidarité urbaine à Nouzonville et Bogny sur Meuse pour l'amélioration de logements, une subvention à Givet pour des travaux dans le cadre de la lutte contre les inondations ... Je ferai une mention particulière pour une petite subvention : 5000 € pour la Régie de Quartier à la Ronde Couture pour mener une action pour faciliter l'accès à l'emploi de femmes, parce que j'ai contribué à la mise en relation : heureusement qu'il y a des communistes pour travailler sur la question des femmes et de l'emploi ! Comme heureusement qu'il y a des communistes pour relayer les luttes sur la carte scolaire !

    Des kilomètres pour aller au conseil d'administration du lycée de Revin ! Et des satisfactions ! Intervenir et non subir, j'écrivais plus haut. C'est apparemment ce à quoi se sont décidés les profs de cet établissement. et il y a de quoi ! Conséquence des politiques d'austérité de notre gouvernement et des suppressions de postes d'enseignants dans notre région, il y aurait une classe de seconde de moins et donc des effectifs par classe fort élevés, car il faut bien que le Recteur trouve où retirer ces postes ! C'est tombé sur Revin argumenté sur une grossière sous estimation du nombre d'élèves à la future rentrée. Triste pays où l'austérité a pour conséquence de ne pas investir dans la formation de nos jeunes.

    Le peuple grec nous montre le chemin de l'espoir !

     

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  • CAEN : l'enseignement professionnel doit servir à l'émancipation

    11janvier.jpgUn peu difficile de reprendre ce blog : j'ai à la fois tant à dire sur les évènements de cette dernière semaine, la colère, le chagrin devant ces morts injustes, le réconfort des marches du week end ... mais tant d'autres disent tout cela mieux que moi qui ai du mal à mettre en mots, alors, je m'étais contentée du service minimum pour informer sur les initiatives locales, remettant toujours à demain d'en exprimer plus, et je ne le ferai pas ce soir, ni sans doute dans les jours à venir : tant d'autres disent mieux que moi !

    Le meilleur hommage aux morts de Charlie Hebdo est de continuer leur lutte pour une société plus juste !

    Permettez moi donc d'enchaîner sur le sujet du jour, le Conseil Académique de l'Education Nationale qui devait entre autre donner son avis sur la carte des formations professionnelles à la rentrée prochaine. Voilà en substance l'intervention que j'y ai fait :

    Il y a un enjeu majeur pour nos jeunes à  avoir la formation initiale la plus large possible. Nous ne savons pas quelle sera la société de demain, mais nous savons qu'elle sera de plus en plus compliquée.
    L'éducation est facteur d'émancipation et je ne reviendrais pas sur tout ce qui a pu être dit sur le rôle de l'éducation dans le vivre ensemble tant à l'ordre du jour actuellement.
    Les jeunes ont besoin pour adhérer à l'école de comprendre en quoi cela les aide à s'émanciper et cela à partir d'une accroche diverse selon les jeunes, qui peut être la culture, le sport, la découverte scientifique , la vie citoyenne, qui est bien évidemment pour certains le travail , le travail vu sous son aspect noble : comment prend on sa part dans l'activité humaine pour satisfaire les besoins des hommes et des femmes
    Pour adhérer au lycée certains de nos jeunes ont besoin, même s'ils n'ont pas stabilisé un projet professionnel, de se confronter à un enseignement professionnel et là où ils ont envie, pas là où on les inscrit par défaut, si nous ne voulons pas qu'ils décrochent parce qu'ils ne comprennent pas ce que le lycée va leur apporter
    C'est pourquoi, le passage de la décision finale sur la carte scolaire du Recteur au président du conseil régional, outre l'hypocrisie que c'est sous réserve des moyens de l'Education Nationale, ne peut pas se traduire par une adaptation à la demande économique régionale actuelle même si le dialogue avec les branches professionnelles est fondamental, ne serait ce que pour suivre les évolutions professionnelles. Elle doit répondre aux aspirations des jeunes, même s'il est sans doute nécessaire qu'on les aide à évoluer dans leurs projets au cours de leurs scolarité. Elle doit répondre aussi aux besoins non pas de demain, mais à ceux d'après demain !
    C'est pour cela qu'à mon sens, rien que le taux de tension sur le bac pro ASSP dans l'Aube justifie cette création sur Romilly, d'autant plus que l'on sait que dans les décennies à venir, il y aura des besoins dans ce domaine des services à la personne, nécessitant des personnes de plus en plus qualifiées. Rien que le taux de tension, (le nombre important de jeunes souhaitant s'orienter vers cette filière par rapport aux places existantes) justifie cette création si on veut vraiment amener plus de jeunes vers le bac et c'est indispensable, car il ne faut pas affecter par défaut les jeunes. Comme cela a été annoncé pour ce projet comme pour d'autres enseignements, la seconde professionnelle " métiers de l'industrie" au lycée Bazin par exemple, il est bien que ce soit indifférencié pour ouvrir le champ des possibles pour ces jeunes.
    J'insiste sur la nécessité de l'ouverture de cette section, m'inscrivant dans une démarche du possible dans le cadre contraint. Mais je regrette ce cadre contraint : l'austérité de mise actuellement ruine l'avenir de notre pays et d'autres ouvertures seraient nécessaires comme la CGT l'a exprimé. D'ailleurs, je ne me suis pas inscrite dans le débat précédent, mais il est tout à fait anormal que les réductions de moyens conduisent à opposer enseignement primaire et secondaire, collèges et lycées et je proteste par exemple contre la suppression d'une classe de seconde qui serait envisagée au lycée de Revin, ce qui amènerait les effectifs des classes à 35, 36 alors que l'on connait la situation sociale particulièrement difficile dans ce bassin de population.

    Quelques éléments pour compléter cette intervention :

    - tout d'abord redire mon souhait que l'Education Nationale retravaille son référentiel du bac pro ASSP mais c'est actuellement la seule voie offerte dans ce domaine là à un jeune de 15, 16 ans.

    - donner ensuite des informations annoncées au cours de cette réunion du CAEN : l'académie aura 14 postes de moins dans l'enseignement secondaire à la rentrée prochaine et le Recteur juge nécessaire de donner plus de moyens dans les lycées au détriment des collèges, considérant que des classes de seconde de 35, 36 c'est trop. De ce point de vue, il a raison, mais avec quelles conséquences pour les collèges ! Seules bonnes nouvelles : il y aurait création de 3 postes de CPE et de 2 d'assistantes sociales.

    Pour terminer, quelques mots sur ma dernière intervention à propos de la carte de l'apprentissage, quand le MEDEF s'est plaint du refus d'ouverture au CFA de l'industrie à Reims : j'ai expliqué qu'il y avait besoin, avant toute ouverture de travailler à la cohérence des formations post bac dans ce domaine et que la balle était dans le camps de la branche professionnelle : nous sommes en train de travailler à l'élaboration d'un contrat d'objectif et de moyens dans la métallurgie, mais l'UIMM freine toute concertation !

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  • Formation professionnelle : la fabrique de l'employabilité.

    arton1285-6ddd1.pngJe reprend dans le titre de cet article un livre que j'ai lu avec intérêt au cours de cette période, un livre écrit sous l'égide de l'institut de recherche de la FSU.
    C'est un livre démontrant bien l'utilisation faite par le patronat de la formation professionnelle avec un brillant historique, décortiquant ce nouvel eldorado : l'employabilité, en d'autres termes l'adaptabilité aux contraintes de l'économie ultralibérale, et avançant des  propositions à partir de l'histoire de l'éducation populaire, de l'éducation ouvrière par les syndicats, des propositions par la mise en mouvement démocratique.
    Bon antidote à l'uniformisation de la réflexion autour de ce lieu devenu commun de l'importance de la formation, pensée unifiée sur la nécessité d'en augmenter durée et qualité, pensée aveugle sur les finalités recherchées, l'émancipation ou l'augmentation de la rentabilité et des profits !
    J'irai peut être un peu plus loin dans la remontée historique, non pas plus loin dans le temps, mais plus loin dans les causes, dans les volontés du capitalisme pour poursuivre son but constant, le profit maximum : n'y-a-t-il pas eu volonté d'externaliser la formation professionnelle, en lui donnant ce cadre légal de la loi de 1971, de l'externaliser pour en faire payer une partie par l'Etat ? Totalement en ce qui concerne la formation initiale où l'antique compagnonnage a été remplacé par le lycée professionnel, une évolution nécessaire, le développement technique supposant une élévation du niveau des connaissances, une évolution souhaitable, car s'accompagnant de la prolongation de la scolarité avec tout ce que cela comporte d'"Education" au sens plus global du terme, mais une évolution également tout à fait profitable pour le patronat qui n'a plus besoin de former les jeunes (et il a d'ailleurs un certain culot de se plaindre que les jeunes ne soient pas assez formatés à ses besoins), plus partiellement en ce qui concerne la formation des adultes ...
    Mais, et ce sera ma deuxième interrogation,  peut être bien avec un autre but tout aussi peu avouable, transformer ce qui n'était que transmission de savoir des uns vers les autres en une nouvelle source de profit : la formalisation de la formation permet sa marchandisation !
    Permettez moi de continuer cet article par deux éléments d'actualité :
    - le décret permettant aux régions d'habiliter des organismes de formation est sorti. Vous pouvez le retrouver en cliquant ici. C'est un peu la montagne qui a accouché d'une souris ! La loi de mars dernier proclamait la naissance du service public régional de formation professionnelle. On peut épiloguer sur le mot "régional", mais tel n'est pas mon propos, même si l'instauration de barrières entre nos différentes régions est problématique. Je voudrais surtout commenter le mot public. C'est un vrai abus de langage, car il n'a de public que le nom, faisant appel aux organismes de formation de tout type, public ou privé, avec ou sans but lucratif, bref, la novlangue libérale. Les régions qui s'étaient lancées dans les procédures de mandatement attendaient cependant avec impatience la sortie du décret sus-cité. A défaut de service public, ces procédures permettent de négocier avec les organismes de formation tant le contenu, que le financement, permettant de payer les organismes en fonction de leurs dépenses réelles pour effectuer la formation, évitant le nivellement par le bas, les formateurs payés au lance-pierre ... On s'appuyait sur du droit européen et on espérait simplifier les procédures avec ce décret.
    Mais il n'y a vraiment rien de bon à attendre de ce gouvernement ! C'est la déclinaison la plus libérale qui soit des textes européens, en rajoutant une couche sur la nécessité de la mise en concurrence, au prix d'une complexification juridique. Mais c'est aussi un refus de prendre ses responsabilités : l'état vu par Hollande et Valls ne se porte pas garant des procédures à respecter, du mode de calcul pour payer les organismes de formation, les compensations à leurs obligations de "service public". Il renvoie cela aux conventions passées entre régions et organismes de formation : la loi ne cherche même plus à contrôler l'économie !
    - Mon deuxième élément d'actualité sera sur la mise en place du compte personnel de formation(CPF). Avec la complicité de la CFDT, le MEDEF a inventé une usine à gaz pour limiter la formation : sous prétexte, au combien louable, de ne pas permettre dans le cadre du CPF, des formations bidons, ou des formations d'adaptation au poste de travail, les formations financées dans ce cadre doivent appartenir à des listes. Derrière les principes louables, le patronat a gagné le droit de pouvoir financer moins de formation ! Alors, vous pensez bien qu'il se donne les moyens de faire marcher cette réforme à sa sauce et il écrase les autres partenaires sociaux bien incapables, car il faut y consacrer du temps, des moyens, d'élaborer ces listes et, aux insuffisances, la réponse est : "la liste n'est pas parfaite, d'ailleurs elle pourra être modifiée, mais c'est mieux que rien ! Donc, approuvez ! "La fabrique de l'employabilité" décrit d'ailleurs bien les pièges du paritarisme.
    Sauf que c'est en fait limiter le compte personnel de formation, ce qui est à la main du salarié, aux besoins de l'économie actuelle, simplement sous une forme un peu masquée. Même pas aux besoins de l'économie, aux besoins du patronat, dans une forme très contre productive, car en limitant les possibilités de formation aux besoins immédiats, on bride le développement futur.
    Ceux qui comptaient sur ce CPF comme d'un élément de sécurisation de l'avenir se sont lourdement trompés : la collaboration avec le MEDEF n'est pas possible !
    En Champagne Ardenne, le MEDEF s'est donné la peine de retirer des listes des formations accessibles aux demandeurs d'emploi des formations qui mènent les stagiaires vers des emplois, peut être un peu plus dans le champ de l'économie sociale ou solidaire que ce que souhaiterait le MEDEF : il faut bien trouver une argumentation !
    Enfin, que les demandeurs d'emploi ne s'inquiètent pas : le conseil régional continuera à financer ! Mais le MEDEF a perdu une occasion de construire l'avenir !

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